Le
syntagme Etat mafieux s’explique là ou les Etats ont cooptés et ont recourus au
crime organisé à grande échelle pour répondre à leurs propres objectifs. En
Russie, la thématique n’est pas l’existence d’une mafia locale autonome, mais
bien la collusion entre crime organisé et structures politiques. En France,
l’Allemagne et l’Angleterre, le crime organisé n’est pas encore un sujet
d’études.
Les
services de renseignements Occidentaux estiment, la masse de transferts
d’argent illégaux à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union-Européenne est
supérieure à celle des transferts légaux. Les triades sont particulièrement
performantes dans les trafics de cocaïne, héroïne et d’êtres humains. La
contrefaçon, la fraude à la carte bancaire, les prêts usuraires et la corruption.
RUSSIE/
UN ETAT MAFIEUX
L’étiquette
d’Etat mafieux est controversée, le cas de la Russie qui dispose d’un système
judiciaire fonctionnel incohérent,
l’utilisent afin d’encadrer leurs transactions et résoudre des
différents. Les études de lutte contre la criminalité organisée, ont ciblés un certain nombre de
groupes opérant à l’échelle transnationale. On y trouvait curieusement un
groupe russe obscur, connu sous le nom (du cercle des frères), regroupant
plusieurs figures criminelles influentes en Eurasie. Par-contre, à travers nos
investigations, le phénomène d’Etat mafieux russe semble beaucoup mieux
caractériser la symbiose entre crime organisé et entités politiques. En France,
l’Espagne ou l’Allemagne, plusieurs membres russophones du crime organisé pour
des affaires de blanchiment d’argent, de fraude, d’extorsion et de réseaux de
prostitution ont étaient signalés. Deux autre individus nés en Géorgie, avaient
été largement impliqués dans des discussions menées au nom de la compagnie
pétrolière Russe « Lukoil ». Cette dernière souhaitait acquérir 35%
de participation dans le groupe pétrolier Espagnol Repsol, tout en faisant
office d’intermédiaires pour d’autres importantes sociétés, dirigeaient, entre autre, les dispositifs de
blanchiment d’argent à grande échelle dans le secteur des bâtiments à
Barcelone. L’un fut emprisonné, l’autre se trouve à l’abri des poursuites ou
d’une extradition. Ses liaisons dangereuses, entre le crime organisé et l’Etat
mafieux Russe, a mis en exergue les frontières floues dans ce pays entre monde
d’affaires, criminalité et sphère politique. Sans oublier le cartel Libanais
chiite qui opère en Europe, afin de financer les conflits en Syrie, l’Irak, la
Libye, le Yémen, chapeauté par l’Iran et Poutine (voir les analyses sur les
cartels Latino-américain et les mafieux chiites).
FSB ET
MAFIA/ L’AFFAIRE LITVINENKO
L’assassinat,
qui a fait grand bruit, du transfuge russe Alexander Litvinenko. Ce dernier qui
avait fait carrière au sein du KGB, puis de son successeur le FSB, en
infiltrant et en analysant le crime organisé en Russie, vendait ses
informations au Royaume-Unis en échange de l’asile politique. En 2006, il fut empoisonné dans un hôtel
Londonien avec du thé contenant du Polonium radioactif. Les services
Britanniques, avaient directement ciblés l’ancien agent du KGB « Andrei
Lougovoi », en demandant son extradition à la Russie, pris en charge par
Poutine, il se vit offrir un poste au sein du mal nommé Parti Libéral-
démocrate de Russie. Un groupement nationaliste et xénophobe siégeant
actuellement au Parlement russe. Litvinenko avait entre autre dénoncé en 1998
les méfaits des agences de sécurité et leur collusion avec le crime organisé.
