vendredi 16 mars 2018

GÉOPOLITIQUE/ LE SAHEL: LA FRANCE GENDARME INTERNATIONAL ET COORDINATEUR DE COALITIONS PONCTUELLES



Dés son arrivée au pouvoir, Emanuel Macron souhaite mettre fin aux opérations militaires françaises unilatérales au Sahel et promeut la résolution des conflits par une approche multilatérale.  L’urgence de la crise Malienne a montré que cette stratégie diplomatique de résolution des conflits par l’ONU ou les organisations régionales Africaines « la CEDEAO en Afrique de l’Ouest, ou la CCAC en Afrique centrale,  l’Union Africaine » était un échec.






Lors de ces crises, les pays de la région, aux intérêts divergents, soutenant ou non le régime en place, ploquaient toute décision d’intervention. C’est ainsi que pour résoudre la crise Malienne, une mission militaire africaine sous commandement africain avait été prévue pour être déployée dans le meilleur des cas. Le président Macron, se retrouva pris dans un dilemme insurmontable : soit il décidait d’une intervention militaire qui renouait avec la politique d’ingérence et donnait l’image d’une politique néocolonialiste, soit il refusait toute ingérence et la France se verrait accusée de coupable indifférence. Le ministère de la défense a su suppléer aux carences de la diplomatie Française, Jean Yve le Drain s’est transformé en un véritable proconsul de l’Afrique francophone, avec la double casquette d’expert militaire et de diplomatie chargé des affaires africaines.  Les ambassadeurs civils des pays en crise ont été remplacés par des ambassadeurs ayant eu une carrière militaire (Mali, Centrafrique, Burkina Faso). Les relations bilatérales privilégiées avec le Tchad, le Niger, la Mauritanie, le Niger, et L’Algérie ont permis à la France de trouver des Etats prêts à s’engager dans les combats. Dans la phase de stabilisation, la France a fait en premier temps appel au Conseil de sécurité de l’ONU, qui a permis à l’armée Française de se redéployer dans la bande sahélo-saharienne pour s’adapter aux nouvelles menaces. La France est consciente qu’à long terme, faute d’effectifs et de moyens, elle ne peut agir seule. Le talon d’Achille de cette politique européenne de défense est de trouver des effectifs parmi les Vingt Huit pour impliquer ses partenaires européens.  L’Eurocorps voit finalement le jour, un corps d’armée d’environ 60 000 hommes constitué de contingents Allemands, Français, Belges, espagnoles, Luxembourgeois et la Pologne.

