lundi 30 septembre 2019
GÉOPOLITIQUE/ LES SERVICES SECRETS CHINOIS: ENTRE DÉFIS GEOECONOMIQUES MONDIAL ET LE SOFT POWER D'UNE HÉGÉMONIE PLANÉTAIRE
Après les soupçons d’ingérence étrangère
dans le processus entourant l’élection de Trump à la présidence et les
nouvelles publications de WikiLeaks sur les cybertechniques de la CIA, jettent
une lumière crue sur les pratiques du monde du renseignement. S’ajoutent un
climat de guerre froide entre la Chine et les américains dans le domaine de
l’apport des nouvelles technologies au service de l’intelligence géoéconomique,
géopolitique et géostratégique. A travers cette analyse, j’essaye de
démystifier le renseignement Chinois et offrir un panorama le plus exhaustif
possible de la réalité des services secrets Chinois à travers le monde.
STRATÉGIES ET MISES EN ŒUVRE DE LA GUERRE DES
RÉSEAUX
Cette guerre de l’ombre a pour objectif la
neutralisation par intrusion dans les systèmes de communication et de
transmission d’ordres de l’adversaire, et inversement, la sécurisation de ses
propres systèmes face aux tentatives d’intrusion adverse. Créée en 2015, cette
stratégie est conduite par la force de soutien stratégique chinois FSS. Le
général Gao Jin, jusqu’alors directeur de l’Académie des Sciences militaires,
fut dés janvier 2016, promu commandant de la FSS, assurant ainsi l’élaboration
de la guerre des réseaux. Les trois services de renseignement militaires de
l’APL (Académie des sciences militaires de l’armée populaire de libération),
sont répartis en plusieurs départements.
Parmi eux ont trouve le département D2 qui s’occupe de l’analyse des
publications étrangères contenant des renseignements de nature militaire,
l’affectation d’officiers de renseignement
dans les services des attachés militaires de toute les représentations
diplomatiques chinoises à l’étranger ; le recrutement d’agents extérieurs
de renseignement et l’organisation des opérations clandestines. La Cyberforce
ou département des systèmes des réseaux,
regroupe les hackers en charge de l’espionnage des réseaux adverse, ainsi que
l’attaque et la défense informatique. La force spatiale, chargée de la
reconnaissance et de la navigation, gère les sites de lancement des satellites,
et leur pistage. Quant a la force électronique, elle a pour mission d’encombrer
et perturber les communications des radars ennemis.
DÉFIS ET MENACES DU RENSEIGNEMENT CHINOIS
Si le parti communiste doit lutter sur le
front extérieur avec le soutien du FSS,
sur le plan intérieure la légitimité du parti apparaît très vulnérable. La
corruption endémique qui gangrène les hauts responsables du parti et qui se
sont transformés au fil du temps en véritable capitalistes au détriment du
peuple ; constitue la cause principale de cet affaissement et de la
moindre pertinence idéologique de leur discours. Depuis 2010, ont observent de prés le passage du taux de
croissance annuel du PIB sous la barre des 10%, dont le budget annuel destiné à
la sécurité intérieure a dépassé celui destiné à la défense extérieure. En
2013, afin d’assurer la pérennité des dirigeants du parti communiste, le comité
central a, institué une commission de la Sécurité d’Etat (CSE) inspirée du (Directorate of National
Intelligence américain (DNI), afin de trouver les moyens d’une virulente
campagne anticorruption, mais sans succès. Sur la scène internationale, la
guerre est déclarée depuis longtemps, entre les services Américains et Chinois
sur fond de tensions liées à des accusations espionnage. Les deux pays
s’accusent mutuellement d’arrestations pour espionnage jugées abusives
d’Américains d’origine chinoise ou d’entrepreneurs et de scientifique chinois. Parallèlement,
Washington aurait haussé le ton au sujet de l’opération chinoise( Fox Hunt),
qui consiste à faire traquer et intimider aux Etats-Unis, par des agents
chinois munis de visas de tourisme, des fugitifs économiques ou des
fonctionnaires corrompus chinois, afin de les forcer à rentrer au bercail. Présidée par Xi Jinping, le FSS
comme la CSE regroupe l’ensemble des services de police, renseignement,
sécurité et judiciaires, et dispose de l’autorité nécessaire à la
centralisation des informations et à la coordination de tous ces services, au
premier rang desquelles les ministères civils de la sécurité d’Etat (MSE) et de
la sécurité publique (MSP).