Sa mort terrifiante, apparut à la fois comme une vengeance et un message pour
quiconque voudrait faire de même. Lorsque l’Union Soviétique s’est effondrée,
le KGB fut structuré en 1991/ 1992 et, afin d’éviter l’instauration d’un Etat
policier, des milliers d’officiers furent licenciés du service, souvent sur le
conseil d’observateurs Occidentaux. Tandis que les services de sécurité étaient
décimés, la violence augmentait dans tout le pays, les homicides à Saint-Pétersbourg
ont connu une croissance de 800% entre 1988 et 1994. Durant cette époque, des
groupes criminels organisés se sont structurés, offrant un Etat mafieux aux
nouvelles sociétés émergeant dans l’économie capitaliste naissante, comme s’est
le cas dans les monarchies du Golfe, l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et
l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Liban, et autres pays. Au début des années
quatre- vingt-dix, ses groupes étaient constitués d’individus faisant valoir un
atout particulier. Ainsi très bien formés, ils regroupaient des durs, des vétérans
de la guerre en Afghanistan, des gangs ethniques du Caucase du Nord et du Sud
et d’anciens agents secrets. A Cette époque, la Russie fut inondée par des
groupes violents et dénués de scrupules dépassant les frontières de la Russie,
cette nouvelle nébuleuse, commença à être perçue comme la nouvelle menace pour
l’Europe, remplaçant la menace soviétique. La Russie de Poutine, la principale
menace pour les droits de propriété est le fait d’un Etat ayant écrasé et copté
la concurrence, la police et les services secrets intérieurs agissent comme
prédateurs errants.
LA FRANCE /L' IMPUNITÉ TOTALE DU CRIME ORGANISE
En
France, le crime organisé ne fait pas un sujet d’études : il n’existe pas
de centre indépendant de recherche scientifique, ni de chaire universitaire. Certes
depuis 2010, la police judiciaire et la gendarmerie nationale émettent, par le
biais du service d’information, de renseignement et d’analyse stratégiques de
la criminalité organisée
« SIRASCO : Ce service commun à la police et à la gendarmerie a
été créé en 2009, à la direction centrale de la police judiciaire, avec pour
vocation de centraliser, analyser et diffuser toutes les informations relatives
à la criminalité organisée en France. En clair, un service de renseignement
criminel ». Les rapports du SIRASCO sont divisés en trois grandes sections.
La première section décrit les acteurs du crime organisé et les
organisations. A première vue, la description des mafias Italienne, Libanais,
Iraniens, Russes, Balkaniques, Bulgares, Corse, Turques et Albanais y alimente
la représentation de l’invasion de la France par les organisations étrangères. Dans
un rapport de 2011, on peut lire : il est possible d’établir une typologie
spécifique des organisations criminelles Françaises donc par définition nées en
France et essentiellement composées de ressortissants Français en soulignant le
fait que leur activités illicites représentent 75% des infractions
statistiquement considérées comme liées à la criminalité organisée. Le quart
restent étant commis par des ressortissants étrangers le plus souvent liés à
des organisations criminelles étrangères. En tète des organisations criminelles
traditionnelles, appelées grand banditisme par la police et les journalistes, apparaissent
les clans « Corses », en lien avec d’autres organisations étrangères
avec lesquelles ils constituent un corps social appelé « les
Corso-Marseillais ». Structure pérenne et hiérarchisée, polyactive
criminelle, liens solide avec le tissu social et économique, corruption,
système de blanchiment très sophistiqués
et drogues dures. Ils sont également classés parmi les mafieux de la région de
Grenoble, de Lyon, de Paris. Ils sont issus des milieux sensibles et se
concentrent sur le trafic de stupéfiants, avec un chiffre d’affaires estimé à
deux milliards d’Euros, le trafic d’armes, l’organisation du jeu et la
prostitution. Concernant les milieux mafieux transnationaux, ils opèrent sur
toute la frontière Française, à savoir, le Luxembourg, la Belgique, l’Italie,
la Suisse, l’Allemagne et l’Espagne.
Depuis 2009, le crime organisé aurait dévalisé le trésor public de prés
de 1,6 milliard d’euros, sans cité l’impunité en matières d’infractions
financières dans le rapport 2012 de la Cour des comptes. En France, les
institutions ne proposent pas de connaitre un phénomène éminemment sociétal,
c’est pourquoi il est indispensable de créer un centre indépendant de
recherches scientifiques sur le crime organisé national et transnationale. Toujours,
dans ses milieux parfois occultes et troubles, ont y trouve également le
soutient de Poutine aux mouvances de l’extrême droite Française, Allemagne,
Portugal, Pologne, Autriche, Bulgarie, et autres pays.