LE SAHEL / ZONE GRISE ET CARREFOUR DES INTÉRÊTS


Située entre l’océan Atlantique et lac Tchad, entre le Sahara et les fleuves Niger et Sénégal, le Sahel est désormais qualifié de zone grise, autrement dit, zone de non-droit et placé sur l’agenda international au gré de la hausse de la contrebande, des trafics de drogues, d’armes et de migrants, de la résurgence des rébellions armées Touarègues au Mali et au Niger. Revendiqués par des islamistes et mises en place par les services secrets des pays de la région, la branche maghrébine d’AL Qaïda s’est formée en 2007. Au fil du temps, le chef des Azawads « Touaregs », concentrés à Kidal et qui représentent que 6% de la population a était envoyer en Arabie-Saoudite comme consul du Mali. A son retour, il crée la branche islamiste d’Ansar-El-Dine,  instrumentalisé par les services Saoudiens. Les Mauritaniens, contrôlent également la branche islamiste du Djihad et Taouhid, afin d’empêché l’influence du GSPC basé en Algérie, et qui a décidé d’internationaliser ses activités djihadistes et de se fondre dans la nébuleuse terroriste. Le Maroc, encadre sa branche islamiste, sous le nom de fils du Sahara pour la justice islamique, financé conjointement par le Maroc et l’Arabie saoudite. En dehors des monarchies du CCG, le Maroc a eu toujours le privilège et les financements nécessaires de ses activités dans les conflits régionaux, même en Libye, le maréchal Khalifa Hater, allié de la CIA contrôle le pays avec des islamistes dépêchés par la monarchie des Saouds.  La région est en proie à des rivalités ethniques tenaces, à des différents Etatiques parfois latents, à des rébellions internes plus au moins larvées et à de la criminalité transnationale bien organisée. Souvent, il existe une imbrication opérationnelle ou financière entre mafieux et terroristes, citant a l’occasion les chiites Libanais et Iraniens qui sont étroitement liés aux groupes mafieux afin de financés les milices chiites en Syrie et au Yémen. Cette poudrière Malienne, défient la puissance publique dans ses prérogatives, de plus la région est le lieu d’une lutte d’influence entre le Maroc, l’Algérie, la France et ses alliés qui voient le Sahel comme une zone stratégique, et rivalisent pour s’assurer l’exploitation des ressources de son sous-sol. Les Etats Sahéliens qui sont en première ligne, sont la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burkina Faso sont les pays les plus concernés par les menaces. A l’exception du Nigeria, riche Etat pétrolier mais fortement clivé. Ces nations appartiennent à la catégorie des pays les moins avancés qui, selon une définition des NU, n’ont pas les moyens de fournir les services de base à leur population, comme l’accès à la santé, l’éducation et surtout à la sécurité. Avec une superficie proche de 1 million de km, dont la moitié Nord est formée de désert, ces Etats ne peuvent contrôler et administrer efficacement l’ensemble du territoire. Délaissés par leur gouvernement totalitaire et corrompus, les habitants ont peu de raison de coopérer avec l’Etat central et n’hésitent pas à tirer profit des opportunités qui se présentent, fussent-elles criminelles. Les pays Sahéliens ont en effet sollicité l’aide de leur partenaire Occidentaux, et tout particulièrement celle de la France, ancienne puissance coloniale de la région et avec laquelle certains de ces Etats ont signés des accords bilatéraux de défense. Une approche européenne  a été développée par la France, associant l’Espagne, l’Allemagne, mais elle ne saurait être confondue avec une approche coordonnée de l’UE.  Dans cette région formant la périphérie immédiate de l’Europe, ont un impact direct sur la sécurité de l’UE et ses Etats membres. De même, les Etats-Unis ont mis sur pied « le Trans-Sahara Counter Terrorism Partnership TSCTP avec les Etats de la région et récemment un centre de fusionnement des renseignements basé en Tunisie. Il ne s’agit ni de conflits interétatique, ni de guerre civiles, et ces Etats ils font face à des insurrections à caractère politico-mafieux, et les menaces à la stabilité des pays sont internes, comme les tentatives de coup d’Etat en Mauritanie et au Mali, ou de coup de force constitutionnel au Niger. Si l’Europe et les Etats-Unis demeurent les principaux pôles commerciaux du monde, l’Asie, dans son ensemble, occupe une place de plus en plus importante dans les échanges mondiaux.  Première puissance commerciale du monde, l’Europe doit en partie sa position à l’intensité de ses échanges interrégionaux. Sous l’effet de la montée en puissance des autres pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Mexique, le Brésil, la Malaisie, et l’Indonésie comme moteurs du commerce régional et mondial, la France et ses partenaires Européens se tournent alors vers les énergies et les intérêts commerciaux de continent Africain. L’intervention Française au Mali fait resurgir des interrogations sur les motivations de l’envoi de troupes armées par la France. Les motivations sont avant tout économiques et Macron défendrait ainsi l’exploitation des ressources minières (pétrole, Gaz, Uranium, Diamant, Coltan.)  Décidément le Mali dispose de ressources du sol gigantesques, lesquelles pourraient conduire encore une fois de plus à une malédiction des richesses. Alors que les pays intéressent fortement les majors pétroliers tels que Total pour les immenses ressources énergétiques du basin de Taoudéni, situé à cheval sur les territoires du Mali et de l’Algérie. Ce sont également des réserves de gaz situées à la proximité de la capitale Bamako et ses mines d’or qui pourraient attirer les convoitises.



Après avoir dominé le monde pendant prés de quarte siècles, l’Occident voit aujourd’hui son hégémonie politique remise en question. Au cours de cette période, il aura réussi à imposer son modèle politique de mondialisation, ses valeurs et nombres de ses pratiques à l’ensemble du monde. Les Etats-Unis et l’Europe observent presque avec étonnement l’émergence de nouvelles puissance concurrentes. A l’heure du nouvel ordre mondial, la puissance a changé de forme et de géographie. En ce début de XXI siècle, le monde est devenu multipolaire et très agressif, d’où seuls les intérêts priment.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA


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