DROITS DE L'HOMME/ LES OUIGHOURS:  ENTRE 

OSTRACISME ET GENOCIDE  

Déjà en 2019, l'enquête sur le Xinjiang avait prouvé l'implication des plus hautes instances dans les violations des droits de l'homme contre les minorités Ouighours. Mais une nouvelle fuite comprend, pour la première fois, des ordres signés par le gouvernement central. Si la Chine est d'abord une opportunité que ses voisins préfèrent voire prospérer, elle est aussi perçue comme une menace  qui méprise leurs revendications. Cette dialectique d'attraction et de rejet explique en partie l'ambivalence et la méfiance qu'elle suscite encore en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Europe, au Moyen-Orient, et en Océanie. 

La détention de plus d'un million de Ouighours dans des camps de rééducation, le contrôle des naissances via des stérilisations massives, les transferts forcés d'ouvriers vers des usines ailleurs en Chine et la criminalisation des pratiques religieuses...Toutes ces atrocités commises ont été commanditées et planifiées au sommet de l'Etat, à Pékin, estime le chercheur Adrien Zenz, après avoir épluché 317 pages de documents officiels, classés confidentielles pour la plupart. Selon ces révélations , le président chinois Xi Jinping a lui-même autorisé le gouvernement local à adopter une loi antiterroriste qui a servi ensuite de base pour l'ouverture de centaines de camp de rééducation. Dans trois discours tenus en 2014,  Xi Jinping qualifie l'extrémisme religieux de ( poison) et de ( drogues psychédélique puissante). Il faut donc éradiquer le mal, soutient-il, sinon des actes terroristes risquent de se répondre " comme un cancer" dans toute la Chine. Minorité turcophone et musulmane vivant dans la province du Xinjiang dans le nord-ouest de la Chine, les Ouighours subissent depuis plusieurs années une répression sévère de la part du régime de Pékin au nom de la lutte contre le terrorisme et l'islamisme. Assimilations forcées et surveillance généralisée…. Les nouvelles qui arrivent du Xinjiang sont de plus en plus inquiétantes, notamment avec la récente enquête de la BBC. Au moins 1 million de Ouighours seraient internés en Chine et plus de 500 000 condamnés au travail forcé. Face aux pressions internationales, aux accusations de ( génocide ), aux témoignages qui se multiplient, le régime communiste poursuit la politique de la terreur avec un système de haute surveillance numérique totalitaire. Tout un peuple qui vit depuis des siècles en Chine, est réduit au silence sous le regard assourdissant de l'Occident. Que se passe-t-il derrière les barbelés? et quelles sont les méthodes des tortures et d'endoctrinement face aux enfants, aux femmes, aux vieillards, et aux adultes, rythmé par le froid, la faim, les dépressions et la peur. Le nouveau Goulag chinois, nous plongent directement vers les terribles pratiques criminelles de Staline en Sibérie et l'holocauste nazi imposé par Hitler. Les détenus sont devenues au fil du temps, des ombres et des âmes mortes, entre les mains des tortionnaires de Xi Jinping. Des nuits sans sommeil, dans le froid, avec les pieds enchainés, mal nourrit, les bourreaux les obligent à sortir, même lorsqu'il fait moins 30 degrés. Malgré les drames infligées, ils passent le reste de la journée à apprendre le règlement intérieur affiché sur les murs et des chants patriotiques. La prière est strictement interdite, la lecture du Coran et passible de la peine de mort et la langue  aussi. Paradoxalement, sur l'échiquier géopolitique, géoéconomique et géostratégique, le développement économique fulgurant de la Chine depuis vingt ans et ses nouvelles ambitions géopolitiques en mer de Chine, à travers les nouvelles routes de la soie, ou encore sur le continent Africain précipiteraient ainsi un ( nouvel ordre de la traite des êtres humain  et un esclavagisme impitoyable.) Grande comme trois fois la France, le Région autonome des Ouighours du Xinjiang assure environ un sixième de la production chinoise de ( pétrole), environ le quart de celle de gaz naturel et dispose de prés du quart des réserves d'hydrocarbures du pays. Elle abrite par ailleurs d'importante réserves de charbon, de divers minerais mais aussi du deuxième potentiel national dans l'éolien dans un pays où la transition vers les énergies renouvelables est une des priorités nationales.  Il est bien évident que nous sommes loin de tout savoir et que, parfois, nous pouvons avoir des informations erronées. En somme, il s'agit d'extermination de tout un peuple à cause de ces richesses déjà cités, tout en conduisant les Ouighours à vivre comme dans une prison ouverte. 

Après Hong-Kong, Taiwan, le Tibet, le Xinjiang, le PCC chemine actuellement sur la voie d'un nouveau totalitarisme planétaire, dont la puissance économique, technologique et militaire est aussi préoccupante que ses vulnérabilités. 

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA

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