Après
avoir sillonné la géopolitique du Sahel, les forces internationales, le conflit
des Touaregs, les djihadistes et la rivalité entre puissances pour des raisons
géoéconomiques dans la région. Il est
primordial de se pencher sur un passé lointain
afin de comprendre les premières étapes de la conquête musulmane sur ce
continent et les enjeux géopolitiques et géostratégiques qui en découlent.
Le non
d’Islam, peut être pris en trois sens différents ; c’est d’abord une
religion, puis un Etat et enfin une culture, en résumé une civilisation unique.
L’expansion de l’islam a été foudroyante. Au cours du premier siècle après
l’Hégire, la nouvelle religion monothéiste atteint l’Asie centrale à l’est et
l’Atlantique à l’ouest. Les points extrêmes de son avancée sont marqués par les
deux batailles de Poitiers (732) et Talas (751) aux confins de la Chine. De
grands empires et de grandes capitales deviennent centres du monde, comme
Damas, Bagdad, le Caire, et Cordoue. Cette expansion de l’islam est l’un des
événements majeurs de l’histoire de l’humanité et intrigue encore de nos jours
les historiens et surtout les orientalistes. Comment expliquer la naissance d’un
Etat qui se dresse au bout de 10 ans ? Situé sur 1 kilomètre carré
(Médine) et dont la population ne dépassait même pas le nombre de 3000
habitants, cette étonnante expansion religieuse, n’est pas sans conséquences
géographiques. L’Occident était en déclin, les empires Perse et Byzantin n’opposèrent
que peu de résistance aux Arabes qui faisaient preuve de qualités
exceptionnelles et dominaient leurs adversaires par leur génie militaire,
notamment la mobilité de leur cavalerie. Les cavaliers d’Allah n’ont jamais été
assez nombreux pour procéder à une colonisation de peuplement. Leurs effectifs
étaient généralement compris entre 5000 et 20 000 hommes, sans jamais
dépasser 10 000 lors des plus grandes batailles. A l’origine, l’Etat
islamique est une création Arabe, ou le terme de conquête est bien inexact.
Elle ne s’est pas traduite par des destructions, mais elle a abouti à une synthèse
englobant des apports « sassanides et Byzantins ». L’islam a
bouleversé le moins possible, s’est plutôt surimposé, superposé, cloué chaque
fois qu’il a pu dans les vielles habitudes de l’Orient méditerranéen et la
Perse. Le cœur de l’empire est un espace de transit. Il tient la région des
isthmes entre les deux grands domaines maritimes de l’Ancien Monde (océan
Indien et Méditerranée. Sa domination s’étend sur la grande route continentale,
route des steppes, des déserts et des oasis qui, depuis l’Asie, conduit vers
l’Occident. Admirablement situé à la jonction des trois continents, le califat
Abbasside entretient des échanges fructueux avec Byzance, l’Inde, la Chine. Il
noue des relations avec les mondes jeunes des steppes Turques et des fleuves
Russes. Il commence avec le monde noir et l’Occident chrétien. C’est un pont,
un trait d’union entre les grands espaces économiques de l’époque. Les villes grandissent,
des systèmes urbains se structurent et s’établissent entre elles. Des centres
prestigieux comme Kairouan, Palerme, et Fès fonctionnent grâce à une économie
monétaire unique et le dinar frappé par l’afflux de métaux permet le
développement des richesses au sein même dans les plus petites bourgades
autrefois condamnées au troc.
L’ISLAM
GARANT DE ALUNITE ET LA DIVERSITÉ
Un Age
d’or urbain prend corps, qu’anime une intense circulation des hommes, d’idées,
des marchandises. Elle surimpose au vieux fonds régional rural ou nomade. Le
monde musulman se présente alors comme une série d’ilots urbains reliés entre
eux par de grands itinéraires commerciaux. Savants et penseurs, ouverts aux
brillantes civilisations de l’Antiquité, disposant d’une langue internationale
commune, « l’arabe », atteignant des sommets pour l’époque. Sous le
calife « Haroun el-Rachid », la
période abbasside (750-1258), correspond à un extraordinaire bouillonnement
intellectuel. La pensée islamique s’enrichit, stimulée par des apports Grecs,
Persans ou Indiens. Les sciences Coraniques mettent au point leurs méthodes, la
littérature profane philosophique et scientifique rencontre un public
enthousiaste. La société islamique, foisonnent les cercles d’intellectuels,
véritables institutions sociales auxquelles participent Juifs et Chrétiens.
