Le
gouvernement central n’a jamais mis en place une politique de réconciliation et
de promotion des droits des minorités. Le ressentiment perdure et
sporadiquement les actes terroristes et les attentats suicides continuent de
semer la terreur au sein des minorités musulmanes. Un groupe particulier le
(BODU BALA SENA), armée du pouvoir bouddhiste fondé en juillet 2012 à Colombo,
s’évertue sans relâche à diaboliser les minorités musulmanes, qu’ils accusent
de fragiliser les fondations Bouddhistes du Sri Lanka. Là ou des inimités
ancestrales n’existent pas, le chauvinisme trouve toujours des haines modernes
pour compenser. Depuis trois années, on assiste à de nombreuses persécutions
perpétrées par des groupes Bouddhistes à l’encontre des minorités musulmanes.
Ces derniers ne représentent que 7,6% de la population et constituée de
(Maures), descendants de commerçants arabes. Le leader extrémiste bouddhiste
« Galagoda Atte Gnanasra », encadré
par le président du Sri Lanka, brûle les mosquées, assassine des
enfants, des femmes, des hommes et même des vieillards. Le tout dans une
indifférence de la communauté internationale, notamment les Nations-Unis, tant
qu’il n’y a pas d’expansion du conflit en dehors de Sri Lanka. Selon certaines
sources, la Birmane ,l’Inde, et les leaders bouddhistes, après le génocide
passé sous silence contre les Rohingyas, les minorités musulmanes doivent être
soit exclus des pays a forte majorité bouddhiste, soit exterminés. Pourtant,
ils ne présentent aucune menace idéologique, ni physique au sein de la
population, ni même des ethnies Cinghalais, Tamouls de Ceylan, et Tamouls de
l’Inde.
GÉOPOLITIQUE ET ORIGINE DU SRI LANKA
Au V siècle avant J.C, l'île fut colonisée par
des indo-européens, ancêtres des Cingalais bouddhistes. Deux siècles plus tard,
les Tamouls hindous arrivèrent sur l’ile, les deux ethnies cohabitant. Les
Cingalais forment les trois quarts de la population, les Tamouls un peu moins
du cinquième. Au XVI siècle, les portugais conquièrent l’ile et mettent en
place un système administratif différent pour chacune des communautés. Plus
tard, les Hollandais conservent la même politique. En 1802, Ceylan devient une
colonie de la Couronne Britannique. Londres impose une administration unique et
retire à la religion bouddhiste son rôle traditionnel dans l’éducation. Après
l’indépendance en 1948, les Cingalais, en faveurs de la majorité, exclus les
droits de la minorité Tamoule. Le bouddhisme devient religion d’Etat et les
écoles tamoules sont nationalisées. Cela crée un fort ressentiment chez les
tamouls, qui en 1978, la langue tamoule est reconnue. En 1983, les tamouls,
regroupés au sein des Tigres de la libération de l’Eelam Tamoul ( LTTE)
entament une lutte armée accompagnée d’actes terroristes avec des attentas
suicides. En 1987, une médiation Indienne permet un cessez-le-feu, la
reconnaissance sur le papier de droits des Tamouls, mais ils ne seront pas
appliqués. En 1989, la force de paix Indienne se retire face à la poursuite de
la lutte armée du LTTE qui a rejeté l’accord Indo-Sri Lankais. En 2000, un
projet fédérale est proposé par le gouvernement mais rejeté par le LTTE, qui
réclame une indépendance entière. En 2009, la mort du chef des Tigres Tamouls
est annoncée, ce qui constitue le coup de grâce porté à la guérilla.
Acculé et
ne contrôlant plus les sanguinaires bouddhistes, qui exercent une épuration
ethnique contre des innocents. Le président Sri Lankais, obéit ostentatoirement
aux bouddhistes de l’Inde, de la Birmanie et bien d’autres pays. Depuis la réélection de Maithripala Sirisena, les
discriminations envers les Tamouls, les musulmans et aussi les chrétiens ont pris des proportions
alarmantes, sans oublier les tortures dans les prisons des opposants, les
journalistes, la corruption, les fraudes électorales et surtout les pleins pouvoirs
de l’armée.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire