GEOPOLITIQUE DU RENSEIGNEMENT/ PEGASUS : ENTRE ISRAEL, LE MAROC, LE CANADA ET LES ETATS-UNIS
Une première dans l'histoire de l'espionnage moderne et à la fois un scandale mondial sur le complexité des actions d'ingérences entre Etats-nations. Ceci nous interpelle sur le processus d'hybridation et l'art de la maîtrise et la rapidité de diffusion de ces technologies à l'échelle planétaire. Les questions de renseignement liés à Pegasus méritent des platitudes surannées, car ils sont fortement dépassés par d'autres Etats. Malgré, les 190 journalistes, de 86 militants des droits de l'homme ou encore de 14 chefs d'Etat, qui auraient été infectés via le logiciel Pegasus, commercialisé par la société Israélienne NSO Group. le scandale Pegasus vient d'être dévoilé et maîtrisé par les Canadiens et les Américains.
Au total, ce sont 50 000 numéros de mobiles qui auraient pu être potentiellement surveillés grâce à l'implantation de ce système, dont le président Français, cinq ministres et diplomate, et autres présidents et ministres dans d'autres pays. Rappelons que Pegasus est un logiciel espion pour IOS et Android qui a pour particularité de permettre la collecte d'informations sur des appareils téléphoniques infectés par ce dernier, tout en masquant sa présence afin de se dérober à la détection. Dés aout 2013, il été déjà mis sur le marché, date à laquelle les Emirats arabes unis ont acheté une licence d'utilisation. Les traces de son existence, ont étaient rendues public qu'à partir de 2016, par des spécialistes du Ctizen Lab de l'université de Toronto, sur le téléphone d'un opposant politique émirati, alors exilé au Canada. Une fois installé sur un smartphone ciblé par ses opérateurs, Pegasus permet de lire les messages, de capter les photos et les mots de passe qui y sont stockés, d'écouter les appels téléphoniques, mais aussi de déclencher à distance des enregistrements audio et d'opérer discrètement un suivi très précis de la géolocalisation de la personne par ce recueil clandestin de données. (NSO Group) est une entreprise israélienne majoritairement contrôler par la firme britannique ( NavaIpina Capital), approuvée par le ministère israélien de la Defense. Le groupe ( NSO pour Niv, Shalev et Omir ), les trois fondateurs de la structure est aussi connu sous le nom de ( Q Cyber Technologies). Depuis sa création en 2011, il s'est orienté vers le business de la surveillance et du tracking informatique. Le groupe a très vite grandi et embauche d'anciens militaires israéliens spécialisés, dont des hackeurs issus de ( l'unité 8200 ) de l'armée nationale, spécialisée dans le numérique. Il travaille aussi étroitement avec le gouvernement israélien, car c'est ce dernier qui décide par le biais d'autorisation d'exportation à qui le NSO Group peut vendre ces armes digitales. L'entreprise israélienne déclare que ses clients sont 60 agences militaires et policières de renseignement réparties dans 40 pays, bien quelle ne confirme l'identité d'aucun d'entre eux. Néanmoins, les investigations du consortium de journalistes avec l'aide de l'ONG Amnesty international en coulisses, ont permis d'identifier des Etats autoritaires parmi les clients du projet Pegasus, ont trouve le Maroc, l'Arabie-Saoudite, les Emirats arabes unis et l'Azerbaïdjan. Depuis déjà longtemps, le NSO Group a été très régulièrement accusé de faire le jeu des régimes prédateurs. On peut citer pour mémoire la passe d'armes entre le prince d'Arabie-Saoudite, et le patron d'Amazon, Jeff Bezos, dans laquelle le malware Pegasus avait joué un rôle certain dans l'affaire du piratage du mobile de ce dernier. Le compte WhatsApp du prince ben Salmane aurait en outre servi de cheval de Troie pour voler les données du fondateur d'Amazon. Bien que son logiciel ne sert qu'à obtenir des renseignements à des fins d'enquête pénale, le NSO se défendait d'ailleurs en 2020 de tolérer les dérives dans l'usage de son programme. Aujourd'hui encore, le groupe nie fermement les accusations portées à son encontre. L'enquête du consortium de journalistes serait bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ayant fourni des informations qui n'ont aucune base factuelle. En 2020, Amnesty International avait très tôt demandé à la justice israélienne de faire révoquer la licence d'exportation du logiciel d'espionnage, une licence qui aurait été utilisée au Maroc pour traquer le journaliste d'investigation ( Omar Radi). Une décision à l'époque rejetée totalement par l'Etat hébreu. A l'instar de la chancellerie allemande Angela Merkel, des experts et des responsables politiques ont appelé à plus de restrictions sur la vente de logiciels. Mais on apprenait en parallèle, que le service de renseignement extérieur allemand ( BND ) à Berlin, les services allemands aurait été client du logiciel espion Pegasus, tout comme le police fédérale allemande ( BKA). Lors de la signature du contrat avec le NSO Group, des capacités du logiciel et de son utilisation dans le cadre d'enquêtes, craignait que cela soit contraire à la constitution allemande. Alors que l'Allemagne était en pleine période électorale, cette affaire y avait pris une tournure politique, plusieurs partis appelant à un encadrement ou une interdiction des logiciels espions. Dans la foulée de la visite diplomatique en France du ministre israélien de la défense Benny Gantz, la ministre Florence Parly a demandé à son homologue israélien que les numéros Français soient exclus de la liste des téléphones susceptibles d'être infectés par le logiciel espion. Le gouvernement israélien, qui autorise l'exportation de ces logiciels, aurait semble-t-il déjà accepté que ce soit le cas des numéros ( américains britanniques, et russes.