L’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane, enracinée dans une construction
politique, l’empire abbasside, reste l’un des fondements de l’idéologie
contemporaine du panislamique ou du panarabisme. C’est ce passé magnifié,
embelli, mythifié qui nourrit le rêve contemporain de l’unité.
DOMINATION
CHIITE ET EFFONDREMENT SUNNITE
Les conquêtes
qui intégré de nombreux peuples non arabes fragilisent l’empire. En dépit des
efforts des califes, il ne maintient son entière unité que durant un siècle. Le
califat lui-même tombe sous différentes tutelles. Des signes de désagrégation
apparaissent, les provinces périphériques s’émancipent. Des clivages esquissent
déjà les grandes divisions politiques contemporaines. En Espagne, Cordoue se
détache de Bagdad pour former son califat. Le Maghreb est en marge et suscite
ses propres dynasties. En Egypte, le Caire devient une capitale avec laquelle
Bagdad doit compter. En Perse, se dressent des dynasties autonomes et, bien
plus tard, au début du XVI siècle, les Safavides, s’appuyant sur le
nationalisme Persan, fondent le premier empire Iranien avec un islam parallèle
niant les fondements Coraniques et la Sunna du prophète. Avec le chiisme comme
nouvelle religion officielle et le Persan comme langue, l’Iran a mis en
pratique le retour Persan afin de se venger des arabes et leur islam. De nos
jours, la peste brune (le chiisme), se propage dans le monde musulman afin de saper
l’islam de la surface de la terre. En Egypte, El- Hakem By-Amr-Allah, fondateur
de la dynastie Oubaidite"Fatimide" se proclame le
(DIEU) de la race humaine et massacre tous les sunnites dans tout l’espace du
Moyen-Orient et au Maghreb. Au cœur même du chiisme, des révoltes intérieures,
notamment celle des « Karmates » au X siècle, commettent des
génocides contre les pèlerins à la Mecque et confisquent « la pierre
noire » durant 22 ans. Actuellement en Syrie, l’Irak et le Yémen, les
Mollahs et Bachar perpétuent ce génocide au nom du grand retour de l’empire
Perse. En Arabie-Saoudite, le Koweït, le Bahreïn, les Emirats-Arabes, le Liban,
l’Afghanistan, le Pakistan, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye, les
menaces chiites se précisent et a moyen-terme peuvent conduire à des conflits
confessionnelles et des soulèvements tragiques.
LES
ALMORAVIDES ET LA RENAISSANCE DE L’ISLAM AFRICAIN
Le
continent Africain était critique. Profitant du morcellement du grand califat, l’islam
propagé par Oukba-Ibn-Nafaa et Moussa-Ibn-Nousair, est rentré dans un cycle hérétique et animiste. Les populations
berbères sont soumises aux dérives de deux faux prophètes (Khiyem Ibn-man-Allah
(de la tribu de Goumarra l’actuelle Mauritanie) et Salah-Ibn-Tarif-Ibn-Chameoun
surnommé le Juif, issue de la région de Bourgouatta au Maroc) Le premier,
inventa un nouveau Coran en langue berbère de 80 chapitres, réduit la prière,
une le matin et une le soir uniquement, interdit les ablutions, le pèlerinage, proscrit
la viande du porc et exige le saignement des poisons dans tous les repas. Le
second charlatan d’origine juif, augmente le nombre des prières à 10 par jour,
5 le matin et 5 le soir. Pour les ablutions, il exige la nudité totale, refuse totalement les mariages sauf pour les
non musulmanes et les musulmans doivent obligatoirement transformés leurs
cheveux en tresses bien alignés. Dans cet univers frappé par l’obscurantisme,
l’associationnisme et dominé par des diables déguisés en faux prophètes. Yahya-Ibn-Ibrahim el-Djoudalli, de la tribu
de " Djoudalla -Mauritanie", et plus précisément celle de « Sanhadja », excédé par les nouvelles croyances de son
peuple, il partira à Kairouan en Tunisie et revient avec le grand érudit
sunnite « Abdoullah-Ibn-Yacine en Mauritanie afin de répandre un islam
sunnite parmi des peuples pervertis. Les deux hommes s’en vont convertir des
ignorants et constatent que la vérité toute pure n’est pas facile à saisir.
