samedi 10 octobre 2015

SERVICES SECRETS : LA CIA ET LE MI6 DÉCAPITENT LES SERVICES ALGÉRIENS


L’Afrique a d’énormes potentialités qui lui permettent de se rapprocher du centre de gravité de l’économie mondiale. Mais l’évolution des perspectives et de potentialités peuvent se confirmer ou se confronter à des contradictions structurelles et conjoncturelles rendant tout optimisme totalement illusoire.



Si ces défis s’atténuent au cours des prochaines décennies par des politiques volontaristes portées par des leaders visionnaires et des administrations productives et non budgétivores, il est indéniable que l’Afrique devienne l’usine du monde à long terme. Si les indicateurs montrent que ce continent sera prospère au cours des décennies à venir, il faudrait revoir les défis inhérents à chaque étape du processus qui la conduira à la prospérité et à l’efficacité des réponses apportées à ces défis aujourd’hui. La démocratisation du continent demeure une autre question en suspens. La question n’est pas de savoir si les régimes démocratiques s’y maintiendront, mais plutôt de voir comment ils évolueront et comment la culture démocratique ira plus loin que le simple respect du cycle électoral. Plus spécifiquement, il s’agit du parachèvement de l’Etat de droit, de la lutte contre la corruption, du respect des libertés civiles, des droits politiques et des droits de l’homme, de l’inclusion sociale de tous les citoyens, et dans certains Etats, de la réconciliation nationale. Le continent sur le plan régional, a su se doter d’instruments politiques et juridiques pour endigués le recours et le retour à l’autoritarisme. On observe également une diminution drastique du nombre de coups d’Etat, manqués ou réussis, comparativement aux décennies 1970 et 1980, le principal défi demeure les transitions politiques mal contrôlées.

L’EXCEPTION ALGÉRIENNE

Les références à ce pays se présentent comme un tissu de généralités creuses sur l’émergence des classes moyennes, les difficultés de la gouvernance, ou les défis sur les conflits confessionnels et ethniques. L’Algérie nouvelle est plus pauvre que jamais, l’exploitation de ses ressources ne lui profite désormais plus comme auparavant. En effet, les nouveaux colons, adeptes d’un capitalisme sans scrupule, réinvestissent le strict minimum sur place juste assez pour assurer sa sécurité et sa stabilité. Le pays souffre plus que jamais de malnutrition, d’autant plus que ses richesses qu’elles soient agricoles ou minières, sont méticuleusement exfiltrées du pays. Sans transport en commun, gangrenés par les groupes criminels, les espaces urbains, peuplés de néo- citadins, échappent au contrôle de l’Etat. Le pays est en effervescence permanente, ou sortent périodiquement des émeutes de la faim qui embrassent tout le pays afin de protester contre l’inflation et la corruption. Le maintien du pétrole à des cours peu élevés affaiblit un peu plus une économie largement dépendante de ses exportations et qui s’apparente à un pillage pur et simple (800 milliards de dollars se trouvent à l’étranger). L’atmosphère morose qui règne depuis plusieurs décennies semble sans remède, est l’Algérie peut devenir une poudrière qui ne peut demeurer unifié et en paix. Autrefois promise à un grand avenir, le pays qui domine économiquement et politiquement la région, a sombré progressivement dans un chaos qui semble inexorable.

QUELLE SOUVERAINETÉ STRATÉGIQUE ?

Contrairement à la thèse officielle diffusée par le pouvoir sur la dissolution de la fameuse DRS « service secret Algérien » qui a fait couler beaucoup d’encre, cette décision n’était ni du ressort du président Bouteflika, ni celui du clan présidentiel orchestré par le frère du président et ses oligarques. C’est bel et bien une exigence de la CIA et le MI6, suite aux 38 otages occidentaux  qui ont étaient tués à Tiguentourine par Mokhtar Belmokhtar. L’opération elle-même était supervisée par celui qui est devenu aujourd’hui le nouveau patron du DRS, le général Athmane Tartag, dit Bachir. La CIA et le MI6, avaient considéré que cette opération était un échec  des services Algériens et qu’ils n’avaient pas détectés les déplacements du groupe islamiste, et que l’assaut des forces spéciales avait considéré comme un massacre. Les Américains et les Britanniques après plusieurs visites en Algérie flanqués par les patrons de leurs services, ont conclus que le DRS n’était plus en mesure de manipuler les islamistes dans la région. Sachant que Mokhtar Belmokhtar était un agent des services algériens et que ses derniers l’ont balancé aux services occidentaux. Pour des raisons géopolitiques et géostratégiques de haute importance que connait le sahel, des sanctions exemplaires ont étaient prises contre les hauts responsables du DRS à leur tête le général Toufik, le limogeage des hauts responsables du DRS et l’incarcération de deux généraux. En 2013, lors d’un accrochage avec des groupes islamistes dans les montagnes proches de la frontière algérienne, les services Tunisiens avait découvert  des téléphones portables dont les puces avaient enregistré des communications téléphoniques avec le DRS. Les services tunisiens avaient communiqué l’information à la CIA, et le gouvernement tunisien a exigé une présence militaire américaine sur son sol, ce qui a déclenché un incident diplomatique avec l’Algérie qui rejette toute ingérence étrangère dans la région.

Cette dissolution radicale du DRS arrange les intérêts des Américains, et afin de mieux contrôler la région, ils ont imposés des nouvelles restrictions du DRS à savoir se réserver a l’espionnage et le contre-espionnage, tous les autres services sont sous le contrôle de l’état-major de l’armée mis terme jusqu’à leurs éclatements définitivement. Dans cette guerre de l’ombre la DGSE semble totalement absente sur l’échiquier, et Bouteflika savoure son triomphe.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA



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