vendredi 11 août 2017

GÉOPOLITIQUE/ COOPÉRATIONS ET INTÉRÊTS ISRAELO-RUSSE ET L'AZERBAIDJAN


Au-delà de leur relation bilatérale, les deux Etats, poursuivent leur coopération soutenue  par des enjeux géostratégiques et géopolitiques durable. Moscou convoite avidement la haute technologie Israélienne, pour l’Etat hébreu, la présence Russe en Syrie ne s’oppose pas frontalement aux intérêts d’Israël et conforte, son double jeu visant, d’une part, à soutenir la stabilité de l’Etat Syrien, et, d’autre part, à contenir l’influence grandissante de l’Iran.




Moscou, cherche à resserrer les liens avec un partenaire crucial dans le cadre de son pilotage du conflit Syrien et de sa stratégie globale. Sur la scène moyen-oriental, Poutine à réussi à maintenir une politique d’équidistance à l’égard de ses partenaires Israéliens et Iraniens en dépit de son intervention militaire en Syrie. Ce tour de force diplomatique a  été rendu possible grâce à une conjonction d’intérêts convergents autour du maintien de Bachar au pouvoir. Pour Téhéran, la préservation du criminel du siècle permet de renforcer ses positions régionales face à ses rivaux des monarchies du Golfe et à leurs alliés Occidentaux. Tel-Aviv soutien la sauvegarde en l’état d’un régime ennemi, à l’instauration d’un chaos politique difficilement gérable, ou à l’installation d’une gouvernance islamiste potentiellement dangereuse pour Israël. L’Etat Hébreu, à maintes reprises exprimé sont inquiétude face aux transferts d’armes Russes à destination des milices chiites Libanais soutenu par l’Iran et surtout, la création d’une base militaire Iranienne sur la cote méditerranéenne.

LE SOUTIEN MUTUEL DANS LE SECTEUR  D'ARMEMENT

En dépit du risque de transfert technologique à des ennemis déclarés d’Israël importateurs d’armement Russe comme l’Algérie, la Syrie et l’Iran, ce soutien de collaboration, pour les industriels Israéliens, vise la récurrence du chiffre d’affaires et des investissements dans l’innovation, sans oublier l’ouverture de nouveaux débouchés commerciaux. Quant à Moscou, l’appui technologique Israélien s’insère dans une stratégie globale de modernisation de l’équipement militaire Russe. En 2009, un contrat portant sur l’achat de drones tactiques Israéliens à hauteur de 54 millions de dollars a été signé. Un second contrat estimé à 100 millions de dollars a été signé durant la même année pour la fourniture de trente six drones dont une partie est actuellement en production en Russie. Sur le plan historique, la communauté Russophone et ex-soviétique constitue le groupe ethnico-culturel le plus important en Israël, avec plus d’un million et demi de personnes, soit environ 15% de la population. Cette forte présence tend à faire de l’Etat Hébreu un nouveau monde russe dont l’influence est devenue incontournable dans la vie politique et sociale Israélienne. Les russophones d’Israël rassurent les autorités israéliennes quand au renouvellement futur des générations juives, jugé primordial par Tel-Aviv pour la pérennité d’Israël en tant qu’Etat juif.  Plus de 26% des soldats de Tsahal seraient russophones, pour les responsables militaires, l’expérience acquise sur les fronts Tchétchène ou géorgien apporte une valeur appréciable dans le domaine stratégique. Sur le plan politique, l’influence de cette communauté russophone depuis son arrivée dans la société israélienne depuis déjà vingt-cinq ans, a pu façonner une véritable identité de groupe. Leur participation dans la vie politique israélienne est fortement structurante, à un point qu’une élection ne peut se gagner en Israël sans le vote communautaire des juifs russophones. Avidor Liberman, est l’un des principaux porte-parole de cette communauté au sein du gouvernement israélien.  Ses nominations successives aux affaires étrangères, puis à la défense témoignent du poids considérable qu’exerce de nos jours cette communauté.

LES LIENS MULTISECTORIELS QUE TISSENT LES DEUX PAYS

Le commerce bilatérale passant d’environ 1, 2 milliards de dollars en 2005 à plus de 3, 6 milliards dix ans plus tard. Dans le secteur énergétique, la récente découverte de gisements d’hydrocarbures au larges des cotes israéliennes « 2009 » a,  été perçue par Gazprom comme une menace sur ses exportations vers les pays européens. Néanmoins, le géant gazier russe a répondu très favorable à deux premiers appels d’offres lancés par les israéliens. En 2013, un contrat portant sur la production et la commercialisation de gaz naturel sur le site de Tamar israélien a été conclu entre les deux pays. L’année dernière, la multinationale russe a mis en œuvre les prémices d’un projet de raccordement des hydrocarbures israéliens au gazoduc russe devant approvisionner l’Europe du Sud. Des négociations sont en cours pour la création d’une zone de libre-échange entre Israël et l’union eurasiatique, créés en 2015 par Poutine et réunissant, la Biélorussie, l’Arménie, la Russie, le Kazakhstan et Kirghizstan. Les liens multisectoriels que tissent les deux pays, sont le fruit d’une coopération stratégique concertée au plus haut niveau et fixés a long terme.

LES INTÉRÊTS ECONOMIQUES ET STRATÉGIQUES ENTRE AZERBAÏDJAN ET ISRAEL

La coopération avec Israël s’est renforcée depuis l’indépendance de l’Azerbaïdjan, notamment de l’agriculture, l’économie, la technologie, l’énergie et militaire dont plusieurs accords ont été signés. Tout comme l’Azerbaïdjan, cherche à bénéficier de la capacité technologique israélienne, Tel-Aviv planifie un partenariat solide afin de créer un pont vers d’autres pays musulmans et assurer la pérennité de ses sources d’importations/ exportations. Connu comme le plus ancien producteur du pétrole au monde, l’Azerbaïdjan fournit pour Israël plus de 10% de ses exportations en pétrole. De plus Bakou envisage d’acheminer ses ressources gazières vers le marché Européen. Le président Ilham Aliyev s’est engagé dans la réalisation d’un nouveau couloir énergétique, baptisé « Southem Gas Corridor », en relançant avec son homologue Turc la construction du gazoduc « TANAP », qui traversera la Turquie d’est en ouest. Bien entendu, avant d’être connecté au gazoduc TAP pour lier l’Azerbaïdjan à l’Italie. Israël s’est déjà manifesté ses intérêts pour se projet  concernant le  moyens de transports et surtout l’opportunité du TANAP pour ses gisements gazières. Les deux pays coopèrent également dans le domaine de la défense, notamment le conflit avec l’Arménie qui, occupe prés de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan, provoquant ainsi prés d’un million de réfugies et déplacées. Bakou aurait acheté des armes et matériels militaires à Israël au cours de ses dernières années sur la base d’un contrat d’une valeur de prés de cinq milliards de dollars. Certaines sources évoquent également la mise à la disposition d’Israël d’une base aérienne en Azerbaïdjan et l’utilisation du territoire pour des actions militaires.

D’un point de vue Israélien, dans le conflit Syrien, ce sont bien le Hezbollah et son parrain Iranien qui représentent une menace, plus qu’un Etat islamiste. Dans cette perspective, le programme nucléaire Iranien est devenu un vecteur de rapprochement entre Israël et l’Arabie-Saoudite, pour qui Téhéran constitue un dangereux concurrent régional.


MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA

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