mardi 25 septembre 2012

Blasphème et les enjeux de la manipulation


Alors que les manifestations se multiplient , le monde politique sur la scène internationale cherche à éviter un embrasement général et la question qui se pose est: jusqu’où ira la colère des musulmans? Peut on envisager un choc de civilisations entre Orient et Occident ? Afin de mieux cerner les enjeux , il faut plonger dans les ramifications de l’histoire, et retourner aux sources du monothéisme.





C'est d’abord la Bible qui a donné le ton , au cœur de cette forteresse cananéenne , les israéliens ont construit le temple, saint des saints de leur religion pour adorer un Dieu unique, plusieurs fois envahie, Jérusalem a su résister à l'hellénisation et à la romanisation , jusqu'à la destruction du Temple par Titus en 70 et celle de la ville décidée par Hadrien qui , en 135, l'interdit aux Juifs , sauf un jour par an. Jérusalem est aussi la ville où Jésus est né,elle ne devient toutefois ville Sainte pour les chrétiens qu'à partir de la conversion au IV siècle de l’empereur Constantin et de sa mère Hélène pour des raisons politiques pour lesquelles on doit l' invention de la « CROIX » , sur laquelle est construite le Saint-Sépulcre. Les califes musulmans qui la prennent en 638, font surgir le Dôme du rocher en souvenir de l’ascension du prophète de l'islam vers le monde céleste. Le choc a lieu lorsqu'en 1095 le Pape , se posant en chef de la chrétienté au dessus des rois catholiques , décide de la croisade , en 1099, Godefroi de Bouillon devient roi de Jérusalem. La reprise de cette dernière par Saladin en 1187 ouvre une nouvelle ère pour la ville , qui soumise aux mamelouks puis aux ottomans , devient pour plus de 700 ans une ville islamique à la fois par sa population et par ses institutions, sachant que les juifs et chrétiens avaient leur droit de culte (les démis) .

L'occident et les enjeux d'une géographie sacrée

Ce sont les rivalités politiques des puissances qui vont faire de Jérusalem un élément de la question d'Orient. Après la première guerre mondiale et l'anéantissement de l'empire Ottoman, la question des lieux saints s’efface. L'essor du sionisme , la naissance d'un foyer juif , la réplique d'un nationalisme palestinien et arabe , sont l'origine du basculement.Il n'est plus question du Saint-Sépulcre , mais « le mur du temple contre le Dôme du Rocher » . Dans cette nébuleuse inachevée, les enjeux religieux auront été longtemps des alibis pour accentuer les conflits politiques , la montée en puissance symétrique des intégristes juifs et musulmans constituent un conflit sans fin. En 1947, les experts de l'ONU qui tracèrent les frontières de deux États en Palestine , avaient prévu pour Jérusalem un statut particulier ou les trois religions monothéistes se côtoieraient dans la grande tolérance depuis, la guerre en a décidé autrement , les frères ennemis se déchirent et après 60 ans de sang , de douleurs et de mépris aucune tutelle internationale n'a pu ramener la paix au sein des sanctuaires sur cette géographie sacrée.