Puis face aux populations qui refusent de les entendre, et préférant de rester sourds
à la séduction des idées nouvelles. Ils seront outragés, insultés, malmenés,
menacés de mort et finalement expulsés de la région. Ils s’installent au Nord
du Sénégal dans une hutte au bord de la mère et ne désespèrent pas de revoir un
jour ses populations revenir à leur religion révélée. Un autre homme rejoint
les deux prêcheurs, Abou-Baker-El-Antouni, de la tribu de Nantouna de
Mauritanie, ce dernier, après avoir réunie 5000 homme, il propage l’islam au
Burkina-Faso, le Mali, le Sénégal, le Niger, le Nigéria, la Mauritanie,le Cameroun, le Togo,
le Gabon, et la Côte-d'Ivoire. A son retour, il trouve Yusuf-Ibn-Tashfin (d’origine berbère), à la tète de tout les pays de l’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie,
Maroc et la Libye.) La dynastie des Almoravides devient une puissance à travers
tout le continent Africain, dominant ainsi plus de 20 pays. En 1085, une
brusque nouvelle frappait de stupeur les villes-états de l’Espagne musulmane.
Alphonse VI venait de s’emparer de Tolède. Mutamid comprit que son tour ne
tarderait pas à venir, et que les villes musulmanes même en unissant leurs
forces, ne pourraient opposer une résistance sérieuse au roi de Castille et du
Léon. Les princes arabes d’Espagne appelèrent à leur secours le roi Almoravide
Yusuf Ibn-Tashfin qui, de l’autre coté de la Méditerranée, régnait sur tout le
pays s’étendant de l’Algérie au Soudan. Yusuf, franchit le détroit avec ses
Sahariens voilés, de vrais moines soldats, recueille les contingents andalous
de Malaga, Grenade et Séville et rencontre les forces chrétiennes à Zalaka le
23 octobre 1089(coté chrétiens 60, 000, musulmans 30,000). Alphonse aurait fait dire à Yusuf :
demain vendredi est votre jour férié, et dimanche est le notre, je propose donc
que nous livrons bataille samedi. Yusuf consentit ; Alphonse attaque le
vendredi avec une traîtrise qui restera
gravée dans les annales de l’histoire. Yusuf et Mutamid combattirent
vaillamment. Pour Alphonse, champion de la reconquête espagnole et défenseur du
prestige chrétien, ce fut un désastre,
auquel Alphonse échappa de justesse avec une jambe amputé et 500 hommes dont
450 périrons sur le chemin. Cette bataille qui a durée dés l’aube au coucher, a
fait 59550 mort parmi les chrétiens. Après la bataille, soucieux de générosité
musulmane, le grand chevalier berbère étonna tout le monde, en repartant sans
butin pour l’Afrique. Les Califes sur place, confisquent le Butin et entament
une purification par le sabre parmi la population. Alerté sur le carnage, Yusuf revient sur place après avoir eu les
fatwas de (Abou-Hamed-El-Ghazali en Syrie et d’Abou-Baker-El-Tartoussi
d’Egypte. Face aux Califes crapuleux, et corrompus, Yusuf livre bataille au
chef des califes El-Moutammed- ala –Allah-Ibn-Abbas. Craignant le retour des
califes dans cette région nouvellement
conquise, à la fin de 1091, Yusuf avait conquis tout le Sud de l’Espagne, sa
domination s’étendait jusqu’aux Baléares, ou commandaient ses gouverneurs, Il décédait
à l’âge de 100 ans.
Plus
tard, l’accroissement de la richesse et la facilité qui en découle, la luxure
et la paresse, le concubinage et la pédérastie, l’abus de la danse et du chant,
de la musique et de la boisson, avaient eu de semblables effets sur la classe
dirigeante. Le sang des conquérants s’était dilué dans celui des conquis. Le
courage des arabes, leurs qualités viriles, étaient en déclin. La Foi même, qui avait jadis forgé l’unité, chancelait sous l’influence
pernicieuse d’hérésies. Il n’y avait pas de cesse que le califat fut tiraillé
entre sunnisme et le chiisme.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
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