vendredi 11 janvier 2019

GÉOPOLITIQUE DE LA MONDIALISATION/ LES FIRMES TRANSNATIONALES DANS LES LOGIQUES DE SURINTEGRATION ET DE SUREXCLUSION



Depuis des décennies et dans un cadre de plus en plus libéral, les FTN occidentales ont influencé à leur avantage les règles organisant la gouvernance économique mondiale aux échelles à la fois nationales, continentales et mondiales par un lobbying sans partage. Ce nouveau règne des transnationales, épingle  également le fonctionnement du FMI, de L’OMC, de la banque mondiale ou de l’OCDE, sur les droits de propriété industrielle, accords sur la libéralisation des investissements, et sur l’unification des normes comptables.






Le poids grandissant des pays émergents, ont donnée naissance à un nouveau contexte d’une mondialisation rampante. Soutenue par des nouveaux leviers pour les sociétés multinationales ou transnationales. Les entreprises les plus mondialisées définissent leurs stratégies, directement à l’échelle de la planète. Apparues à la fin du XIX  siècle aux Etats-Unis et en Europe occidentale, les firmes transnationales (FTN) prennent une envergure mondiale sur le plan économique, social, et politique. Leur action s’insère dans les nouveaux systèmes d’interactions complexes dans lesquelles les territoires jouent un rôle primordial. Elles réalisent plus du quart du PIB mondial et, les deux tiers du commerce mondial. Depuis 1970,  le nombre de leurs salariés dépasse largement les 80 millions, dont plus de 35 millions travaillent à l’étranger : 63% sont localisés dans les pays développés et 45% dans les pays du Sud, dont la moitié en Chine. Les investissements directs étrangers (IDE) reflètent l’internationalisation croissante de leur appareil productif, dont le stock de capital a été multiplié par dix ces dix dernières années dépassant actuellement les 16000 milliards de dollars. Les pays développés contrôlent encore 81% des firmes et 83% des ventes des 500 premières firmes transnationales. La Chine passe désormais de 20 à 47, à l’inverse, le capitalisme anglo-saxon connait une chute vertigineuse : les américains reculent de 175 à 140 unités et le Royaume-Unis, de 39 à 28.  Le Russe Gazprom, l’Indien Tata, le Brésilien Vale, les Chinois CNPC, Sinochem et CNOO dans les énergies, Lenovo dans l’informatique accélèrent massivement leurs investissements en Asie centrale, en Afrique, en Amérique Latine et en Russie alors que se multiplient les flux politiques et économiques Sud-Sud. Ces firmes fortement appuyés par leurs Etats, menacent à mi-terme les centres d’excellence occidentaux, comme le spatial, le nucléaire, l’aéronautique, les navals et autres domaines. Au même moment, elles tissent des liens osmotiques avec leurs pays d’origine en se dotant de puissantes FTN comme vecteur central d’affirmation géoéconomique et géopolitique.

