mardi 31 janvier 2023

 GÉOPOLITIQUE/ GEOSTRATEGIE 

LES ETATS-UNIS- ISRAEL - MAROC: LES LIAISONS DANGEREUSES


La conférence de Bandung en Indonésie du 18-24 avril 1955, marque la prise de parole des peuples de couleur, de afro-asiatisme. L’Asie et le Moyen-Orient sont décolonisés, l’Afrique est à son tour entraînée dans ce bouleversement. En 1961, le mouvement des non-alignés, regroupant alors vingt-cinq États, est créé à Belgrade. Au sein des pays du tiers-monde, la moitié de la population apparaît comme une masse indifférenciée, unie par le nombre, la misère, le traumatisme de la colonisation, la revendication d’indépendance et enfin la lutte contre l’impérialisme. Il s’agit d’abord d’exister, de se faire reconnaître. Au fil du temps, sur l’échiquier géopolitique et géostratégique au nom d’un nouvel ordre mondial imposé par les américains à favorisé une prééminence mondiale.


Afin d’exister, le Tiers Monde rejette les organisations conçues par l’Occident. Dans le domaine économique, les États du Tiers-Monde se rassemblent au sein du groupe des 77 en 1963 et obtiennent, en 1964, la réunion de la première Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le développement  (CNUCED); cette structure se présente comme un anti-GATT, fondé non sur un libre-échange abstrait, favorable aux pays les plus développés, mais sur la prise en considération des inégalités concrètes et leur compensation. En se posant comme non aligné, le Tiers-Monde affirme sa volonté de n’être attaché à aucun des deux blocs. Or, tout de suite, ne serait-ce que du fait de leurs besoins d’aide, plusieurs États deviennent des pions, mais aussi des acteurs autonomes, dans la partie d’échecs planétaire entre les États-Unis et l’Union-soviétique. A partir de 1955, les États-Unis devient une sorte d’allié naturel, et le grand fournisseur d’armes, du monde arabe, même s’ils ont, eux aussi, des clients arabes : les monarchies du Golfe et la Jordanie, ils sont aussi les protecteurs d’Israël. Toute guerre israélo-arabe combine donc trois dimensions. Affrontement entre Israël et les États arabes, épreuve de force entre Occident à travers les États-Unis et le Tiers-Monde, dans sa composante arabe ; et enfin le jeu américano-soviétique. Au cours des années 1974-1979, le mécanisme tend à se gripper. A la suite du scandale du Watergate, le président Nixon est contraint de démissionner en 1974. Puis en 1977, Jimmy Carter accède à la présidence, qui insiste sur une approche morale des relations internationales. Pour les dirigeants soviétiques, cet idéalisme ne saurait être que le masque de l’hypocrisie. D’emblée, s’installe l’incompréhension. Quant à l’Union soviétique, elle continue de déployer, dans le Tiers Monde, une politique impériale. Elle saisit toutes les occasions. En particulier, elle se substitue aux Etats-Uins en Ethiopie, à la suite de la chute du Négus en 1974. Elle s’implante dans les anciennes colonies portugaises ( Angola, Mozambique). Son soutien permet au Vietnam d’envahir et d’occuper le Cambodge en 1978. D’où, à l’Ouest, la conviction que Moscou a pour stratégie de prendre en tenaille la péninsule Arabique et ainsi, par le contrôle du pétrole et de ses routes, d’asphyxier l’Occident. De leur coté, les Etats-Unis font, eux aussi, avancer leurs pions. Ainsi, de 1973 à 1979, ils sont les artisans, les médiateurs de la paix israélo-égyptienne, une diplomatie des petits pas de Henry Kissinger, en 1973-1975 ; accords de Camp David, en 1978 ; le traité de paix, signé à la Maison-Blanche, en 1979. Au fil des affrontements sombres et exterminatrice les blocs s’effacent, les nations reviennent sur le devant de la scène. Mais l’Europe ne redevient pas ce qu’elle était jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Elle ne domine plus le système internationale. Elle n’est qu’une zone prospère à l’ouest et pauvre à l’est et le déclin frappe déjà aux portes de l’UE.