L'empire britannique et le plan de partage

En 1941 les ottomans avant même leur entrée en guerre aux côtés des allemands, suppriment l'ensemble des privilèges dont disposent les européens. La réaction des franco-britaniques au début de la guerre mondiale n'a pas tardé non seulement à rétablir ces privilèges confisqués mais encore à envisager à partir de 1915 le grand partage de l' Empire Ottoman agonisant . La France exige la totalité de la Syrie, Palestine comprise , exigence rejetée par les britanniques par rapport à la sécurité de l’Égypte qu'ils occupent depuis 1882. L'accord de 1916 « SYKES-PICOT» prévoit le partage du levant entre zones d'influence anglaise au sud et française au nord . La Palestine quant à elle doit passer sous une administration internationale comprenant des représentants de la France, de la Russie, de l'Italie, de la Grande-Bretagne et des pays musulmans. Le Sinaï conquis en 1917, la Palestine occupée également est mise sous la loi martiale. Si on se réfère à l’histoire de l'Empire britannique il a au fil des siècles développé un rapport de force « rouge comme le sang et noir comme la mort » en réalité ils ont remis en cause leurs engagements comme le prouve la déclaration BALFOUR de 1917 ce qui a poussé les deux antagonistes français et britannique tout au long de l'année 1918 à une bataille juridique autour des lieux Sains et des honneurs liturgiques accordés aux consuls par les Églises chrétiennes. En1920 le mur des lamentations devient un sujet de contestation , les juifs n'en ont qu'un droit d'usage et non de propriété , Jérusalem devenue la capitale du mandat britannique les tensions entre les Moines chrétiens , juifs et musulmans ne cessent de s'amplifier , le grand mufti Hadj Amin al-husseini (1) , nommé par les britanniques en 1922 défend Jérusalem comme palestinienne et mobilise à sa cause tous les arabes voire tous les musulmans du monde. En 1936, suite à la grève générale des arabes contre l'immigration massive des juifs,les britanniques se tournent vers un plan de partage , qui préconise un transfert forcé de la population arabe hors de la zone juive, conséquence la révolte arabe en 1937 s’étend à toute la Palestine. Les britanniques prévoient un État indépendant de Jérusalem qui sera abandonné en 1944. Le président Roosevelt a souhaité mettre la Palestine sous tutelle de la future ONU avec une commission internationale composée de chrétiens , de juifs et de musulmans, chargée de la superviser , à sa mort en 1945 il emportera ce projet avec lui dans sa tombe. Les britanniques en 1947 transmettent à l'ONU le plan entre deux États juif et palestinien , et la constitution de la région Jérusalem-Bethléem ; le plan est voté par l'ONU dans la même année . Le 14 mai 1948 après le départ du dernier soldat britannique Ben GOURION lit à Tel-Aviv la déclaration d'indépendance de l’État d’Israël , les troupes sionistes se lancent à l'assaut de la partie arabe . Sans pour autant aller trop loin dans l'histoire , le statut des lieux Saints est loin d’être réunifié et accessible aux croyants monothéistes . La géopolitique de Jérusalem se définit par trois enjeux :

  • l'identification de l’importance religieuse des lieux Saints
  • l'éternelle querelle entre chrétiens instrumentalisée par les grandes puissances
  • le conflit israélo-palestinien
Blasphème et manipulation 

