Dés son
arrivée au pouvoir, Emanuel Macron souhaite mettre fin aux opérations
militaires françaises unilatérales au Sahel et promeut la résolution des
conflits par une approche multilatérale.
L’urgence de la crise Malienne a montré que cette stratégie diplomatique
de résolution des conflits par l’ONU ou les organisations régionales Africaines
« la CEDEAO en Afrique de l’Ouest, ou la CCAC en Afrique centrale, l’Union Africaine » était un échec.
Lors de
ces crises, les pays de la région, aux intérêts divergents, soutenant ou non le
régime en place, ploquaient toute décision d’intervention. C’est ainsi que pour
résoudre la crise Malienne, une mission militaire africaine sous commandement
africain avait été prévue pour être déployée dans le meilleur des cas. Le
président Macron, se retrouva pris dans un dilemme insurmontable : soit il
décidait d’une intervention militaire qui renouait avec la politique
d’ingérence et donnait l’image d’une politique néocolonialiste, soit il
refusait toute ingérence et la France se verrait accusée de coupable indifférence.
Le ministère de la défense a su suppléer aux carences de la diplomatie
Française, Jean Yve le Drain s’est transformé en un véritable proconsul de
l’Afrique francophone, avec la double casquette d’expert militaire et de
diplomatie chargé des affaires africaines. Les ambassadeurs civils des pays en crise ont
été remplacés par des ambassadeurs ayant eu une carrière militaire (Mali,
Centrafrique, Burkina Faso). Les relations bilatérales privilégiées avec le
Tchad, le Niger, la Mauritanie, le Niger, et L’Algérie ont permis à la France
de trouver des Etats prêts à s’engager dans les combats. Dans la phase de
stabilisation, la France a fait en premier temps appel au Conseil de sécurité
de l’ONU, qui a permis à l’armée Française de se redéployer dans la bande
sahélo-saharienne pour s’adapter aux nouvelles menaces. La France est
consciente qu’à long terme, faute d’effectifs et de moyens, elle ne peut agir
seule. Le talon d’Achille de cette politique européenne de défense est de
trouver des effectifs parmi les Vingt Huit pour impliquer ses partenaires
européens. L’Eurocorps voit finalement
le jour, un corps d’armée d’environ 60 000 hommes constitué de contingents
Allemands, Français, Belges, espagnoles, Luxembourgeois et la Pologne.
LE SAHEL
/ ZONE GRISE ET CARREFOUR DES INTÉRÊTS
Située
entre l’océan Atlantique et lac Tchad, entre le Sahara et les fleuves Niger et
Sénégal, le Sahel est désormais qualifié de zone grise, autrement dit, zone de
non-droit et placé sur l’agenda international au gré de la hausse de la
contrebande, des trafics de drogues, d’armes et de migrants, de la résurgence
des rébellions armées Touarègues au Mali et au Niger. Revendiqués par des
islamistes et mises en place par les services secrets des pays de la région, la
branche maghrébine d’AL Qaïda s’est formée en 2007. Au fil du temps, le chef des
Azawads « Touaregs », concentrés à Kidal et qui représentent que
6% de la population a était envoyer en Arabie-Saoudite comme consul du Mali. A
son retour, il crée la branche islamiste d’Ansar-El-Dine, instrumentalisé par les services Saoudiens.
