L’Afrique a
d’énormes potentialités qui lui permettent de se rapprocher du centre de
gravité de l’économie mondiale. Mais l’évolution des perspectives et de
potentialités peuvent se confirmer ou se confronter à des contradictions
structurelles et conjoncturelles rendant tout optimisme totalement illusoire.
Si ces défis
s’atténuent au cours des prochaines décennies par des politiques volontaristes
portées par des leaders visionnaires et des administrations productives et non
budgétivores, il est indéniable que l’Afrique devienne l’usine du monde à long
terme. Si les indicateurs montrent que ce continent sera prospère au cours des
décennies à venir, il faudrait revoir les défis inhérents à chaque étape du
processus qui la conduira à la prospérité et à l’efficacité des réponses
apportées à ces défis aujourd’hui. La démocratisation du continent demeure une
autre question en suspens. La question n’est pas de savoir si les régimes
démocratiques s’y maintiendront, mais plutôt de voir comment ils évolueront et
comment la culture démocratique ira plus loin que le simple respect du cycle
électoral. Plus spécifiquement, il s’agit du parachèvement de l’Etat de droit,
de la lutte contre la corruption, du respect des libertés civiles, des droits
politiques et des droits de l’homme, de l’inclusion sociale de tous les
citoyens, et dans certains Etats, de la réconciliation nationale. Le continent
sur le plan régional, a su se doter d’instruments politiques et juridiques pour
endigués le recours et le retour à l’autoritarisme. On observe également une
diminution drastique du nombre de coups d’Etat, manqués ou réussis,
comparativement aux décennies 1970 et 1980, le principal défi demeure les
transitions politiques mal contrôlées.
L’EXCEPTION ALGÉRIENNE
Les
références à ce pays se présentent comme un tissu de généralités creuses sur
l’émergence des classes moyennes, les difficultés de la gouvernance, ou les
défis sur les conflits confessionnels et ethniques. L’Algérie nouvelle est plus
pauvre que jamais, l’exploitation de ses ressources ne lui profite désormais
plus comme auparavant. En effet, les nouveaux colons, adeptes d’un capitalisme
sans scrupule, réinvestissent le strict minimum sur place juste assez pour
assurer sa sécurité et sa stabilité. Le pays souffre plus que jamais de
malnutrition, d’autant plus que ses richesses qu’elles soient agricoles ou
minières, sont méticuleusement exfiltrées du pays. Sans transport en commun,
gangrenés par les groupes criminels, les espaces urbains, peuplés de néo-
citadins, échappent au contrôle de l’Etat. Le pays est en effervescence
permanente, ou sortent périodiquement des émeutes de la faim qui embrassent
tout le pays afin de protester contre l’inflation et la corruption. Le maintien
du pétrole à des cours peu élevés affaiblit un peu plus une économie largement
dépendante de ses exportations et qui s’apparente à un pillage pur et simple
(800 milliards de dollars se trouvent à l’étranger). L’atmosphère morose qui
règne depuis plusieurs décennies semble sans remède, est l’Algérie peut devenir
une poudrière qui ne peut demeurer unifié et en paix. Autrefois promise à un
grand avenir, le pays qui domine économiquement et politiquement la région, a
sombré progressivement dans un chaos qui semble inexorable.
QUELLE SOUVERAINETÉ STRATÉGIQUE ?
Contrairement
à la thèse officielle diffusée par le pouvoir sur la dissolution de la fameuse
DRS « service secret Algérien » qui a fait couler beaucoup d’encre,
cette décision n’était ni du ressort du président Bouteflika, ni celui du clan
présidentiel orchestré par le frère du président et ses oligarques. C’est bel
et bien une exigence de la CIA et le MI6, suite aux 38 otages occidentaux qui ont étaient tués à Tiguentourine par
Mokhtar Belmokhtar. L’opération elle-même était supervisée par celui qui est
devenu aujourd’hui le nouveau patron du DRS, le général Athmane Tartag, dit
Bachir. La CIA et le MI6, avaient considéré que cette opération était un
échec des services Algériens et qu’ils n’avaient
pas détectés les déplacements du groupe islamiste, et que l’assaut des forces
spéciales avait considéré comme un massacre. Les Américains et les Britanniques
après plusieurs visites en Algérie flanqués par les patrons de leurs services,
ont conclus que le DRS n’était plus en mesure de manipuler les islamistes dans
la région. Sachant que Mokhtar Belmokhtar était un agent des services algériens
et que ses derniers l’ont balancé aux services occidentaux. Pour des raisons
géopolitiques et géostratégiques de haute importance que connait le sahel, des
sanctions exemplaires ont étaient prises contre les hauts responsables du DRS à
leur tête le général Toufik, le limogeage des hauts responsables du DRS et
l’incarcération de deux généraux. En 2013, lors d’un accrochage avec des
groupes islamistes dans les montagnes proches de la frontière algérienne, les
services Tunisiens avait découvert des
téléphones portables dont les puces avaient enregistré des communications téléphoniques
avec le DRS. Les services tunisiens avaient communiqué l’information à la CIA,
et le gouvernement tunisien a exigé une présence militaire américaine sur son
sol, ce qui a déclenché un incident diplomatique avec l’Algérie qui rejette
toute ingérence étrangère dans la région.
Cette dissolution
radicale du DRS arrange les intérêts des Américains, et afin de mieux contrôler
la région, ils ont imposés des nouvelles restrictions du DRS à savoir se
réserver a l’espionnage et le contre-espionnage, tous les autres services sont
sous le contrôle de l’état-major de l’armée mis terme jusqu’à leurs éclatements
définitivement. Dans cette guerre de l’ombre la DGSE semble totalement absente
sur l’échiquier, et Bouteflika savoure son triomphe.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
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