FRAGMENTATION DU TIERS MONDE


L’Asie décolle. Dans le sillage du Japon, s’affirment les Quatre Dragons ( Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour.) Ainsi se consolide la zone de la plus forte croissance, à laquelle participent la Chine côtières, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie. L’agriculture asiatique accomplit sa révolution verte. Dans cette région, seule l’Indochine ( Vietnam, Laos, Cambodge) reste pauvre, prisonnière du carcan communiste. Au Moyen-Orient, le pétrole a enrichi les monarques du Golfe  Arabie-Saoudite et les Emirats arabes et l’Iran semble bloqués face au défi de la modernité. Aucun n’a vraiment réussi sa percée vers le développement. Entraves de la religion et des mœurs, archaïsme et manque de légitimité des régimes politiques, poids de l’explosion démographique, accumulation des armements au détriment des investissements civils, absence de traditions industrielles, ingérence subversives contre certains pays arabes,  Libye, Yémen, Algérie, Mali, Niger, Nigéria, Mauritanie, Tunisie et autres. Enfin, l’Afrique au sud du Sahara s’enfonce dans les coups d’Etats, la pénurie alimentaire et les conflits internes orchestrés par les puissances et les monarques du Golfe.

LE NOUVEL ORDRE MONDIAL AMÉRICAIN



A l’aube de la décennie quatre-vingt-dix, les États-Unis semblent reconquérir une position comparable à celle qu’ils occupaient au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En tant que puissance politico-militaire, les américains n’ont plus de rival. Ils apportent la guerre et non la paix, ils sont devenues un puissance belliqueuse  pour l’équilibre des forces dans le monde. Ils dirigent l’Alliance Atlantique, ils ont un arsenal nucléaire pouvant ravager la terre et plus de 700 bases militaires ; ils disposent de moyens de projection planétaire. Cette position font de Washington la gardienne de la paix mondiale. Cela ne signifie pas qu’ils peuvent provoquer, empêcher ou arrêter les guerres à leur guise ; mais ils sont en mesure de contrôler, de réguler, de maintenir dans des bornes précises les luttes armées. Dans le bras de fer avec l’Irak de Saddam Hussein, qui voulait vendre son pétrole en euros et non en Dollars, il a était assassiner laissant derrière lui un pays encore meurtrie. Kadhafi, a tout fait afin de créer une monnaie unique en Afrique pour mettre fin a l’hégémonie américaine, il fut également atrocement assassiné. L’ex-Yougoslavie, qui a refuser d’intégrer l’OTAN et l'UE a était morcelée en plusieurs Etats dont, les affrontements et les conflits internes peuvent surgir à tout instant. En Europe, cœur de l’affrontement Est-Ouest, le vide politico-stratégique laissé par l’effondrement du bloc soviétique fait de l’Alliance Atlantique et donc son chef, les Etats-Unis, un fort pôle d’attraction pour l’Europe centrale, fait naitre en 1991 le Conseil de coopération nord-atlantique, associant les Etats membres de l’Alliance et les anciens membres du Pacte de Varsovie. Cette configuration diplomatique exceptionnelle, qui érige les États-Unis en arbitre des affaires mondiales, a transformés les pays de l’Union-Européenne, notamment la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, à des protectorats et non des puissances souveraines de leurs décisions. La suprématie américaine depuis un siècle, écarte tout conquérant et ils s’attachent a rester les maîtres du monde. Zbigniew Brezezinski , appelé aussi « le cardinal », dans son livre le grand échiquier disait : ( que l’Europe et la tête de pont géopolitique des Etats-Unis en Eurasie et l’Europe de l’Ouest sont un protectorat américain.) pour lui, il considère que l’Europe ne peut pas se défendre toute seule et par conséquent elle ne peut mener une guerre de grande intensité. D’ailleurs, pour intégrer l’OTAN, il faut d’abord passer par l’Union-Européenne ( c’est le projet Atlantiste imposé par les américains. Après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis sont donc appelés à définir le nouvel ordre mondial :  l’Amérique est la seule grande puissance qui puisse maintenir la paix dans le monde ( Franklin D. Roose-velt.) Celui-ci n’a pas oublier l’échec de l’idéalisme Wilsonien, en 1918-1919, et l’impuissance de la société des Nations. Il veut un ordre global avec une prospérité économique et stabilité politique. Ce système reposera sur plusieurs organisations, d’abord les Nations-Unies en 1945, mais surtout le Fonds monétaires international " conférence de Bretton Woods, juillet 1944", enfin une institution commerciale 