Les Mauritaniens, contrôlent également la branche islamiste du Djihad et
Taouhid, afin d’empêché l’influence du GSPC basé en Algérie, et qui a décidé d’internationaliser
ses activités djihadistes et de se fondre dans la nébuleuse terroriste. Le
Maroc, encadre sa branche islamiste, sous le nom de fils du Sahara pour la
justice islamique, financé conjointement par le Maroc et l’Arabie saoudite. En
dehors des monarchies du CCG, le Maroc a eu toujours le privilège et les
financements nécessaires de ses activités dans les conflits régionaux, même en
Libye, le maréchal Khalifa Hater, allié de la CIA contrôle le pays avec des
islamistes dépêchés par la monarchie des Saouds. La région est en proie à des rivalités
ethniques tenaces, à des différents Etatiques parfois latents, à des rébellions
internes plus au moins larvées et à de la criminalité transnationale bien
organisée. Souvent, il existe une imbrication opérationnelle ou financière
entre mafieux et terroristes, citant a l’occasion les chiites Libanais et
Iraniens qui sont étroitement liés aux groupes mafieux afin de financés les
milices chiites en Syrie et au Yémen. Cette poudrière Malienne, défient la
puissance publique dans ses prérogatives, de plus la région est le lieu d’une
lutte d’influence entre le Maroc, l’Algérie, la France et ses alliés qui
voient le Sahel comme une zone stratégique, et rivalisent pour s’assurer
l’exploitation des ressources de son sous-sol. Les Etats Sahéliens qui sont en
première ligne, sont la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burkina
Faso sont les pays les plus concernés par les menaces. A l’exception du
Nigeria, riche Etat pétrolier mais fortement clivé. Ces nations appartiennent à
la catégorie des pays les moins avancés qui, selon une définition des NU, n’ont
pas les moyens de fournir les services de base à leur population, comme l’accès
à la santé, l’éducation et surtout à la sécurité. Avec une superficie proche de
1 million de km, dont la moitié Nord est formée de désert, ces Etats ne peuvent
contrôler et administrer efficacement l’ensemble du territoire. Délaissés par
leur gouvernement totalitaire et corrompus, les habitants ont peu de raison de
coopérer avec l’Etat central et n’hésitent pas à tirer profit des opportunités
qui se présentent, fussent-elles criminelles. Les pays Sahéliens ont en effet
sollicité l’aide de leur partenaire Occidentaux, et tout particulièrement celle
de la France, ancienne puissance coloniale de la région et avec laquelle
certains de ces Etats ont signés des accords bilatéraux de défense. Une approche
européenne a été développée par la
France, associant l’Espagne, l’Allemagne, mais elle ne saurait être confondue
avec une approche coordonnée de l’UE. Dans cette région formant la périphérie
immédiate de l’Europe, ont un impact direct sur la sécurité de l’UE et ses
Etats membres. De même, les Etats-Unis ont mis sur pied « le Trans-Sahara
Counter Terrorism Partnership TSCTP avec les Etats de la région et récemment un
centre de fusionnement des renseignements basé en Tunisie. Il ne s’agit ni de
conflits interétatique, ni de guerre civiles, et ces Etats ils font face à des
insurrections à caractère politico-mafieux, et les menaces à la stabilité des
pays sont internes, comme les tentatives de coup d’Etat en Mauritanie et au
Mali, ou de coup de force constitutionnel au Niger. Si l’Europe et les
Etats-Unis demeurent les principaux pôles commerciaux du monde, l’Asie, dans
son ensemble, occupe une place de plus en plus importante dans les échanges
mondiaux. Première puissance commerciale
du monde, l’Europe doit en partie sa position à l’intensité de ses échanges interrégionaux. Sous l’effet de la montée en puissance des autres pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Mexique, le Brésil, la Malaisie, et
l’Indonésie comme moteurs du commerce régional et mondial, la France et ses
partenaires Européens se tournent alors vers les énergies et les intérêts
commerciaux de continent Africain. L’intervention Française au Mali fait resurgir des interrogations sur les motivations de l’envoi de troupes armées
par la France. Les motivations sont avant tout économiques et Macron défendrait
ainsi l’exploitation des ressources minières (pétrole, Gaz, Uranium, Diamant,
Coltan.) Décidément le Mali dispose de
ressources du sol gigantesques, lesquelles pourraient conduire encore une fois
de plus à une malédiction des richesses. Alors que les pays intéressent
fortement les majors pétroliers tels que Total pour les immenses ressources
énergétiques du basin de Taoudéni, situé à cheval sur les territoires du Mali
et de l’Algérie. Ce sont également des réserves de gaz situées à la proximité
de la capitale Bamako et ses mines d’or qui pourraient attirer les convoitises.
Après
avoir dominé le monde pendant prés de quarte siècles, l’Occident voit
aujourd’hui son hégémonie politique remise en question. Au cours de cette
période, il aura réussi à imposer son modèle politique de mondialisation, ses
valeurs et nombres de ses pratiques à l’ensemble du monde. Les Etats-Unis et
l’Europe observent presque avec étonnement l’émergence de nouvelles puissance
concurrentes. A l’heure du nouvel ordre mondial, la puissance a changé de forme
et de géographie. En ce début de XXI siècle, le monde est devenu multipolaire
et très agressif, d’où seuls les intérêts priment.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
Lire aussi les analyses sur la présence Chinoise sur le continent, mais aussi Israël , le Maroc, la Turquie et certains pays Européens.
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