SERVICES CHINOISES/ UN ETAT DANS UN ETAT
Bien que le MSP n’ait pas vocation au
renseignement, trois de ses 37 services y contribuent :
Le bureau 610 : s’occupe des «
dissidences religieuses » qui a pour mission l’infiltration et la traque,
a savoir les sympathisants de la réincarnation du futur Dalai Lama et surtout
les minorités musulmanes (1 million de musulmans chinois croupissent
actuellement dans des camps, sans oublier les exécutions impitoyable du régime
au sein de cette minorité. (Rapport des Nations-Unis concernant les droits de
l’homme).
Le bureau du contre terrorisme : il
cible notamment les djihadistes « Ouighours »
Le bureau de supervision du réseau : il
supervise 18 services parmi lesquels : les B2, B3, qui sont affectés au
renseignement à l’étranger. Le fameux B2 se consacre au recueil de
renseignements internationaux collectés sur les décisions à caractère
stratégique des gouvernements étrangers en envoyant des agents clandestins sous
couverture (banques, sociétés commerciales, compagnies aériennes, assurances,
navigation, ambassade et consulats, journalistes, étudiants et scientifiques à l’étranger, et la diaspora
chinoise.) Il sert aussi à accroitre son influence principalement en Occident
et surtout en Afrique, l’Asie et en Amérique
Latine.
Le B3 : s’occupe quant à lui sur le
renseignement économique et technologique à l’étranger.
Le B7 et B8, se focalise à l’espionnage et
au contre-espionnage sur le sol chinois.
Le B18 : il reste attaché au
contre-terrorisme
Le B12 : supervise la surveillance de
l’opinion publique et surtout les intellectuels.
LA CORÉE DU NORD ET LE POIDS DES PAYS
MEMBRES DES BRICS, SOURCES DE RENSEIGNEMENTS
L’enjeu est d’abord d’ordre géopolitique,
géostratégique et géoéconomique. Il est estimé dans un nouveau rapport que le
poids des BRICS dans la croissance mondiale passera de 20% EN 2004 à 40% en 2025. Alors qu’en 2016, les pays composant les
BRICS représentaient déjà pour la plupart les plus grandes puissances
économiques du monde, ils devraient être amenés, à gagner encore plus de poids
sur la scène internationale dans les décennies à venir. Ensemble, les BRICS pèsent
45% de la population mondiale, prés du
quart de sa richesse et les deux tiers de sa croissance. Les BRICS, seraient à
l’origine de plus de 50% de la croissance économique mondiale au cours des dix dernières
années. Quatre des cinq BRICS font partie des dix premières puissances
économiques, à savoir : le Brésil, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique
du Sud. Selon la banque HSBC, sur l’état de classement des pays qui devraient
dominer l’économie mondiale en 2050.
Ainsi, les Etats-Unis seront définitivement déchus de leur titre de première puissance mondiale.
De même, le PIB de l’Inde devrait dépasser les 8 000 milliards soit plus celui
de la France et l’Allemagne cumulé. Le Brésil conservera sa place de 7
puissance économique, avec un PIB de 2960 milliards, soit plus que le PIB
actuel du Royaume-Unis. En parité de pouvoir d’achat, la Russie devra devancer
d’ici au milieu du siècle, la puissance économique de l’Allemagne, de la France
et de la Grande-Bretagne pour se rapprocher du Japon. Quand à la Corée du Nord,
nucléarisée, donc sanctuarisée elle demeure un élément clé de la stratégie de
défense chinoise. Elle dispose de réseaux d’espionnage en Corée du Sud et aussi
au Japon. Sachant que même les pays membres du BRICS, collaborent conjointement
ensemble dans le domaine du renseignement planétaire.