L'ESPIONNAGE ECONOMIQUE ET GEOPOLITIQUE ENTRE DEFIS ET EXPANSION
Au titre des dernières rebondissements en date concernant le scandale Pegasus, que réfutent toujours NSO et le Maroc, la société de capital-investissement ( Novalpina), propriétaire du groupe NSO, devrait être dissoute. Ce fonds qui détient trois participants, à savoir NSO, le laboratoire Français (X.O ) et les casinos ( Olympic Entertainment ), va être géré en extinction par un gérant international tiers. Rappelant également que ( Novalpina) avait racheté NSO en 2019 et sa dissolution aurait été officiellement décidée pour mettre fin à une guerre de l'ombre entre dirigeants de la société Londonienne. Sachant par ailleurs que la société était sous la pression des ONG internationales depuis longtemps. Autre scandale sur la scène mondiale, la firme ( Apple ) avait enfin comblé la faille informatique ayant rendu possible l'infection Pegasus. L'attaque visait alors les systèmes d'exploitations des mobiles, des ordinateurs et des montres connectées de la marque américaine, et ce, sans même que l'utilisateur n'ait cliqué sur un lien piégé. Selon les chercheurs Canadiens de ( Citizen Lab) , l'organisation de cybersécurité de l'université de Toronto, spécialistes dans la détection des logiciels malveillants, Pegasus se serait de cette vulnérabilité depuis le début de 2021. Cet exploit avait été baptisé ( FORCEDENTRY) et fonctionnait très efficacement contre les appareils ( Apple, iOS, MarcOS et WatchOS), les systèmes d'exploitations des mobiles, des ordinateurs et des montres connectées de la marque à la pomme. L'autre faille qui se retrouvait dans la partie d'IOS chargée d'afficher les images, permettait d'infecter un appareil sans que l'utilisateur ne clique sur un lien piégé, ou invisible pour le propriétaire de la machine. L'investigation sur les traces numériques, opérée par le Citizen Lab canadien, a quant à elle permis de concevoir une remédiation et la publication d'un correctif très performant. Pegasus reste en constante évolution, afin de lui permettre de s'adapter aux évolutions technologiques afin de contourner ce type d'entraves, mais les traces techniques complexes laissées par sa présence sont toutefois détectables et des solutions existent pour les repérer, à l'image de celles commercialisées par les sociétés Françaises ( HarfangLab ou Tehtris MTD), en mesure de dépister la présence du malware dans n'importe quel téléphone infecté. Plusieurs acteurs internationaux unissent d'ailleurs leurs compétences, à l'image (d'HarfangLab, de Sekoia et de Pradeo). Au sein d'un monde qui devient globalisé et impitoyable et les incertitudes géopolitiques que le monde traverse, ces nouvelles dispositifs de surveillance ne pourront que se répandre et croitre à l'avenir. Le monde de l'ombre ou de l'espionnage est une pratique qui ne cessera jamais entre Etats alliés ou ennemis déclarés, seuls les nations les plus vulnérables resterons enchaînés sous le joug des puissances. Sachant indubitablement, que les actions clandestines, à travers l'usage qui semble avoir été orchestré par Pegasus, n'est qu'un jeu, par rapport aux actions d'espionnage colossales des centrales américaines en charge de la sécurité nationale des Etats-Unis, le NSA en tète. A commencer par les programmes de surveillance comme ( XKeyscore) qui permet, de lire les messages privés échangés par courriel sur Facebook, mais aussi de retrouver l'historique de navigation d'un utilisateur spécifique ou de cibler des internautes en ayant accès aux fichiers échangés ou stockés sur internet. Enfin, la société israélienne NSO ne répond plus aux sollicitations d'interviews depuis la révélation du projet Pegasus.
