vendredi 31 août 2018

GÉOPOLITIQUE/ LE LAOS/ UN NOUVEAU PIVOT POUR LA CHINE DANS L'ARCHITECTURE ASIATIQUE

Le Laos a été longtemps décrit comme un pays isolé. Aux yeux de Pékin, la coopération bilatérale sert des objectifs politiques et économiques intérieurs et renforce la légitimité des régimes en place. Le Laos étant un pays frontalier, soulignons le fait que c'est un pivot géostratégique qui permet à la fois de pénétrer en direction de L'Asie du Sud-Est.







Depuis plus de deux décennies, la Chine s'est invitée au milieu des rivalités qui opposaient le Tailande au Vietnam pour le contrôle du Laos. Allié stratégique dans son projet visant à reprendre pied en Asie du Sud- Est, considérée aussi comme son pré carré. La Chine n'est pas totalement absente du Laos entre 1979 et 1989, notamment dés l'instauration du nouveau mécanisme économique. S'est à partir de 1997, lors de la crise financière et économique, qui va permettre à Pékin de reprendre solidement pied au Laos. La période de turbulence que traverse la Tailande à la fin des années 1990, dont le Laos est très dépendant économiquement, oblige Vientiane à chercher d'autres partenaires pour diversifier les relations économiques. Cette réorientation à la fois stratégique et géoéconomique internationale va jouer en faveur du monstre Chinois qui accueille très favorablement ce rapprochement. Lors des rencontres des deux chefs d'Etats au Laos, ont confirmé l’intérêt grandissant que s'accordent les deux pays et constitué un point d'orgue dans le processus de normalisation des relations diplomatiques. L'économie semble être la pierre angulaire des relations sino-Laotiennes. Les compagnies Chinoises, qu'elles soient privées ou étatiques, investissent dans des secteurs économiques clés tels que l'énergie, les ressources naturelles, les cultures agro- commerciales, les infrastructures de communications, et le tourisme. Pékin est un allié peu regardant sur la politique intérieure menée par Vientiane, du moins, bien plus accommodant que les pays de l'association des Nations de l'Asie du Sud-Est ( ASEAN), et ce, malgré le principe de non-ingérence prévalant au sein de cette institution.  Le Laos a été longtemps décrit comme un pays isolé. C'est en effet l'unique pays de l'Asie du Sud-Est à ne pas avoir d’accès à la mer et c'est aussi le plus montagneux de la péninsule Indochinoise ( Birmanie, Cambodge, Tailande, Singapour, Malaisie, et le Vietnam.) Sa position spécifique au cœur de la péninsule l'a fait bénéficier d'une situation dynamique de carrefour et d'activités prospères dés le premier millénaire de l’ère chrétienne. A la fin du XIX siècle, l'arrivée des puissances occidentales va bouleverser les équilibres régionaux et faire du Laos un territoire hautement stratégique. 


Le Laos a besoin de la Chine afin de diversifier ses relations économiques et géopolitiques et contrebalancer ses deux autres voisins, la Tailande et le Vietnam. Bien que le pays entretien des liens militaires privilégiés avec Hanoï ainsi que des relations forts avec Bangkok, actuellement, le Laos au regard de la Chine est un partenaire incontournable. Mais si le Laos venait à vaciller, le régime de Hanoï serait lui-même en danger.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA


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