vendredi 1 décembre 2017

GÉOPOLITIQUE/ LE SOFT POWER DE LA RUSSIE POUTINIENNE EN HONGRIE ET L'UE


La trajectoire autoritaire de la Hongrie ponctue l’actualité Européenne par la gêne de la commission et des pays d’Europe occidentale qui restent impuissants face à la Hongrie pour s’éloigner de la séparation des pouvoirs, des équilibres démocratiques et des principes fondateurs de l’Union-Européenne.




Sous influence Russe, les sphères économique et industrielle, institutionnelle, de la société civile, jusqu'à l’identification des ennemis potentiels, Poutine profite des failles de la Hongrie et défie ostentatoirement les principes Européenne. L’impossibilité d’une alliance stable entre droite autoritaire et droite radicale, la dépendance du pays émane officiellement du Kremlin. Les deux partis, reprennent depuis longtemps les thèses de Poutine. Comme pour d’autres pays d’Europe centrale, l’influence de Moscou s’est matérialisée par une solution de continuité entre les deux partis extrémistes, afin de légitimer le profil de Victor Orban, passant du statut d’un dictateur à celui d’un modéré. Son parti s’appuie sur une base populaire non idéologiste, à l’opposé, les groupuscules ultranationalistes trouvent leurs alliés dans le parti xénophobe. Celui-ci rejette les minorités de l’intérieur d’un coté les juifs et les Roms, et de l’autre, les minorités musulmanes. Le parti extrémiste Jobbik tient un discours antisémite, anti-rom et islamophobe, affichant même les symboles nazis.

L’EMPRISE ECONOMIQUE RUSSE SUR LA HONGRIE

Sur le plan économique, le grand chantier énergétique Hongrois accroît d’avantage la dépendance à la Russie. En raison des deux grands dossiers énergétiques du gaz et du nucléaire Russe, l’enjeu est de taille car la Russie en assure l’approvisionnement à 95%. De même, les conventions Européennes de mise en concurrence ont été largement ignorées lors de l’attribution du contrat de Rosatom pour la construction de réacteurs nucléaires en Hongrie sans passer d’appel d’offres. Paradoxalement,  du coté Européen,  le niveau de développement économique et industriel est supérieur à celui des membres entrés récemment dans l’Union. Presque 7% de la richesse annuelle est reçue de Bruxelles,  la Bulgarie et la Lituanie et d’autres pays recevant moins de la moitié « entre 4 et 3% ». Pire encore, les contrats de passation de marché montrent que les élites politiques et économiques gonflent les coûts des projets cofinancés par l’UE,  finissant ainsi dans  leurs comptes personnels. Cette corruption scandaleuse des fonds de l’Union a fait l’objet de question au parlement Européen, sans aucune sanction  et le régime persiste. En somme, Victor Orban a annoncé son admiration pour la stratégie menée par Poutine dans son pays. 



Les réformes passées, verrouillent la liberté d’expression, l’indépendance de la cour constitutionnelle, la liberté religieuse, le code électorale, l’indépendance des universités, le droit des réfugiés et d’asile. Les dirigeants politiques Hongrois, pratiquent non seulement les éléments de désinformation du Kremlin, mais encore tout le paysage médiatique Hongrois est aux ordres du parti au pouvoir. Si le discours Russe reste anti-UE, cette rhétorique est reprise par le régime Hongrois qui dissimule l’indépendance de l’Union-Européenne.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA


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