LE GROUPE BLACKWATER ET L'INGERENCE MEPHISTOPHELIQUES DES EMIRATS-ARABES-UNIS
Au moment ou l'Union-Européenne sanctionne le Groupe Wagner Russe, a travers les multiplications des crimes commises contre des civils et militaires dans plusieurs conflits, les Emirats-arabes-Unis, forment des bataillons, fort de personnels étranger appelé Blackwater. Une société de mercenaires, dont le bilan est lourd en crimes de guerre. Le New York Times annonçait, dimanche, qu’Abu Dhabi a engagé le fondateur de la compagnie de sécurité privée "Blackwater", pour constituer un bataillon, fort de 1000 personnels, issus de troupes étrangères, pour les Emirats arabes unis. Il s’agit, surtout, de Colombiens, qui sont entrés aux Emirats-arabes-unis, sous la couverture d'empreint d'ouvriers du secteur de la construction dans l’entreprise de services «Z». Le "New York Times" dit avoir obtenu des documents, qui démontraient que la société d’Erik Prince, grâce aux 529 millions de dollars versés par les E.A.U. servirait à contenir la révolte interne, à conduire des opérations spéciales et à assurer la sécurité des gratte-ciel. Avec la montée des protestations populaires, aux Emirats-arabes-unis, le gouvernement émirati vient d'engager les agents de "Black Water". Selon certains médias, qui cite des sources locales bien informées, la sécurité de la prison d'Al-Wathaba, à Abu Dhabi, et de certains bâtiments gouvernementaux, a été confiée à la société américaine "Blackwater". Selon le New York Times, outre les Colombiens, des effectifs sud-africains se trouvent, depuis 2010, dans les camps de formation, aux Emirats-arabes-unis, et leurs entraîneurs sont des retraités de l’armée américaine et des unités spéciales allemandes, britanniques et françaises. Les autorités émiraties ont proposés l’augmentation du nombre de ces effectifs, jusqu’à constituer une division, dans le cas du succès de ces forces. Selon Al-Alam, le gouvernement émirati a signé, il y a près de deux ans, un contrat avec "Blackwater", sous prétexte d’assurer la sécurité, dans ce pays; pourtant, vu les crimes terribles de "Blackwater", en Irak, en Libye, au Yémen, au Soudan, au Sahel, au Niger, au Nigeria, en Somalie, en Afghanistan, et bientôt en Tunisie, les inquiétudes de l'opinion international s'intensifient. Outre les Emirats-arabes-unis, "Blackwater" est actif, dans d’autres pays, et le gouvernement de Barack Obama a versé plus de 250 millions de dollars à cette société, pour ses activités, en Afghanistan. "Blackwater" est actif, également, au Pakistan, et y emmène des coopérations étroites avec la CIA. En 2005, "BlackwWater" s’est installé, en République d’Azerbaïdjan, pour entraîner les commandos de la marine de ce pays. Selon la chaîne libanaise Al-Jadid, un «Escadron de la Mort» est en train d’être entraîné, pour être envoyé, ensuite, en Syrie. Selon Al-Jadid, cet "escadron de la mort" est contrôlé, depuis Amman, la capitale jordanienne, par "Blackwater", et est en contact direct avec le régime israélien. Les scandales, qui ont éclaboussé "Blackwater", en Irak, ont suscité de vives critiques contre les Etats-Unis, partout, dans le monde.
Dans cette affaire machiavélique , l'hypocrisie des monarques du Golfe, notamment l'Arabie-Saoudite, les Emirats arabes unis, soutenant aussi les autres monarchies comme le Maroc et la Jordanie, tiennent une très grande part dans l'émergence de l'espionnage surtout dans le monde arabe afin de légitimer leurs influences; tout en dictant leurs propres directives politiques afin d'asservir les peuples.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
NB/ En 2021, trois Américains, anciens employés de la NSA, étaient condamnés par un tribunal de Virginie pour avoir développé un logiciel espion ( Karma) et l'avoir vendu pour 1,3 million de dollars aux Emirats-arabes-Unis, illustrant notamment l'activisme d'Abu Dhabi en matière de piratage informatique. Karma, développé dans le cadre ( du projet Corbeau- nom de code), était un dispositif de piratage d'IPhone, capable d'infiltré à distance le téléphone visé. Les accusés ont reconnu avoir piraté les appareils de certaines de personnalités au sein des monarchies arabes, dont l'émir du Qatar, le vice ministre turc des affaires étrangères, un prix Nobel de la paix ainsi que des personnes installées aux Etats-Unis,
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