Malgré ses capacités, ses liens étroits avec
d’autres pays, le renseignement chinois demeure en quête d’efficacité,
par-rapport aux services Français, Allemand, et surtout celui des américains. L’acuité
de la menace économique mondiale actuelle provoque une polarisation excessive
entre les puissances. Sachant que, quelle que soit la méthode d’approche, la
recherche du renseignement auprès de l’Union-Européenne ou au Etats-Unis, les efforts
chinois restent jalonnés de risque.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
STRATÉGIES ET MISES EN ŒUVRE DE LA GUERRE DES
RÉSEAUX
Cette guerre de l’ombre a pour objectif la
neutralisation par intrusion dans les systèmes de communication et de
transmission d’ordres de l’adversaire, et inversement, la sécurisation de ses
propres systèmes face aux tentatives d’intrusion adverse. Créée en 2015, cette
stratégie est conduite par la force de soutien stratégique chinois FSS. Le
général Gao Jin, jusqu’alors directeur de l’Académie des Sciences militaires,
fut dés janvier 2016, promu commandant de la FSS, assurant ainsi l’élaboration
de la guerre des réseaux. Les trois services de renseignement militaires de
l’APL (Académie des sciences militaires de l’armée populaire de libération),
sont répartis en plusieurs départements.
Parmi eux ont trouve le département D2 qui s’occupe de l’analyse des
publications étrangères contenant des renseignements de nature militaire,
l’affectation d’officiers de renseignement
dans les services des attachés militaires de toute les représentations
diplomatiques chinoises à l’étranger ; le recrutement d’agents extérieurs
de renseignement et l’organisation des opérations clandestines. La Cyberforce
ou département des systèmes des réseaux,
regroupe les hackers en charge de l’espionnage des réseaux adverse, ainsi que
l’attaque et la défense informatique. La force spatiale, chargée de la
reconnaissance et de la navigation, gère les sites de lancement des satellites,
et leur pistage. Quant a la force électronique, elle a pour mission d’encombrer
et perturber les communications des radars ennemis.
DÉFIS ET MENACES DU RENSEIGNEMENT CHINOIS
Si le parti communiste doit lutter sur le
front extérieur avec le soutien du FSS,
sur le plan intérieure la légitimité du parti apparaît très vulnérable. La
corruption endémique qui gangrène les hauts responsables du parti et qui se
sont transformés au fil du temps en véritable capitalistes au détriment du
peuple ; constitue la cause principale de cet affaissement et de la
moindre pertinence idéologique de leur discours. Depuis 2010, ont observent de prés le passage du taux de
croissance annuel du PIB sous la barre des 10%, dont le budget annuel destiné à
la sécurité intérieure a dépassé celui destiné à la défense extérieure. En
2013, afin d’assurer la pérennité des dirigeants du parti communiste, le comité
central a, institué une commission de la Sécurité d’Etat (CSE) inspirée du (Directorate of National
Intelligence américain (DNI), afin de trouver les moyens d’une virulente
campagne anticorruption, mais sans succès. Sur la scène internationale, la
guerre est déclarée depuis longtemps, entre les services Américains et Chinois
sur fond de tensions liées à des accusations espionnage. Les deux pays
s’accusent mutuellement d’arrestations pour espionnage jugées abusives
d’Américains d’origine chinoise ou d’entrepreneurs et de scientifique chinois. Parallèlement,
Washington aurait haussé le ton au sujet de l’opération chinoise( Fox Hunt),
qui consiste à faire traquer et intimider aux Etats-Unis, par des agents
chinois munis de visas de tourisme, des fugitifs économiques ou des
fonctionnaires corrompus chinois, afin de les forcer à rentrer au bercail. Présidée par Xi Jinping, le FSS
comme la CSE regroupe l’ensemble des services de police, renseignement,
sécurité et judiciaires, et dispose de l’autorité nécessaire à la
centralisation des informations et à la coordination de tous ces services, au
premier rang desquelles les ministères civils de la sécurité d’Etat (MSE) et de
la sécurité publique (MSP).
