La France
est aujourd’hui la seule nation de l’Union européenne à disposer d’une panoplie
complète des moyens de renseignement techniques, et bénéficie donc d’une
véritable indépendance en matière de renseignement. Les services Français,
constitue l’un des rares pays à surveiller l’évolution de toutes les zones de
la planète.
Si elle
bénéficie d’une véritable indépendance, cela lui a permis de conserver son
autonomie d’appréciation des crises internationales. Avec le nouveau président,
le renseignement Français dans son ensemble, doit être chapeauté par l’Elysée
afin de mieux contrôler les menaces terroristes, les enjeux internationaux, les
ambitions diplomatiques et militaires. Pour un pays membre du Conseil de
sécurité des Nations-Unies, engagé depuis des décennies dans de nombreuses
interventions extérieures, Macron a déjà améliorés de nombreux aspects
organisationnels et fonctionnels, notamment le dispositif humain et financier. En
effet, si se domaine n’a jamais donné lieu à une approche très rationnelle, ni
à un intérêt marqué des autorités politiques, ce manque de considération le
rend incapable de bien manager cet important dispositif de l’action étatique.
En clair, la cellule sécuritaire de l’Elysée, veut accorder la priorité au
renseignement, qui demeure le parent pauvre de l’appareil sécuritaire. Comptant
environ 18 000 personnes toutes structures confondues et 15 000
agents pour ce que l’on nomme la communauté du renseignement, les services
Français sont en sous-effectif et en sous-dotation budgétaire par rapport à
celui des principaux alliés, comme les américains, le Royaume-Unis, Israël et
l’Allemagne. Londres, dont les responsabilités internationales sont similaires
à celles de la France, la communauté du renseignement regroupe 30 000
agents. Sur le plan financier, les Britanniques ont augmenté leur budget de
prés de 50%. L’Allemagne, qui pour le
moment n’envisage pas des implications internationales, dispose d’effectifs
supérieurs. Israël, dépourvu de profondeur stratégique et faible
démographiquement (9 millions d’habitants), l’Etat d’Israël a fait de ses
services un pilier de son système de défense. Le Mossad compte prés de 18 000
agents, dont 3000 sont en poste à l’étranger. Le service de sécurité intérieure
(Shin Beth), compte 7000 agents, contre moins de 4000 pour la direction
générale de la sécurité intérieure (DGSI), les moyens Israéliens sont plus de
trois fois supérieurs a celle de la
France. Aux Etats-Unis, la communauté du renseignement compte plus de
150 000 agents, en complément prés de 1300 structures gouvernementales et
1900 compagnies privés réparties sur 10 000 sites à travers le pays. Le
budget américain du renseignement s’élève à 76 milliards de dollars, et il
représente 10% du budget annuel de la défense américaine tout en dépassant
celui du trésor et de plusieurs ministères. La NSA américain, chargée des
interceptions et de la cryptographie, dispose d’un budget annuel estimé à 15
milliards de dollars, soit 25 fois le budget totale de la DGSE.
La
nouvelle vision du président Français, signifie que d’autres enjeux majeurs
sont primordiaux pour le pays, comme la criminalité internationale,
l’espionnage politique et économique, et la montée en puissance de nouveaux
phénomènes violents pouvant déboucher sur le terrorisme, l’extrémisme
politique, autonomismes, mouvements sociétaux, etc. La France, veut retrouvée
son influence internationale et prendre en main la maîtrise de son destin.
LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DES SERVICES
La
constellation des administrations Françaises du renseignement compte une
douzaine de service ou départements spécialisés, une demi-douzaine d’organes de
coordination, ainsi que divers organismes de contrôle.
DPSD :
Direction de la protection et de la sécurité de la défense : Elle compte
1100 personnels. Elle est présente sur l’ensemble du territoire national et sur
tous les théâtres ou les forces Françaises sont engagées. Ses missions sont le
renseignement de sécurité, la protection des forces, des systèmes d’information
et du patrimoine industriel et économique lié à la défense.
DGSI :
Elle fonctionne avec une culture du contre-espionnage, héritée de la guerre
froide, elle possède le monopole de cloisonnement interne, culte du secret
excessif, et une très forte centralisation. Elle regroupe 3600 agents, et elle
a pour mission la lutte sur le territoire Français contre toutes les activités
susceptibles de constituer une atteinte aux intérêts fondamentaux du pays. Sont
terrain d’action, et l’espionnage, subversion, extrémisme violent et
terrorisme.
DGSE :
La direction générale de la sécurité extérieure.
Forte de
plus de 6500 femmes et hommes, la DGSE est le pilier des services Français. Elle
est chargée de détecter et d’entraver les activités d’espionnage et de
terrorisme contre les intérêts Français, elle s’occupe également de rechercher
à l’étranger, les renseignements qui sont liés à la sécurité de la nation.
L’une des caractéristiques de la DGSE est d’être un service intégré, cumulant
les fonctions de recherche humain, technique, d’analyse et d’action.
DRM :
La direction du renseignement militaire
Elle a
pour mission d’apporter aux forces armées et au gouvernement les renseignements
nécessaires à l’engagement des forces armées. Elle pilote aussi les moyens de
renseignement des trois armées, et coordonne le renseignement de l’imagerie des
satellites d’observation de la terre.
DNRED :
La direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières.
Chargé de
la collecte du renseignement relatif aux trafics internationaux de toute
nature, à savoir les armes, drogues, contrebande, les circuits financiers
clandestins et le blanchiment des capitaux. Cette direction mobilise plus de
900 personnes.
SCRT :
Le service central du renseignement territorial
Rattaché
à la police nationale, il supervise les mouvements revendicatifs ou
protestataires et de la contestation politique violente. Se service qui a pour
mission d’être mobilisé sur l’ensemble du pays, ses 2000 agents sont les oreilles de l’Etat.
DRPP :
La direction du renseignement de la préfecture de police. Regroupant 900
personnels, elle est chargée du renseignement antiterroriste et antisubversion
en région Parisienne.
SIRASCO :
crée en 2009, il est chargé de surveiller toutes les organisations criminelles
transnationales. Rattaché à la police nationale, et s’occupe aussi du
renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée.
SISSE :
Il contrôle l’intelligence économique, et collabore étroitement avec le GIC, « groupe
interministériel de contrôle », qui dépend de Matignon, est en charge des
écoutes administratives et judiciaires sur tout le territoire.
EMS3 :
Se service dépend du ministère de la justice et de l’administration
pénitentiaire. Il est chargé de surveiller les détenus les plus dangereux,
notamment les islamistes radicaux.
Enfin, le
coordonnateur national du renseignement « CNR », est placé sous la
responsabilité du président de la république, et son conseiller en la matière.
Il convient de rappeler que les services de renseignement font l’objet d’un
triple contrôle parlementaire et administratif ainsi que le contrôle étroit de
la cour des comptes et de la vérification des fonds spéciaux.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire