jeudi 1 mars 2018
ETATS-UNIS/ MONDE ARABE/ LES ENJEUX DU BASCULEMENT ET LES NOUVELLES CARTES DE BERNARD LEWIS
Il a conseillé également Georges Bush père et
puis a travaillé de 1987 à 1988 sur la Commission mixte du Conseil de sécurité
nationale et du Département de la Défense sur la stratégie à long terme des
États-Unis. De 1987 à 1989, il fait partie du Conseil du renseignement
extérieur pour le président (PFIAB). Il a été nommé conseiller aux affaires
étrangères par Barack Obama lors de sa campagne présidentielle. Il a écrit le
livre « Le grand Échiquier » en 1997 (version française chez Hachette). Sa
vision et celle se son collaborateur Bernard Lewis, permet de bien comprendre
les dessous géopolitiques de la crise actuelle dans le monde arabe et de réaliser
que l'histoire n'est pas que le fruit du hasard mais obéit à des études
fondamentalement très bien réfléchis. Comme 1914 et 1945-1991 est une date majeure
du XXe siècle en ce qu'elle marque une rupture radicale. En 1914, le vieil
ordre sur lequel avait vécu en gros l'Europe depuis un siècle s'effondre en
même temps que l'hégémonie globale qu'elle exerçait jusque-là sans partage. En
1945, dans un monde où est apparu le feu nucléaire, l'Europe exsangue s'efface
devant la puissance des Etats-Unis. Par deux fois, les Etats-Unis ont participé
aux guerres européennes et endigué la montée d'impérialismes dont le triomphe
eut créé un environnement dominé par un ou des États qui leur étaient
hostiles. L'effondrement de l'Union soviétique en 1991 après celle du
système communiste européen (1989) provoque un nouvel ordre mondial où les
Etats-Unis exercent une hégémonie absolue pour une durée indéterminée. C'est à
cette nouvelle rupture et à la définition du nouvel ordre mondial que Z. Brezinski
consacre son dernier livre : Le Grand échiquier," ou la politique d’une
superpuissance. La puissance globale
américaine repose sur un système planétaire de conception originale, qui reflète
l'expérience nationale des États-Unis. Le pluralisme de la société et du
système politique est la clé de cette expérience. La domination culturelle des
États-Unis a jusqu'à présent été un aspect sous-estimé de sa puissance globale.
Quoi que l’on pense de ses qualités esthétiques, la culture de masse américaine
exerce, sur la jeunesse en particulier, une séduction irrésistible. Malgré
l'hédonisme superficiel et les styles de vie stéréotypés qu'elle vante, son
attrait n'en demeure pas moins irréfutable. Les programmes américains à la fois
très violent et inhumain, alimentent les
trois quarts du marché mondial de la télévision et du cinéma. Cette domination
est tout aussi marquée dans le domaine des musiques populaires, et, de plus en
plus, des phénomènes de mode - vestimentaires, alimentaires ou autres - nés aux
États-Unis se diffusent par imitation dans le monde entier. Le but est sans ambigüité, déraciné les
peuples de leurs cultures, leurs traditions, et surtout saper toutes les
valeurs de l’islam. Sur Internet, l'anglais sert de lingua franca et une
majorité écrasante des services en ligne, sur les réseaux informatiques, sont
localisés aux États-Unis, ce qui a une influence décisive sur le contenu des
communications. On estime à un demi-million les entrées annuelles sur le
territoire de nouveaux étudiants étrangers. Parmi les meilleurs d'entre eux,
bon nombre ne retourneront jamais dans leur pays d'origine. On trouve des
diplômés des universités américaines dans les cabinets gouvernementaux sur tous
les continents. L'État-providence, tel que l'ont pratiqué les démocraties
occidentales, montre ses limites économiques, y compris sous la forme allemande
de la « cogestion » entre patronat et syndicats ouvriers. À l'attrait que
présentent le système politique américain et son influence vient s'ajouter la
séduction exercée par le modèle de la libre entreprise et ses corollaires : le libre
échange et la concurrence. A mesure que
ce modèle gagne du terrain dans le monde il crée un contexte propice à
l'exercice indirect et apparemment consensuel de l'hégémonie américaine. A
l'instar du système politique intérieur des États-Unis, leur hégémonie implique
une structure complexe d'institutions et de médiations conçues pour engendrer
le consensus et atténuer les déséquilibres et les désaccords. Ainsi la
suprématie globale américaine repose-t-elle sur un système élaboré d'alliances
et de coalitions, qui, au sens propre, couvre la planète. La série d'accords
bilatéraux, politiques et militaires qui définissent la relation avec le Japon
fait - jusqu'à présent - de ce pays un protectorat et lie étroitement son
économie - la première en Asie– aux États-Unis. Ces derniers ont choisi de
s'investir dans le Pacifique, en participant à la mise sur pied de divers
organismes multilatéraux, tels que l'Alliance pour la coopération économique
dans le Pacifique (APEC). Même dans le territoire de l’ex-bloc soviétique, un
certain nombre d'États sont parties prenantes d'accords, sous égide américaine,
visant à renforcer la coopération avec l'OTAN. Parmi ceux-ci, le plus important
est le Partenariat pour la paix.
LA STRATEGIE DE LE GLOBALISATION DE
L’AMERIQUE
Enfin, on ne doit pas
oublier que le système américain se déploie encore à un autre niveau, constitué
par un réseau mondial d'organismes spécialisés, en particulier les institutions
financières « internationales ». Le FMI et la Banque mondiale servent par
définition des intérêts « globaux » et leur sphère d'intervention qui s'étend à la planète. En réalité,
l'Amérique y joue un rôle prépondérant, et elle a été à l'origine de leur
création, à l'occasion de la conférence de Bretton Woods en 1944.
LA GOUVERNANCE PLANETAIRE APRES BRETTON
WOODS
Le système économique,
financier et monétaire dans lequel le monde a vécu depuis plus de 60ans est né
lors de la conférence de Bretton Woods, aux Etats-Unis, qui a réunit en 1944
des délégués de 44 Etats. Cette dernière était chargée d’organiser la
coopération économique et monétaire internationale de l’après-guerre et de
créer de nouvelles institutions. Parmi elles, on trouve la banque mondiale, le
fonds chargé de coordonner les politiques de change, qui donnera naissance au
Fonds monétaire international (FMI), ou l’organisation mondiale du commerce
(OMC). En 1971, le FMI s’est transformé en instrument de refinancement pour les
pays en développement faisant face à des crises chroniques liées à leur déficit
budgétaire. Organisme préteur, il intervient lorsque les pays en font la
demande et à la condition de s’engager à rétablir l’équilibre de leur balance
des paiements en adoptant des politiques restrictives en matière de finances
publiques. Le FMI exerce dans les faits un contrôle sur les politiques
économiques et donc sociales des Etats dont il est devenu le créancier. Lentement,
le fonctionnement et la composition du système de gouvernance économique
mondial a complètement changé. Désormais, tous les pays du monde entendent
disposer d’un pouvoir politique à la hauteur de leur poids économique, afin de
mettre fin à cette nouvelle colonisation qui ne dit pas sont nom. Depuis la
guerre froide, les Etats d’Europe centrale et orientale amorçant leur
transition vers l’économie de marché on reçu des aides considérables du FMI.
Depuis 2010, des pays riches comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal ont à
leur tour eu recours à l’aide du FMI pour répondre à la crise de leur dette
souveraine. Ces trois pays se sont engagés à réduire leur dette publique, et
donc à adopter des politiques d’austérité budgétaire, largement contestées par
les populations en raison du cout social engendré. Embourbés dans leurs crises,
rejetées par les aides de l’Union-Européenne,
ses trois pays nagent à contre courant de l’ensemble des autres pays
européens, créant ainsi des mouvements radicaux et xénophobes parmi les
populations. Parmi toutes les
communautés qui œuvrent à influencer la politique étrangère des États-Unis, les
lobbies juif, grec ou arménien se distinguent par leur efficacité. Ainsi, la suprématie
américaine a engendré un nouvel ordre international qui reproduit et
institutionnalise, a travers le monde, de nombreux aspects du système politique
américain.
(1) un système de
sécurité collective doté de forces et d'un commandement intégrés (OTAN, Traité
de sécurité américano-japonais, etc.)
(2) des organismes de
coopération économique régionale (Alena. APEC, etc.) Et des institutions de
coopération mondiale (Banque mondiale, FMI, OMC) ; -
(3) une recherche du
consensus dans les décisions, même si les procédures sont dominées, de fait,
par les États-Unis.
(4) la préférence
accordée aux démocraties dans les alliances importantes.
(5) des structures judiciaires et
constitutionnelles internationales - encore rudimentaires à ce jour - (de la
Cour internationale de Justice au tribunal spécial pour les crimes de guerre en
Bosnie, en Syrie, en Irak, au Yémen, et autres pays.
UNE HÉGÉMONIE D'UN TYPE NOUVEAU
De fait, la puissance
militaire soviétique - et la crainte qu'elle inspire à l'Ouest - masque
longtemps la dissymétrie essentielle entre les adversaires. L'Amérique, plus
riche, plus avancée dans le domaine technologique, montre plus de ressort et de
capacités d'innovation en matière militaire. Elle est socialement plus
créative et plus attractive. La dimension culturelle de l'affrontement a
largement influencé son issue. La coalition démocratique adopte de nombreux
attributs du mode de vie américain, y compris dans le domaine politique. Sur
les périphéries occidentale et orientale du continent
eurasien, l'Allemagne et le Japon retrouvent la santé économique en tirant
profit de leur admiration sans bornes pour tout ce qui provient des
États-Unis. L'Amérique incarne alors un peu partout l'avenir et une
société exemplaire qu'il faut imiter. La puissance globale à laquelle se sont
élevés les Etats-Unis est donc unique, par son envergure et son ubiquité. Non
seulement l'Amérique contrôle la totalité des océans et des mers, mais elle
dispose de forces amphibies lui permettant d'intervenir partout. Ses « légions
» occupent des positions imprenables aux extrémités de l’Est et l’Ouest du continent eurasien, et
elles contrôlent aussi le golfe Persique. Ses vassaux et ses tributaires, dont
certains poussent les marques d'allégeance jusqu'à souhaiter des liens encore
plus étroits avec Washington, sont répartis sur l'ensemble des continents. Plus
important encore, l'Amérique a maintenu, et même renforcé, sa position
dominante, en multipliant les applications militaires des innovations
scientifiques les plus avancées. Ainsi, elle dispose d'un appareil militaire
sans équivalent du point de vue technologique, le seul à avoir un rayon
d'action global. Dans le domaine des technologies de l'information, elle
continue à creuser l'écart. Comme le montre sa maîtrise des secteurs décisifs
pour l'économie de demain, sa compétitivité technologique n'est pas prête
d'être remise en cause, d'autant que, dans ces mêmes secteurs, les Etats-Unis
préservent ou accroissent leur avantage en termes de productivité sur leurs
rivaux japonais ou européens de l'Ouest. Dans ce contexte, la façon dont les
Etats-Unis « gèrent » l'Eurasie est d une importance cruciale. Le plus grand
continent à la surface du globe en est aussi l'axe géopolitique. Toute
puissance qui le contrôle, contrôle par là même deux des trois régions les plus
développées et les plus productives. Un simple regard sur la carte suffît pour
comprendre comment la mainmise sur l'Eurasie offre presque automatiquement une
tutelle facile sur l'Afrique et confère une position géopolitique périphérique
aux deux Amériques et à l'Océanie. On dénombre environ 70 % de la population
mondiale en Eurasie, ainsi que la plus grande partie des richesses physiques,
sous forme d'entreprises ou de gisements de matières premières. L'addition des
produits nationaux bruts du continent compte pour quelque 65 % du total
mondial. Les trois quarts des ressources énergétiques connues y sont concentrées.
L'interdépendance de plus en plus grande entre les nations rend moins efficace
le chaînage économique. Ainsi, les manœuvres, la diplomatie, la formation
de coalitions, la cooptation et l'utilisation de tous les avantages politiques
disponibles sont désormais les clés du succès dans l'exercice du pouvoir
géostratégique sur l'échiquier européen. Dans la terminologie abrupte des
empires du passé- les trois grands impératifs géostratégiques se résumeraient
ainsi : éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l'état
de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets
protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives.
