lundi 31 décembre 2018

GÉOPOLITIQUE/ L'AFRIQUE FACE A LA MONDIALISATION: DES PEUPLES EN OTAGE ET DES TYRANS EN SURSIS



L’Afrique subit une nouvelle ère de mondialisation rampante, dont Le temps est aboli et l’espace a disparu. Les Africains vivent actuellement dans un village global. Ces peuples, ignorent cette grande hypocrisie imposée de force par l’Occident. Le continent Africain, c’est le thème d’une réflexion critique mais non réactive sur ce qu’on appelle mondialisation. Celle-ci ressemble à une humanisation, mais elle dissimule sous cette rhétorique les stratagèmes de nouveaux impérialismes capitalistiques.





Le monde de la globalisation est un monde de toutes les concentrations, dont le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les nations et pousse à l’extrême l’antagonisme entre les pays riches et les plus vulnérables. Ce nouvel ordre mondial, incarne la forme la plus accomplie de l’impérialisme de l’universel, celui qui consiste, pour une société, à universaliser sa propre particularité en l’instituant tacitement en modèle universel. La mondialisation se manifeste comme une évidence, à tous les Africains sans épargner désormais les pays les plus reculées du continent. Elle transforme les pratiques religieuses et culturelles, affole les marchés des métaux rares, affecte les marchés de l’emploi, excite, elle fait peur et on finit par ne plus en cerner les contours.  

AFRIQUE/ UNE MONDIALISATION AUX FRONTIÈRES MULTIPLES



La France ayant tracé la voie, d’autres ont suivi. Partis de plus loin, plusieurs pays ont vu leurs investissements Africains exploser. Le Brésil, l’Indonésie, l’Inde, la Turquie, les monarchies du Golfe, les Etats-Unis, la Russie, l’Iran et l’Union-Européenne. Un véritable bataillon de puissances émergentes prend pied sur le continent Africain. A la faveur de ce que certains ont appelé la nouvelle ruée sur l’Afrique, ces puissances flairent les débouchés commerciaux et tentent de s’implanter dans cette région  conflictuelle mais très dynamique. Si la Chine a pris de l’avance ces quinze dernières années, une ribambelle d’autres nations est en train de lui emboîter le pas. Qu’il s’agisse de pays du Golfe jouant des coudes pour se tailler une part du gâteau  dans la corne de l’Afrique, le géant Chinois fait  main basse sur le « cobalt », indispensable à la fabrication des voitures électriques en RDC ou de l’Inde, devenue le premier importateur de pétrole brut Nigérien devant les américains. L’économie la plus dynamique du continent avec une croissance de 63%, et le Ghana. Les puissances étrangères, de la Chine au Brésil, en passant par la Russie et la Turquie remplacent les anciennes colonies comme la France, l’Italie, la Belgique et le Royaume-Unis. Réfutant l’idée d’une nouvelle colonisation, une appellation qui fleure trop le XIX siècle, à l’époque ou les puissances européennes se crêpaient le chignon pour une tranche de ce que le roi des Belges Léopold II appelait le magnifique gâteau africain. En revanche, les dirigeants africains ne voient pas  dans ce regain d’intérêt pour leur continent une malédiction, mais plutôt une nouvelle ère que l’on pourrait qualifié de post coloniale. Les Tyrans Africains qui ce sont enrichis sur la misère de leurs peules, ont révisé leurs ambitions à la hausse sous l’effet de l’étau des puissances à optimiser leurs financements, trouvant dans cette mondialisation un pouvoir sans partage et des richesses inépuisables. Entre 2009 et 2018, les importations africaines en provenance de Russie et de la Turquie ont respectivement augmenté de 130% et 240% en valeur. Cette nouvelle redistribution des cartes a conduit l’Europe et les Etats-Unis à revoir leurs stratégies sur le front des affaires et la tentation de revenir dans le jeu des pays émergents. L’Europe s’alarme de cette influence croissante et s’apprête à relever ce défi diplomatique et commercial. L’Allemagne a lancé ce qu’elle a baptisé le plan Marshall avec le continent, consistant à confier de l’argent public à des entreprises Allemandes qui investissent en Afrique, un projet qui n’a jamais vu le jour. Pour les américains, ont accuse la Chine d’arsenaliser ses financements en Afrique, mais aussi en Asie, en se servant de l’endettement des pays concernés à son égard afin de créer un ordre économique mondial claqué sur le modèle de Pékin.



En Occident, ont observe déjà les protestations populaires selon lesquelles la mondialisation détruit les emplois par l’impact des délocalisations. Les données provenant d’Amérique du Nord et d’Europe indiquent que 5% à 20% des délocalisations d’emplois ou des licenciements sont causés par les échanges,  les investissements internationaux, l’obsolescence des technologies, des équipements ou des compétences. En claire, une mondialisation forcenée et anarchique devient inévitablement un fléau destructeur.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA

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