lundi 13 novembre 2017

GÉOPOLITIQUE/GÉOSTRATÉGIE /LES BALKANS OCCIDENTAUX S'ORIENTENT-ILS VERS UNE INTÉGRATION EURO-ATLANTIQUE?


Dans les décennies à venir, les Balkans occidentaux auront d’importantes conséquences sur les équilibres politiques du continent. Ses derniers restent un espace stratégique ou les rapports de force et les lobbies d’influences internationaux  continuent à se nouer. La Russie, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Turquie, l’Union Européenne et les Etats musulmans auront un impact fort sur l’équilibre régional.




Sur le plan international, la question de l’élargissement de l’OTAN dans les Balkans révèle les rapports de force et les luttes d’influences en cours dans la région avec, en toile de fond, la rivalité entre un camp euro-atlantique et Russe. Chacun des acteurs  optent pour une légitimation internationale de son action, vu les conflits qu’engendrent cette région. Ce clivage international rejaillit directement sur les positionnements de chacun des acteurs vis-à-vis de l’élargissement de l’OTAN. Dans les discours officiels russes, Poutine, développe une sémantique quasi guerrière en évoquant l’Alliance atlantique. Ce qui semble se tramer dans la région, laissent transparaitre un réel affrontement entre deux camps ennemis, ou les protagonistes fixent leurs propres stratégies afin d’affirmer leurs influences régionales. Une telle vision, permettrait de mieux comprendre la nécessité pour la Russie de s’affirmer via des projets énergétiques, hier « South Stream, aujourd’hui Turkish Stream ». Dans cette optique, la fonction réelle et de maintenir des marges de négociations diplomatiques avec les Etats de la région. Concernant le positionnement des Etats membres européens, l’élargissement de l’OTAN aux Balkans reste un échiquier géopolitique très controversé. Les enjeux de ce processus remettent en cause les équilibres internes de l’OTAN. Toutefois, le contexte actuel pèse en faveur d’un soutien européen pour un élargissement accéléré de l’OTAN dans la région, pour plusieurs raisons : terrorisme, contrôle des flux migratoires, crise économique, humanitaire avec les réfugiés, stabilisation régionale et la division sur le Brexit. Dans une Europe qui reste vulnérable, après les deux crises Géorgienne et Ukrainienne, l’OTAN reste l’unique levier crédible afin d’assurer la sécurité régionale, mais à quel pris ? Certes,   cette dynamique d’élargissement et le contexte spécifique des Balkans occidentaux sont l’ultime recours de repenser la relation OTAN/ Union-Européenne. Pour certains analystes, avec les pro-OTAN d’un coté, et les pro-Europe de la défense de l’autre, cette opposition semble actuellement tombé en désuétude. L’extension programmée de l’OTAN à l’ensemble des Balkans occidentaux – la Croatie et l’Albanie en sont déjà membres depuis 2009, et déjà au cœur de divers conflits à différentes échelles, qui menacent même de diviser toute la région.
L’EUROPE ET LA RUSSIE/ LE SPECTRE D'UNE GÉOPOLITIQUE VIOLENTE

Depuis la chute de l’URSS, l’Europe a été confronté à la violence armée comme instrument du rapport de force interétatique. Les conflits en Moldavie, les guerres des Balkans, la guerre du haut Karabagh, la guerre de Géorgie, l’annexion de la Crimée par la Russie et la guerre de l’Ukraine, tous ses conflits ruinent les principes de l’Acte final d’Helsinki et contreviennent à la charte des Nations-Unis. Toutes ses violences armées dictés par le nouvel empire Russe, a conduit à rogner la souveraineté des Etats, à en faire émerger d’autres et a redessiner d’autres frontières a l’horizon. Même si la reconnaissance des nouveaux Etats est garantie par la communauté internationale  comme la Croatie, la Slovénie et le Monténégro, certaines réticences restent a envisagés. Sur le plan juridique de ces nouvelles entités, les sources des tensions durables se sont dresser au premier plan sur la paix et le droit Européens. L’Europe a voulu à toute force bannir le conflit armé de son territoire et de son fonctionnement. Par-delà ses tensions et ses crises, l’Europe de l’après-guerre s’est bâtie comme le continent de la paix même entre l’Europe occidentale et le bloc de l’Est. Elle a même interposé des mécanismes afin d’exclure le recours à la violence létale comme moyen de régler les conflits. Paradoxalement, les deux superpuissances Américaine et Soviétique ont rendus la paix impossible, notamment avec la terreur nucléaire, qui plane à notre époque sur l’ensemble de la race humaine. De nos jours, l’idéal d’une Europe pacifiste aux frontières intangibles ou modifiables uniquement par la négociation et le droit international dans le cadre de la charte des NU se fissure sous les coups de la réalité des relations internationales controversés. La Grèce s’est opposée à la reconnaissance de la Macédoine en raison du nom du nouvel Etat. Les indépendances du Kosovo et de l’Ossétie du Sud, sont encore des sujets de désaccord entre la Russie  de Poutine et l’Union-Européenne. Pour la Russie et la Serbie, l’indépendance du Kosovo est illégitime, concernant l’Union-Européenne, c’est l’indépendance de l’Ossétie du Sud qui est illégale au droit. Et au fil du temps, même la situation juridique issue des opérations militaires est devenue source de conflits diplomatique à sans unique. Les crises Ukrainiennes déclenchées en 2013, annoncées par l’hégémonisme Russe sur l’énergie, constituent un moment décisif et incarnant assurément le retour de la guerre en Europe.