L'échiquier eurasien ; Géopolitique et
géostratégie
La France, l'Allemagne,
la Russie, la Chine et l'Inde sont des acteurs de premier plan - alors que la
Grande-Bretagne, le Japon et l'Indonésie, pays sans doute très importants, ne
relèvent pas de cette catégorie. L'Ukraine, l'Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie
et l'Iran constituent des pivots géopolitiques cruciaux. Ces deux derniers,
malgré leurs moindres moyens, jouent aussi, dans une certaine mesure, un rôle
géostratégique. Les autres Etats européens de taille moyenne, membres pour la
plupart de L’OTAN et/ou de la Communauté européenne s'alignent sur les
orientations américaines ou adoptent les positions de l'Allemagne et de la
France. L'indépendance de l'Ukraine modifie la nature même de l'État russe. De
ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l'échiquier eurasien devient
un pivot géopolitique. Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'être un empire en
Eurasie. Washington n'a jamais découragé Londres de jouer les
trublions, tout en manifestant une préférence marquée pour un leadership
allemand - plutôt que français - dans le processus d'unification. L'OTAN
constitue non seulement le support essentiel de l'influence américaine, mais
aussi le cadre de sa présence militaire en Europe de l'Ouest, enjeu crucial. Si
l'on recourt à une terminologie classique, l'alliance, jusqu'alors, impliquait
un centre hégémonique. Une politique cohérente doit aussi prendre en compte, et
cela relève d'un débat commun avec les Européens, la question complexe du
processus d'élargissement, jusqu'où l'Europe compte-t-elle s'étendre vers l'est
? La limite orientale de la Communauté doit-elle coïncider avec la frontière de
l'OTAN ? Un consensus semble
s'établir en faveur de l'admission des nations d'Europe centrale au sein
des deux entités - Union européenne et OTAN. Mais le débat reste ouvert quant
au statut futur des républiques baltes et, à terme, de l'Ukraine et d’autres pays. Le rétablissement interne
de la Russie conditionne les progrès de la démocratisation et son éventuelle
européanisation. Mais la restauration de son potentiel impérial serait néfaste
à ces deux objectifs. De ces problèmes peuvent naître des divergences entre les
États-Unis et certains Etats européens. Elles affecteraient, au premier chef,
la Communauté européenne et l’Otan .Un scénario présenterait un grand danger
potentiel : la naissance d'une grande coalition entre la Chine, la Russie et
peut être l'Iran, coalition «anti-hégémonique» unie moins par des affinités
idéologiques que par des rancunes complémentaires. Similaire par son envergure
et sa portée au bloc sino-soviétique, elle serait cette fois dirigée par la
Chine. Afin d'éviter cette éventualité, aujourd'hui peu probable, les
Etats-Unis devront déployer toute leur habileté géostratégique sur une bonne
partie du périmètre de l'Eurasie, et au moins, à l'ouest, à l'est et au sud.
L’Europe, tête de pont de la démocratie
L'Europe est l'alliée
naturelle de l'Amérique. L'une et l'autre partagent les mêmes valeurs, puisent,
pour l'essentiel, dans un fonds religieux commun et s'inspirent, dans la sphère
politique, de la même culture démocratique. Aujourd'hui, l'Europe sert une
nouvelle fonction. Elle fournit un tremplin à l'expansion de la démocratie vers
l'est du continent. Après la chute du mur de Berlin, en 1990, l'élargissement
de la Communauté européenne peut servir à consolider cette victoire. À
terme, elle devrait ainsi retrouver son aire originelle. Surtout, l'Europe est
la tête de pont géostratégique fondamentale de l'Amérique. Pour
l'Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes.
Plus précieuse encore que la relation avec l'archipel japonais, l'Alliance
atlantique lui permet d'exercer une influence politique et d'avoir un poids
militaire directement sur le continent. Si l'Europe s'élargissait, cela
accroîtrait automatiquement l'influence directe des États-Unis. A l'inverse, si
les liens transatlantiques se distendaient, c'en serait fini de la primauté de
l'Amérique en Eurasie. Le problème, cependant, tient au fait qu’une Europe
vraiment européenne n'existe pas. C'est une vision d'avenir,
une idée et un but ; ce n'est pas une réalité. Pour le dire sans détour,
l'Europe de l'Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses
Etats rappellent ce qu'étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens
empires. En matière économique, l'Europe doit résoudre le problème que
pose son système de redistribution sociale trop lourd et qui entrave ses
capacités d'initiative. La résistance que les corporatismes de toutes
sortes opposent aux tentatives de réformes accroît le handicap, parce qu'elle
contraint les Etats à concentrer leur énergie sur les problèmes intérieurs.
Sans conteste, la crise trouve ses racines dans l'expansion de
l'Etat-providence qui encourage le paternalisme, le protectionnisme et les
corporatismes. Et elle s'étend à la sphère culturelle, où elle combine culte
des loisirs superficiels et grand désarroi spirituel, symptômes que des
nationalistes extrémistes ou des idéologues dogmatiques se montrent habiles à
exploiter. Pour autant, les élites politiques des deux nations déterminantes - la
France et l'Allemagne - continuent à respecter leurs engagements et consacrent
toujours leurs efforts à la construction de la nouvelle Europe politique. Elles
en sont les architectes en chef. Dans ce contexte, les États-Unis ne doivent
pas hésiter à prendre des initiatives décisives. Ils doivent s'engager en
faveur de la cause européenne, faute de quoi le processus d'unification s'arrêtera
et pourra même régresser. A travers la construction européenne, la France vise
la réincarnation, l'Allemagne la rédemption. L'Europe fournit à la France le
moyen de renouer avec sa grandeur passée. Les élites politiques françaises ne
peuvent ni ne veulent se défaire d'une illusion : elles cultivent, jusqu'à
l'obsession, la certitude que le pays demeure une puissance mondiale. L équation
internationale posée par Bonn : rédemption + sécurité Europe +Amérique définit les orientations
politiques de l'Allemagne. En toutes circonstances, elle jouera le rôle de bon
citoyen de l'Europe et de partisan déterminé des Etats-Unis. Désormais, c'était
au tour de la France d'accepter sans discussion l'option allemande, sur toutes
les questions de sécurité, le maintien de liens privilégiés avec l'allié et
protecteur transatlantique. En Allemagne, seule la question des priorités suscitent
aujourd'hui un débat de l'OTAN ou de l'Union européenne, quelle institution
devrait s'engager la première dans un processus d'élargissement ?
Les visions géopolitiques et géostratégiques
de l'Amérique
Le problème central pour
l'Amérique est de bâtir une Europe fondée sur les relations franco-allemandes,
viable, liée aux États-Unis et qui élargisse le système international de
coopération démocratique dont dépend l'exercice de l'hégémonie globale de
l'Amérique. La question ne saurait se
résumer à choisir entre la France et l'Allemagne. Sans l'un ou l'autre de ces
deux acteurs, l'Europe n'existera pas. Il faut être préparé à l'idée qu'une Europe
unie aura une identité propre, en particulier sur le plan politique et
militaire. Cela exige de s'accommoder progressivement des conceptions
françaises concernant la distribution des pouvoirs au sein des institutions
transatlantiques. Indépendamment l'une de l'autre, la France et l'Allemagne ne
sont assez fortes ni pour construire l'Europe selon leurs vues propres, ni pour
lever les ambiguïtés inhérentes à la définition des limites de l'Europe, cause
de tensions avec la Russie. Cela exige une implication énergique et
déterminée de l'Amérique pour aider à la définition de ces limites, en
particulier avec les Allemands, et pour régler des problèmes sensibles, surtout
pour la Russie. Dès que les républiques d'Asie centrale, au premier chef
l’Azerbaïdjan, mais aussi le Kazakhstan et le Turkménistan, ont obtenu leur
indépendance, revendiquée par de vigoureux courants nationalistes et soutenue
par de puissants intérêts pétroliers occidentaux, la Russie a dû abandonner son
monopole sur les richesses de la région. Par contre, elle envenime les conflits
dans le monde arabe, afin de trouver son influence géopolitique, peine perdue
d’avance.
BERNARD LEWIS ET L’ECLATEMENT DU MONDE
ARABO-MUSULMAN :
Historien, professeur émérite des études sur le
Moyen-Orient, spécialiste de (l’histoire de l’islam, le monde confrérique et
des interactions entre l-Occident et l’islam. Outre ses activités académiques,
Bernard Lewis est un intellectuel engagé pour la cause israélienne et la
fragmentation du monde arabo-musulman.
Il fut conseillé des services secrets Britanniques lors de la seconde
guerre mondiale, consultant du conseil de sécurité nationale des Etats-Unis
avec Brezinski et conseiller de Benjamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël
à l’ONU (1984-988). Né de parents juifs à Londres, à la fin des années 1940, il
rédige (the Arabic in history) publie en 1950. Où il se concentre essentiellement
sur certaines données fondamentales, « la place des arabes dans
l’histoire de l’humanité, leur identité, puis progresse chronologiquement, de
l’Arabie pré-islamique jusqu'à l’époque contemporaine ». L’homme maitrise parfaitement
« l’Arabe, l’Araméen, le latin, le Grec, l’Hébreu, le Persan et le
Turc. » Il s’intéresse essentiellement sur l’Age d’or de la civilisation
musulmane, son déclin et surtout son obsession sur le « choc des
civilisations », en clair, tué dans l’œuf toute expansion de l’islam dans le monde Occidentale. Et pour cela, il a
orchestrait toutes ses théories complotistes pour anéantir le monde musulman de
l’intérieur, un nouvel ordre mondial basé sur les accords de Sykes-Picot. En
1983, le projet sioniste de Bernard Lewis au congrès Américain, à été tenu
secret, en 1993, il a était adopté à l’unanimité. Les
cartes de partage au sein du monde Arabe, se concrétisent et se mettent en
marche. Dans ses nouvelles cartes subversives, le partage doit s’effectuer à
long terme touchant les pays suivants.
1 / L’EGYPTE : sera
divisée en quatre pays, y compris un Etat chrétien pour les Coptes au Seinai
entre Israël et l’Egypte.
2/ l’IRAK : en trois
pays
3/ LA SYRIE : en
quatre pays, avec essentiellement un Etat pour la minorité Druze.
4/ LE SOUDAN/ en trois
pays
5/ LE KOWEIT, LE QATAR,
LE BAHRIEN, LE YEMEN, LA JORDANIE, et LES EMIRATS-ARABES UNIES, seront disparus
de la carte et remplacées par un Etat majoritairement chiite et une minorité
sunnite.
5/ L’ALGERIE : un
Etat pour la minorité berbères
6/ LE MALI/ un Etat pour
les Touaregs et un autre pour les sunnites
7/ L’indépendance du
Sahara Occidental
8/ LE LIBAN : aura
cinq cantons
9/ LE PAKISTAN,
L’AFGHANISTAN, LA TURQUIE, L’IRAN, L’IRAK : seront aussi éclatés
10/ L’ARABIE SAOUDITE :
Au sein de la Kabaa, il y aura l’édification du (Troisième Temple) et le
transfert du tombeau du prophète de l’islam vers un endroit inconnu.
ISRAEL/ concrétisera son
vieux rêve du grand Israël, citée dans les protocoles des sages de Sions et
prendra tout le control du pétrole et gaz du Moyen-Orient.
Au cours des dernières
années, de nombreux analystes se sont penchés sur les théories complotistes de
Bernard Lewis et le nouvel ordre mondial soutenu par le nouvel empire
américain. L’omniprésence de l’islam dans le monde, inquiète les américains et
Israël, qui redoutent de perdre leur emprise idéologique et religieuse sur les populations musulmanes. Outre le
poids du complot, le Vatican et les régimes arabes partagent une vision du
monde assez proche. Grace aux congrégations, aux missiologues et à l’ensemble
des chrétiens présents partout dans le monde musulman, la diplomatie du Saint-Siège
est complice du complot. En bon Jésuite, le pape François nourrit la
disparition de l’islam de la surface de la terre.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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