SERVICES CHINOISES/ UN ETAT DANS UN ETAT
Bien que le MSP n’ait pas vocation au
renseignement, trois de ses 37 services y contribuent :
Le bureau 610 : s’occupe des «
dissidences religieuses » qui a pour mission l’infiltration et la traque,
a savoir les sympathisants de la réincarnation du futur Dalai Lama et surtout
les minorités musulmanes (1 million de musulmans chinois croupissent
actuellement dans des camps, sans oublier les exécutions impitoyable du régime
au sein de cette minorité. (Rapport des Nations-Unis concernant les droits de
l’homme).
Le bureau du contre terrorisme : il
cible notamment les djihadistes « Ouighours »
Le bureau de supervision du réseau : il
supervise 18 services parmi lesquels : les B2, B3, qui sont affectés au
renseignement à l’étranger. Le fameux B2 se consacre au recueil de
renseignements internationaux collectés sur les décisions à caractère
stratégique des gouvernements étrangers en envoyant des agents clandestins sous
couverture (banques, sociétés commerciales, compagnies aériennes, assurances,
navigation, ambassade et consulats, journalistes, étudiants et scientifiques à l’étranger, et la diaspora
chinoise.) Il sert aussi à accroitre son influence principalement en Occident
et surtout en Afrique, l’Asie et en Amérique
Latine.
Le B3 : s’occupe quant à lui sur le
renseignement économique et technologique à l’étranger.
Le B7 et B8, se focalise à l’espionnage et
au contre-espionnage sur le sol chinois.
Le B18 : il reste attaché au
contre-terrorisme
Le B12 : supervise la surveillance de
l’opinion publique et surtout les intellectuels.
LA CORÉE DU NORD ET LE POIDS DES PAYS
MEMBRES DES BRICS, SOURCES DE RENSEIGNEMENTS
L’enjeu est d’abord d’ordre géopolitique,
géostratégique et géoéconomique. Il est estimé dans un nouveau rapport que le
poids des BRICS dans la croissance mondiale passera de 20% EN 2004 à 40% en 2025. Alors qu’en 2016, les pays composant les
BRICS représentaient déjà pour la plupart les plus grandes puissances
économiques du monde, ils devraient être amenés, à gagner encore plus de poids
sur la scène internationale dans les décennies à venir. Ensemble, les BRICS pèsent
45% de la population mondiale, prés du
quart de sa richesse et les deux tiers de sa croissance. Les BRICS, seraient à
l’origine de plus de 50% de la croissance économique mondiale au cours des dix dernières
années. Quatre des cinq BRICS font partie des dix premières puissances
économiques, à savoir : le Brésil, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique
du Sud. Selon la banque HSBC, sur l’état de classement des pays qui devraient
dominer l’économie mondiale en 2050.
Ainsi, les Etats-Unis seront définitivement déchus de leur titre de première puissance mondiale.
De même, le PIB de l’Inde devrait dépasser les 8 000 milliards soit plus celui
de la France et l’Allemagne cumulé. Le Brésil conservera sa place de 7
puissance économique, avec un PIB de 2960 milliards, soit plus que le PIB
actuel du Royaume-Unis. En parité de pouvoir d’achat, la Russie devra devancer
d’ici au milieu du siècle, la puissance économique de l’Allemagne, de la France
et de la Grande-Bretagne pour se rapprocher du Japon. Quand à la Corée du Nord,
nucléarisée, donc sanctuarisée elle demeure un élément clé de la stratégie de
défense chinoise. Elle dispose de réseaux d’espionnage en Corée du Sud et aussi
au Japon. Sachant que même les pays membres du BRICS, collaborent conjointement
ensemble dans le domaine du renseignement planétaire.
Malgré ses capacités, ses liens étroits avec
d’autres pays, le renseignement chinois demeure en quête d’efficacité,
par-rapport aux services Français, Allemand, et surtout celui des américains. L’acuité
de la menace économique mondiale actuelle provoque une polarisation excessive
entre les puissances. Sachant que, quelle que soit la méthode d’approche, la
recherche du renseignement auprès de l’Union-Européenne ou au Etats-Unis, les efforts
chinois restent jalonnés de risque.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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