L’EUROPE / VERS DES CONFLITS RÉELS

L’Europe doit se résoudre à l’évidence, que les conflits armées font partie intégrante de son futur proche. Plusieurs zones de conflictualité se réveillent, ainsi, le conflit gelé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis 2016 est en net regain, les deux Etats se sont livrés la guerre de Quatre jours faisant plus de 400 morts. Plusieurs conflits potentiels prennent corps, la zone de la Baltique reste le théâtre de tensions entre la Russie, l’Union-Européenne et l’OTAN. Sous les pressions massives de la Russie, les anciennes républiques Soviétiques baltes réclament un soutien militaire et une option stratégique de la part de l’OTAN et de l’Union-Européenne. De même, les Etats neutres de la zone, Suède et Finlande, s’interrogent sur leurs neutralités au vu des incursions maritimes, aériennes et terrestres de la Russie au sein de leurs territoires respectifs. La série répétitive de manœuvres militaires d’ampleur dans cette région en 2016 dénote le retour de la vocation continentale de l’OTAN. Cette montée des tensions a été soulignée par le sommet de Varsovie en « 2016 »,  dont il a entériné la décision des Alliés de déployer des forces dans les Etats baltes, ainsi que le déploiement du bouclier antimissile en Pologne, en Romanie, en République Tchèque et le Monténégro. Pour la Russie, ces décisions contreviennent aux assurances données sur la non-extension de l’OTAN à l’Est et menaçant sa capacité de dissuasion nucléaire. Ainsi, en 2016, la Russie a consacré 44,6 milliards de dollars et pour la modernisation de ses forces elle ajouté 69,326 milliards de dollars portant ainsi l’effort de défense à 5,4 du PIB en 2016. Quant aux Etats Européens, les Pays-Bas ont de nouveau augmenté leurs dépenses militaires, de 8,7 milliards de dollars en 2015 à 9,3 milliards en 2016, notamment dans le programme naval et aérien. L’Allemagne à interrompu ses baisses de dépenses de défense en « 2013-2014 », année au cours le minimum de 39,9 milliards avait été atteint, pour porter son budget à 42 milliards en 2016. Sur le plan économique, l’UE reste le premier partenaire commercial de la Russie. En 2016, le volume total des échanges s’est établi à 192 milliards d’euro. Dans le domaine des hydrocarbures, l’UE importe pour une valeur de 79 milliards. La Russie, a adopté une série d’embargos, notamment sur les produits agricoles, et a développé des sources d’approvisionnement de substitution. Ainsi, entre 2012 et 2017, les importations de l’UE depuis la Russie sont passées de 216,13 milliards d’euros à 119,67 milliards. De même, les exportations de l’UE vers la Russie sont passées à un peu moins de 72,43 milliards. Ses étroites relations économiques entre l’UE et la Russie, dépondent de plusieurs facteurs : développement agricole hors l’UE, cours bas des hydrocarbures, faiblisse de la croissance Russe, priorité accordé par la Russie à l’accord douanier entre la Russie, le Kazakhstan, le Belarus et l’Arménie. Tous ses facteurs laissent augurer une régression des échanges économiques et l’évidence des conflits armés. Les Américains, dans leur échiquier géopolitique et géostratégique, ont adopté des séries de nouvelles sanctions contre la Russie en 2017. Mais l’économie Européenne et en marche vers un champ d’affrontements.


L’Europe prend conscience qu’elle ne peut éradiquer la guerre en son sein. La France de son coté, accélère cette prise de conscience, en insistant dans les enceintes Européennes, de consacré à la défense un effort budgétaire plus important. Le conseil OTAN-Russie reste suspendu et l’OSCE, destiné à assurer la réduction des armements et la prévention des conflits en Europe reste aussi bloquée.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA


    



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