Pour comprendre le berceau, l'origine et le principe des religions , on doit d'abord voyager dans les abysses du temps. L’histoire fondamentale de l'Orient, c'est avant tout l'évolution des religions écloses dans cette partie exceptionnelle de la planète. L'islam s'est développé sur la terre qui avait déjà donné naissance au judaïsme et au christianisme . Ainsi , les trois grandes religions monothéistes destinées aux hommes ont fleuri successivement sur le même sol inhospitalier. Quelques jours de marche seulement séparent Jérusalem du Mont Sinaï, et de cette montagne sacrée jusqu'à la Mecque, à Jérusalem les vestiges sacrés se confondent. A quelques pas du Saint-Sépulcre , sur les propres fondations du temple de Salomon, se dresse la moquée d'Omar . C'est là que Marie donna naissance miraculeusement à Jésus, et de cette même pierre Mohammed s’élança pour son voyage dans le royaume céleste. Ainsi, les plus grands souvenirs de l'histoire des hommes se situent sur quelques kilomètres carrés comme le confirme le Coran d'une manière extraordinaire dans (la sourate 95: le Figuier; v 1 , 2, 3 )
« Par le figuier et l'olivier
Et par le Mont Sinaï
Et par cette cité sûr»
(Le figuier et l'olivier : terre d' Israël , est la source de la révélation divine pour l’ensemble des prophètes ,"naissance de Jésus", le Mont Sinaï la montagne sacrée où Moise a eu les dix commandements et enfin la Cité sûre , la Mecque berceau de l'islam ).En Islam , tout le monde sait que la doctrine musulmane affirme avec fermeté le Dieu unique et transcendant , c'est le dogme de l'unicité ou plutôt l'unicité de ALLAH l'unique sans associé .Tout ce qui peut porter ombrage à cette unicité est déclaré polythéiste, idolâtre
et associationnisme. Cette transcendance divine est mise en toute particulière clarté ; tout ce qui paraît l’atteindre est éliminé . Sa toute puissance est inculquée avec la dernière énergie le maître absolu de la création fait ce qu'il veut et décide ce qui lui plaît, son savoir ce qui dépasse notre entendement et sa sagesse domine toute sa création .En vertu de cette conception , l'Islam officiel comme il a été révélé à Mohammed nous rejette dans la phase préparatoire de l'Ancien Testament, en durcissant son esprit et en exagérant l'accent qu'il met sur la transcendance divine en clair , il se réfère nommément lui même à la révélation de la transcendance divine telle qu'Abraham et les prophètes d'Israël l'ont reçue . Et de ce chef , la foi musulmane est un témoignage qui vaut d'avantage que le
monothéisme des anciens philosophes ou des théodicées syncrétistes. Mais la paternité divine en Islam est rejetée comme entachée d' anthropomorphisme.Le musulman correct , est ordinairement offusqué lorsqu'on applique à ALLAH le nom de père , car il évoque une notion charnelle qui, nécessairement , souille l'unicité .( pour le lecteur , il faut savoir qu'en Islam il existe des confréries sophistes qui prétendent être en relation directe avec ALLAH , et par conséquent ils possèdent des pouvoirs sur-humains, ces derniers se référent sur un personnage cité dans le Coran « EL KHIDER »
occulter par IBN ARABI , et jusqu'à nos jours ces confréries propagent ce venin dans le monde musulman , sachant que ces pratiques sont totalement rejetées par l'Islam )Pour ceux , qui sont atteints d'une certaine myopie intellectuelle, il faut savoir , que dans la recherche de l'absolu , l'Islam par souci de l'unicité rejeta le dogme de la trinité, s' éloignant en cela du christianisme qu'il accusait d'un certain polythéisme en la conception d'une divinité en trois personnes. Mais avec une loyauté rare dans l'histoire des religions l'Islam reconnaissait aussi que les écritures hébraïques et chrétiennes étaient révélées et acceptait les récits de la Bible judéo-chrétienne. Comme une preuve de sa mission divine le prophète de l'Islam allègue même la concordance qui existe entre la Bible et le Coran.Pour revenir au film qui a déchaîné toute la colère du monde , la manipulation vise en premier lieu les minorités chrétiennes qui vivent dans le monde musulman , le but est d’enflammer les tensions entre les deux communautés. Après le printemps arabe les manipulateurs ont saisi cette occasion pour faire croire que les pays concernés allaient appliquer la Charia et donc toutes les autres minorités religieuses seraient indésirables conséquence un clash des civilisations , et des enjeux géopolitiques qui peuvent prendre des proportions alarmantes. Quant aux insultes , et les calomnies à l'encontre du prophète de l'Islam ceci n'est pas nouveau , dès son apparition en tant que messager , prêchant la révélation divine , il a subit tous les affres de l’humiliation ( sorcier, possédé,fou,idolâtre,compilateur, sanguinaire , despote et autres ) alors que le peuple arabe pendant cette période était les esclaves des Perses et des Romains et vivait dans les ténèbres obscurs de l’ignorance. Au fil du temps certains le considèrent comme étant un cardinal mettant à dos l’église chrétienne , fondant sa propre religion . Martin Luther 1483-1564 disait qu'il était le diable et le premier fils du Satan , ce qui a inspiré un certain écrivain en 1719 intitulant son livre «  Le prophète du déluge » . Théodore Khori d'origine libanaise a défendu ces idées morbides à travers son livre «  La raison et la violence dans l'Islam » s’appuyant sur des réflexions moyenâgeuses qui préconisent « que celui qui croit à l'Islam ne peut être un acteur pour le dialogue des civilisations » .

On peut parler certes de l'Islam des lumières qui est fondé sur le savoir, la tolérance et sa civilisation qui a brillé sur l'occident .Cependant, les empires coloniaux qui ont dévasté ces pays laissant derrière eux des peuples anéantis, plus le joug des dictateurs totalitaires et des monarques absolutistes qui ont transformé leurs semblables en troupeaux de bêtes semant du blé et mangeant de l'argile, cultivant le coton et condamnés à la nudité, le monde de l'Islam reste coincé entre un passé prestigieux et un avenir sombre .


MOHAMED-CHERIF BOUHOUIA


  1. LE GRAND MUFTI ET LES BRITANIQUES:
    Nommé grand Mufti de Jérusalem en 1922
    par les autorités britanniques,Hadj Amin al-Husseini
    appartient à la plus grande famille de notables
    de Jérusalem. Cet ancien ancien partisan d'un
    royaume arabe a accepté de s'associer avec les
    britanniques tout en se présentant comme le
    défenseur des arabes de Palestine. La période
    du mandat a en effet vu la maturation de l'identité
    et du nationalisme palestiniens. La menace du
    sionisme est l'élément essentiel de l'affirmation
    identitaire. Mais en 1936-1937, Al-Husseini
    soutient les soulèvements contre les anglais.
    Chassé de Palestine, il trouve refuge pendant
    la guerre dans l'Allemagne nazie. Il propose
    alors à Hitler une collaboration arabe contre
    les Alliés. Sans succès. Il meurt au Liban en 1974.





























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