Au-delà de
leur relation bilatérale, les deux Etats, poursuivent leur coopération soutenue par des enjeux géostratégiques et
géopolitiques durable. Moscou convoite avidement la haute technologie
Israélienne, pour l’Etat hébreu, la présence Russe en Syrie ne s’oppose pas
frontalement aux intérêts d’Israël et conforte, son double jeu visant, d’une
part, à soutenir la stabilité de l’Etat Syrien, et, d’autre part, à contenir l’influence
grandissante de l’Iran.
Moscou,
cherche à resserrer les liens avec un partenaire crucial dans le cadre de son
pilotage du conflit Syrien et de sa stratégie globale. Sur la scène moyen-oriental,
Poutine à réussi à maintenir une politique d’équidistance à l’égard de ses
partenaires Israéliens et Iraniens en dépit de son intervention militaire en
Syrie. Ce tour de force diplomatique a été rendu possible grâce à une conjonction d’intérêts
convergents autour du maintien de Bachar au pouvoir. Pour Téhéran, la
préservation du criminel du siècle permet de renforcer ses positions régionales
face à ses rivaux des monarchies du Golfe et à leurs alliés Occidentaux. Tel-Aviv
soutien la sauvegarde en l’état d’un régime ennemi, à l’instauration d’un chaos
politique difficilement gérable, ou à l’installation d’une gouvernance
islamiste potentiellement dangereuse pour Israël. L’Etat Hébreu, à maintes
reprises exprimé sont inquiétude face aux transferts d’armes Russes à
destination des milices chiites Libanais soutenu par l’Iran et surtout, la
création d’une base militaire Iranienne sur la cote méditerranéenne.
LE
SOUTIEN MUTUEL DANS LE SECTEUR D' ARMEMENT
En dépit
du risque de transfert technologique à des ennemis déclarés d’Israël
importateurs d’armement Russe comme l’Algérie, la Syrie et l’Iran, ce soutien
de collaboration, pour les industriels Israéliens, vise la récurrence du chiffre
d’affaires et des investissements dans l’innovation, sans oublier l’ouverture
de nouveaux débouchés commerciaux. Quant à Moscou, l’appui technologique
Israélien s’insère dans une stratégie globale de modernisation de l’équipement
militaire Russe. En 2009, un contrat portant sur l’achat de drones tactiques
Israéliens à hauteur de 54 millions de dollars a été signé. Un second contrat
estimé à 100 millions de dollars a été signé durant la même année pour la
fourniture de trente six drones dont une partie est actuellement en production
en Russie. Sur le plan historique, la communauté Russophone et ex-soviétique
constitue le groupe ethnico-culturel le plus important en Israël, avec plus d’un
million et demi de personnes, soit environ 15% de la population. Cette forte
présence tend à faire de l’Etat Hébreu un nouveau monde russe dont l’influence
est devenue incontournable dans la vie politique et sociale Israélienne. Les
russophones d’Israël rassurent les autorités israéliennes quand au
renouvellement futur des générations juives, jugé primordial par Tel-Aviv pour
la pérennité d’Israël en tant qu’Etat juif. Plus de 26% des soldats de Tsahal seraient russophones,
pour les responsables militaires, l’expérience acquise sur les fronts Tchétchène
ou géorgien apporte une valeur appréciable dans le domaine stratégique. Sur le
plan politique, l’influence de cette communauté russophone depuis son arrivée
dans la société israélienne depuis déjà vingt-cinq ans, a pu façonner une
véritable identité de groupe. Leur participation dans la vie politique
israélienne est fortement structurante, à un point qu’une élection ne peut se
gagner en Israël sans le vote communautaire des juifs russophones. Avidor
Liberman, est l’un des principaux porte-parole de cette communauté au sein du
gouvernement israélien. Ses nominations successives aux affaires étrangères,
puis à la défense témoignent du poids considérable qu’exerce de nos jours cette
communauté.
LES LIENS
MULTISECTORIELS QUE TISSENT LES DEUX PAYS
Le
commerce bilatérale passant d’environ 1, 2 milliards de dollars en 2005 à plus
de 3, 6 milliards dix ans plus tard. Dans le secteur énergétique, la récente
découverte de gisements d’hydrocarbures au larges des cotes israéliennes « 2009 »
a, été perçue par Gazprom comme une
menace sur ses exportations vers les pays européens. Néanmoins, le géant gazier
russe a répondu très favorable à deux premiers appels d’offres lancés par les
israéliens. En 2013, un contrat portant sur la production et la
commercialisation de gaz naturel sur le site de Tamar israélien a été conclu
entre les deux pays. L’année dernière, la multinationale russe a mis en œuvre
les prémices d’un projet de raccordement des hydrocarbures israéliens au
gazoduc russe devant approvisionner l’Europe du Sud. Des négociations sont en
cours pour la création d’une zone de libre-échange entre Israël et l’union
eurasiatique, créés en 2015 par Poutine et réunissant, la Biélorussie, l’Arménie,
la Russie, le Kazakhstan et Kirghizstan. Les liens multisectoriels que tissent
les deux pays, sont le fruit d’une coopération stratégique concertée au plus
haut niveau et fixés a long terme.
LES INTÉRÊTS ECONOMIQUES ET STRATÉGIQUES ENTRE AZERBAÏDJAN ET ISRAEL
La
coopération avec Israël s’est renforcée depuis l’indépendance de l’Azerbaïdjan,
notamment de l’agriculture, l’économie, la technologie, l’énergie et militaire
dont plusieurs accords ont été signés. Tout comme l’Azerbaïdjan, cherche à bénéficier
de la capacité technologique israélienne, Tel-Aviv planifie un partenariat
solide afin de créer un pont vers d’autres pays musulmans et assurer la pérennité
de ses sources d’importations/ exportations. Connu comme le plus ancien
producteur du pétrole au monde, l’Azerbaïdjan fournit pour Israël plus de 10%
de ses exportations en pétrole. De plus Bakou envisage d’acheminer ses ressources
gazières vers le marché Européen. Le président Ilham Aliyev s’est engagé dans
la réalisation d’un nouveau couloir énergétique, baptisé « Southem Gas
Corridor », en relançant avec son homologue Turc la construction du gazoduc
« TANAP », qui traversera la Turquie d’est en ouest. Bien entendu,
avant d’être connecté au gazoduc TAP pour lier l’Azerbaïdjan à l’Italie. Israël
s’est déjà manifesté ses intérêts pour se projet concernant le moyens de transports et surtout l’opportunité
du TANAP pour ses gisements gazières. Les deux pays coopèrent également dans le
domaine de la défense, notamment le conflit avec l’Arménie qui, occupe prés de
20% du territoire de l’Azerbaïdjan, provoquant ainsi prés d’un million de réfugies et déplacées. Bakou aurait acheté des armes et matériels militaires à Israël
au cours de ses dernières années sur la base d’un contrat d’une valeur de prés
de cinq milliards de dollars. Certaines sources évoquent également la mise à la
disposition d’Israël d’une base aérienne en Azerbaïdjan et l’utilisation du
territoire pour des actions militaires.
D’un
point de vue Israélien, dans le conflit Syrien, ce sont bien le Hezbollah et
son parrain Iranien qui représentent une menace, plus qu’un Etat islamiste. Dans
cette perspective, le programme nucléaire Iranien est devenu un vecteur de
rapprochement entre Israël et l’Arabie-Saoudite, pour qui Téhéran constitue un dangereux
concurrent régional.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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