dimanche 5 mai 2019
ALGÉRIE/ LE FRÈRE DU PRÉSIDENT BOUTEFLIKA ET DEUX GÉNÉRAUX DU RENSEIGNEMENT ÉCROUÉS
Saïd Bouteflika, le frère et conseiller de l’ancien chef d’Etat, Abdelaziz Bouteflika et deux anciens patrons des services de renseignements, le général de corps d’armée à la retraite Mohamed Médiène, dit Toufik, et le général à la retraite Athmane Tartag, dit Bachir, ont été arrêtés, samedi 4 mai, selon une source proche de l’armée. Les trois hommes seraient entendus par la direction de la sécurité intérieure (DGSI), dont le général chargé de cette direction a était nommé par le général Gaid Salah.
Ces arrestations, qui touchent des personnages tout puissants durant le règne du président Abdelaziz Bouteflika, interviennent au lendemain du onzième vendredi de mobilisation populaire pour un changement de régime. Le chef d’état-major, le général Ahmed Gaid Salah, qui continue de s’en tenir à une transition dans le cadre de la Constitution, a été largement critiqué par les manifestants. Des pancartes appelant à l’arrestation de Saïd Bouteflika ont également été brandis Ces arrestations étaient presque attendues depuis la rupture ouverte entre Ahmed Gaid Salah et le clan présidentiel avec lequel il était lié depuis au moins 2004. Saïd Bouteflika, devenu un quasi-régent depuis l’accident vasculaire cérébral de son frère en 2013, le général Toufik, tout puissant patron des services de renseignement pendant un quart de siècle avant son limogeage en 2015, et Bachir Tartag, son successeur, ont en effet été accusés le 30 mars par le général Ahmed Gaïd Salah de « conspirer autour des revendications du peuple et d’espionnage avec des forces extérieures » afin d’entraver les solutions préconisées par l’armée pour sortir de la crise.
Le chef de l’armée visait une ultime tentative du clan présidentiel de gérer la sortie du président Bouteflika. Il reprenait les expressions de « forces extra-constitutionnelles » et de « bande » (généralement utilisées par l’opposition) pour désigner les trois hommes. Saïd Bouteflika avait en effet rencontré le général Médiène pour concocter une transition qui serait dirigée par l’ancien chef de l’Etat, le général Liamine Zeroual, lequel avait confirmé avoir reçu une telle de Le 30 avril, le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la défense, a fait à son tour un témoignage à charge contre Saïd Bouteflika : selon lui, le frère cadet de l’ex-président était prêt à décréter l’état de siège ou d’urgence pour faire face au mouvement populaire et a envisagé de démettre Ahmed Gaïd Salah. Le pouvoir algérien, qui fait face à une contestation pacifique inédite, multiplie les gestes censés satisfaire une population qui refuse massivement la tenue d’élections annoncée pour le 4 juillet et exige une transition dirigée par des personnalités indépendante. Le chef de l’armée a ainsi demandé à la justice d’« accélérer » le traitement des affaires de corruption, qui touchent plus de 3000 personnes qui se sont enrichis illégalement sur la misère du peuple. Ces dernières semaines, plusieurs oligarques proches de Saïd Bouteflika ont été arrêtés, notamment Ali Haddad et les frères Kouninef. Issad Rebrab, patron du groupe Cevital, soupçonné d’être proche du général Toufik mais dont les relations avec le clan Bouteflika ont été difficiles, a également été emprisonné. L’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia et l’ancien chef de la police Abdelghani Hamel ont eux aussi été entendus par le procureur pour des affaires de corruption.
UN COUP D’ÉTAT BLANC OU PERVERSION ?
Alors que certains hommes politiques appellent à poursuivre cette opération anti-corruption, d'autres y voient une diversion et la confiscation du pouvoir par l’armée, inspiré du régime Égyptien. Ce coup d'État blanc, a fait couler beaucoup d’ancre ces derniers jours, concernant le chef d’Etat Major Gaid Salah et ses 20 généraux qui le soutiennent. A mon avis, Les poursuites contre les personnes accusées de corruption ne pourraient apporter leurs fruits que si elles étaient conduites sous l'autorité d'un pouvoir légitime et l'indépendance de la justice. Les Algériens se méfient de l'éventualité d'un coup d’Etat blanc et réclament une deuxième république, ou l’armée serait exclu définitivement de la vie politique tout en exigeant la séparation des pouvoirs.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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Après l’incarcération des deux généraux du renseignement, ses derniers doivent rendre comptes de leurs crimes durant la décennie noire. Le dossier des 25000 Algériens assassinés durant cette période, devra resurgir de nouveau longuement attendu par les familles des victimes. Quand au frère du président, il est soupçonné de haute trahison par d'autres puissances extérieures et dilapidation des richesses de l'Etat.
RépondreSupprimerSalam aleikoum, je suis tout a fait d'accord,ces personnages doivent rendre des compte sur leur rôle dans la décennie noire
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