( projet avorté d’Organisation internationale du commerce, remplacé par l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce ( GATT), entré en vigueu1948 )




LES ETATS-UNIS- ISRAËL ET LE MAROC : LES LIAISONS DANGEREUSES


53 pays différents, une dizaine d’organisations régionales et au moins huit entités : Afrique du Nord, Égypte, Sahel, Afrique de l’Ouest, Afrique centrale, Afrique de l’Est, Sud de l’Afrique, Angola, Mozambique, Madagascar. Toutes les puissances, s’intéressent à l’Afrique. Elles n’ont pas une politique africaine globale concernant tout le continent, trop vaste, trop divers trop riche, mais plutôt une politique en Afrique, régionale ou sectorielle, qui s’adapte constamment. Les États africains, dans leur diversité, comportent autant de potentialités et de richesses que de handicaps, de risque de conflits et de déstabilisation des États. Face à l’Europe notamment la France, mais aussi la Chine, la Turquie, le Japon, et l’Inde, les américains sont humiliés, de ne plus contrôler totalement le continent. Les soubresauts et batailles de lignes au sein des diplomaties américaines et françaises, au cours des deux dernières décennies, sont la traduction du continent africain. Néanmoins, après les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen, le principal accusé par Rabat est la France, à qui il est reproché d’avoir orchestré une compagne anti-marocaine à Bruxelles ( voire aussi l'analyse Qatargate et Marocgate et la commission européenne.)    L’autre point de discorde et le rapprochement entre Paris et Alger, rival régionale de Rabat. Cette dégradation des relations franco-marocaines ont poussée la monarchie alaouite a suspendre la visite du président Français. Cette escalade d’hostilité vise non seulement le mécontentement des ventes d’armes à l’Algérie, mais surtout la position de la France sur le Sahara occidental. Le monarque marocain fortement soutenu par les pétromonarchies notamment les Emiratis, les Saoudiens et les Qataris, a bloqué tout investissement économique Français au Maroc. Du coté Israélien, elle s’organise autour de face-à-face a la menace militaire algérienne à la frontière en équipant le Maroc par des drones très sophistiqués. Concernant la base américaine au Maroc, le directeur de la CIA, Williams J.Burns, dans son rapport justifie la présence américaine au Maroc , sur l’expansion de la Russie dans des pays africains tel que le Zimbabwe, le Soudan, la République Centrafrique et les nations su Sahel. Selon toujours le directeur de la CIA, les actions de la Russie sur le continent par le biais du Groupe Wagner, lié au Kremlin peut déstabiliser toute la région. 


En somme, le monarque marocain chercher a consolider sa monarchie par les américains et Israël afin d’échapper a toute invasion des pays voisins ; sachant que des conflits peuvent éclater mettant en péril la monarchie alaouite. Cette stratégie n’est pas nouvelle, elle repose surtout sur la politique des pétromonarchies du Golfe face à l’Iran afin de maintenir leur régime et asservir leur peuple.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA





















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