LES TRANSNATIONALES/ ENTRE ASCENSION DU NÉOLIBÉRALISME ET FEFI

Dans le but d’assurer la survie du nouveau cadre néolibéral, il était nécessaire de développer un appareil juridico-normatif que protège soigneusement les entreprises transnationales. Cet appareil, a servi à formaliser la nouvelle structure économique internationale avec, en son centre le pouvoir corporatif transnational. On a donc ouvert la porte au développement d’un nouveau droit international privé, érigé précisément pour le pouvoir corporatif. Un système légal qui lance un défi au caractère démocratique et populaire du droit international. Un droit qui prévaut sur le droit international des droits humains, sur le droit international de l’emploi et sur les normes environnementales. Il apparaît donc très clair qu’il s’agit d’une instrumentalisation du droit par les élites politico-économiques, dans le but de créer un bouclier de protection juridique coercitif et contraignant, selon leurs intérêts. Ce pouvoir corporatif est multidimensionnel et économique car les transnationales ont un pouvoir monopolistique au niveau économique, financier et commercial, sur une grande partie de la chaine de valeur. Il est aussi politique car pour les transnationales, les gouvernements et les chefs entrepreneurial sont très connectés à travers le monde. Sur le plan culturel, ils peuvent modeler nos sociétés, nos idées et nos valeurs au moyen de techniques de communications qui renforcent leur pouvoir de persuasion dans le consumérisme et les idéales néolibérales. Dans ce contexte, une multitude d’accords de libre-échange et d’investissements bilatéraux, régionaux ou multilatéraux font partie de ce système. Ces accords ont progressivement démantelé, vidé de leur substance et rabaissé la primauté des règles nationales et internationales, en faveur des transnationales. Cette suprématie juridique permet à ce système de démanteler la souveraineté des Etats et provoqué même leur déclin quant ils décident d’adopter des politiques économiques contraires à leurs intérêts. Ainsi, les transnationales chapeauté par le nouvel ordre mondial, imposent leurs hégémonie et continuent d’agir en toute impunité, sans devoir rendre de compte pour leurs crimes et leurs violations. En somme, ce réseau d’accords permet aux décideurs du monde néolibéral de circuler et surtout pénétré les économies nationales et de s’y imposer. Et si  un ou des Etats s’opposent à ce système, des dispositifs de coercition politique se mettent en place : pression, sanctions économiques et diplomatiques, et même des coups d’Etats ou des interventions militaires. Nous assistons à des cas ou certains Etats sont poursuivis et obligés de payer des amendes atteignant des milliards pour avoir adopté des mesures en vue d’améliorer les infrastructures et les conditions du travail. En d’autres termes, on prive les Etats de leur propre souveraineté.

TRANSNATIONALES ET DROITS DES NATIONS/ COMMENT TRANSGRESSER L’ARMURE DU CAPITALISME



Il s’agit donc d’un processus historique, qui constitue un énorme défi et qui mérite d’être suivi de prêt. Non seulement les droits fondamentaux des peuples sont ciblés, mais c’est la démocratie dans son ensemble qui est remise en cause. En ce sens, des propositions concrètes qui méritent considérations ont étaient émises dans le cadre des négociations à l’ONU pour l’adoption d’un instrument juridique contraignant pour les entreprises transnationales en matière de droits de l’homme.
1-     Garantir la primauté et la supériorité du cadre général des droits de l’homme par rapport aux politiques de commerce et d’investissement, accords et contrats : cadre qui garantit le droit de tous les peuples indigènes, le droit de la nature, la protection des services publics et de l’intérêt public.
2-    Inverser les mécanismes actuels de réglementations des différents et la privatisation de la justice que promeut l’actuel système abusif.
3-    Établir un système de régulation qui inclurait la résolution des conflits et qui garantirait aux Etats leur souveraineté et résoudrait les conflits de façon à ce qu’ils ne nuisent pas à l’intérêt des citoyens.
4-    Interdire l’actuelle industrie d’arbitrage secrète, la bénéficie à un petit groupe de grandes firmes.
5-    Réguler les transactions financières et la spéculation, interdire les pratiques d’évasion fiscale.
6-    Mettre en place des mécanismes raisonnables et accessibles pour faciliter l’accès à la justice pour des communautés affectées, détruites par des politiques d’investissements et orientées vers l’exploitation et l’extraction destructrices.
7-    Les institutions économiques et financières internationales devraient s’abstenir de prendre toute mesure qui menace la capacité des Etats à remplir leurs obligations nationales et internationales relatives aux droits humains.
8-    Ces organisations devraient être obligées de réaliser des bilans des projets qu’elles financent et des politiques qu’elles recommandent aux Etats.
9-    La banque mondiale devrait être obligée de s’abstenir de participer à l’extraction des énergies fossiles à travers les investissements de la société financière internationale dans les entreprises spécialisées dans ce domaine.  phénomène permanent, toujours plus ample et déterminant.


A travers le monde, ont assistent à des  exclusions sociales qui   se traduisent par la persistance de la  grande pauvreté dans un contexte d’accroissement de la richesse. Aux Etats-Unis, les 10% les plus riches disposent de 70% du revenu national, en Chine, de 40%. Les 25 millions d’Américains les plus riches ont un revenu équivalent aux 2 milliards d’habitants les plus pauvres de la planète.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA






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