mardi 29 avril 2014

LA GERONTOCRATIE DES PETROMONARCHIES ECARTE LE QATAR


                        

La détérioration du climat sécuritaire au sein du CCG, offre un prétexte idéal à l’Arabie saoudite pour renforcer la solidarité entre les monarchies face au Qatar. Durant cette année une crise diplomatique a secoué les pétromonarchies, avec le retrait des ambassadeurs de Bahreïn, les Emirats, et de l’Arabie saoudite en poste au Qatar.

Ce colosse au pied d’argile, présenté comme un acteur pivot de la scène régionale, ne ménage pas ses efforts afin de maintenir sa position et son influence. Le contact avec les puissances occidentales, le boom pétrolier provoquent une sur étatisation des saoudiens, qui étouffent les monarchies voisins, en adoptant des stratégies des systèmes autoritaires. Aucun courant n’a pu se transformer en un mouvement capable de créer des structures durables pour faire pression sur la gérontocratie des AL-Saoud, les  pressions viennent de l’exterieur. Le royaume cherche à restaurer son leadership régional, à commencer par discipliner le Qatar, tout en mettant un terme au soutien affiché de Doha aux frères musulmans. Le régime fait face à d’importants bouleversements géopolitiques, après la dynamique contestataires qui a secoué le Bahreïn, le Koweït, Oman, et les Emirats. La montée en puissance de la confrérie dans ses monarchies, menace les gardiens des lieux saints de l’islam. Après le lâchage de Washington, depuis qu’ils ont repris le dialogue avec l’Iran, le Qatar est menacer d’être exclu du CCG .Cette offensive de Riyad viserait à mettre le jeune prince âgé   de 34 ans à une pression et un dilemme qu’il ne peut gérer. Désormais, le fait que Doha sponsorise l’ascension des frères, le rend responsable de déstabiliser toute la région. Cette contre-offensive  des Al-Saoud, vise en misant sur l’intégration régionale, ou pousser le jeune émir à choisir l’isolement.
LES MONARCHIES, LES FRERES MUSULMANS ET LE QATAR

Historiquement, les monarchies ont donné refuge à la confrérie suite aux vagues de répressions menée par Nasser, Sadate, et Moubarak. Seulement leurs discours appelant les fidèles à participer à la scène politique, les ont transformés en une menace pour ses régimes qui redoutent un souffle de révolte déstabilisateur. Sachant éventuellement que les frères musulmans ne reconnaissent pas la monarchie au sien de l’islam politique. La confrérie est la hantise des pétromonarchies, car elle est perçue comme une menace à la pérennité des dynasties au pouvoir. Avec la montée en puissance de l’islam sunnite dans le monde, en quête de leadership, l’Arabie saoudite, marquée par le vieillissement de la famille régnante, les frères représentent un enjeu crédible sur l’échiquier islamique. Sur le plan géopolitique, le Qatar se sent coincé entre deux défis, l’Iran et les Al-Saoud. Depuis les soulèvements du printemps arabes, le Qatar a bien réussi à instrumentaliser les djihadistes, et surtout se dresser contre la gérontocratie saoudienne incapable de réformer sa règle successorale. Le souci majeur de cette minuscule émirat, repose avant tout sur la sécurité et la stabilité par- rapport a ses voisins, des lors on comprend mieux que Hamad, qui tire les ficelles dans l’ombre, a du mal à lâché la carte les frères musulmans et les djihadistes. Voulant être le leadership de l’islam sunnite dans le monde, pour des raisons géopolitiques et géostratégiques dans la région, le coup d’Etat illégitime de la junte militaire en Egypte contre Morsi, et les condamnations à mort contre des milliers de la confrérie, plus les assassinats arbitraires, viennent de changer la donne. L’aide financière prodiguée par les pays du CCG, ainsi que les armes fournis par la maison blanche, au général Sissi, a fait changer totalement la stratégie du Qatar. Le souverain a déployé des gestes forts, comme l’interdiction des prêches du prédicateur (Youssef al-Qaradawi) et l’expulsion des frères musulmans vers le Soudan et la Turquie. Taxé comme organisation terroriste par la junte Egyptienne, la majorité des pays arabes, et nom arabes reconnaissent les frères musulmans comme un parti politique qui tolère la non-violence depuis 1928.


Le Qatar a réussi à se construire une stabilité dans la région, à l’abri des velléités hégémoniques de ses voisins. Cette protection est due à l’appui des Américains qui possèdent deux sites militaires, la France est aussi un allié fort dans la politique étrangère du Qatar. Considérer comme un acteur intermédiaire entre les mouvances islamiques et l’Occident, cette position de leader régional et remise en question. Le Qatar a des atouts qui peuvent devenir sources de chute et d’instabilité.

MOHAMED CHERIF BOUHOUIA


 


   

1 commentaire:

  1. LE PARADOXE GEOPOLITIQUE DANS LE GOLFE EST-IL POSSIBLE SANS L'IRREMEDIABLE DEPENDANCE DU CCG ENVERS LES AMERICAINS?

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