LES
TRIADES CHINOISES/ UNE MENACES PLANÉTAIRE
Profitant
de la politique d’ouverture menée par le gouvernement, de la mondialisation, de
la diaspora chinoise et du développement des technologies, les mafieux chinois
sont devenus une menace criminelle planétaire. La criminalité asiatique en
générale, et chinoise en particulier, s’est étendue au monde entier. La
mondialisation lui permet aujourd’hui d’augmenter ses activités, le crime
chinois serait de 300 milliards de bollards, or une grande partie de cet argent
est réinvesti dans l’économie légale, qui trouve un levier de « dumping ».
Les triades bénéficient de la crise économique mondiale en injectant des fonds
gagnés de manière illégale dans des entreprises qui ne parviennent plus à
emprunter auprès des établissements financières devenus frileux. Elles
entretiennent d’excellents rapports avec leurs homologues asiatiques qui
constituent leur premier cercle d’influence, ainsi que la mafia Italienne. La
mafia chinoise, contrôle la culture, la récolte et la transformation du pavot
en morphine-base puis en héroïne. Très concurrencées par le Croissant d’Or
« Afghanistan et le Pakistan », elles font un effort particulier sur
la qualité de leurs produits. Au fil des années, leur héroïne est devenue une
pureté exceptionnelle. Dans l’industrie de l’ecstasy, la mafia chinoise sont
très présent a travers le monde. La chine est l’un des seuls pays au monde ou
poussent les arbres qui fournissent la matière première nécessaire à sa
fabrication. Le PMK « Piperonyl Methyl Ketone » qui donne, après
transformation, l’ecstasy, elles sont aussi actives dans la fabrication
d’amphétamines, sur lequel leur monopole est absolu. Les milieux mafieux
chinois, sont très connus pour le trafic d’être humains et le trafic illicite
de migrants clandestins mondiaux. Ce phénomène consiste à amener clandestinement
des volontaires dans un pays ou ils souhaitent émigrer, très souvent pour des
raisons économiques. Cette forme d’exploitation d’individus, nous conduit
ostentatoirement à l’esclavage moderne. La prostitution et aussi très présente
en Extrême-Orient, même s’il elle reste peu visible en Chine continentale. Les
triades recrutent des jeunes, filles et garçons, âgés de 12 à 16 ans, d’autres
victimes sont vendues par leurs familles dans des établissements de luxe à Hong
Kong, Macao, Bangkok. En Europe, les professionnels asiatiques travaillent de
manière très discrète, se faisant rares dans la rue et préfèrent les salons de
massage et les meublés garnis. Depuis plus de décennies, la contrefaçon est
sortie du niveau artisanal pour devenir une véritable industrie. Elle
représente de 20 à 35% de la production industrielle chinoise. Selon certaines
sources, entre 70 et 80% des copies vendues dans le monde seraient d’origine
chinoise. C’est dans la contrefaçon que l’on retrouve la plus grande
concordance d’intérêt entre le pouvoir chinois et les triades, l’espionnage
d’Etat permet aux industriels chinois d’économiser de couteuses études pour
découvrir les technologies Occidentales.
Dans ce
monde du crime lié parfois à des Etats, les milieux mafieux sont d’abord des
prédateurs ni foi, ni loi. Leurs domaine de chasse est quasi infini, mais leurs
méthodes sont stéréotypées et sont horizon, illimité. Parmi les plus dangereux,
ont peut cités cinq principale multinationales du crime dans le monde. Le
Yamaguchi-Gumi (Japon) : revenus annuels 80 milliards de dollars. La
Solntsevskaya Bratva (Russie) : 9 milliards de dollars. La Camorra et la
Ndrangheta (Italie) : 10 milliards de dollars. Enfin le cartel du Sinaloa
lié à d’autres milieux, (Mexique) :
générant, rapatriant et blanchissant chaque année de 20 à 40 milliards de
dollars.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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