dimanche 11 juin 2017

L’ELYSEE MODIFIE LE NOUVEAU VISAGE DES SERVISES FRANÇAIS



La France est aujourd’hui la seule nation de l’Union européenne à disposer d’une panoplie complète des moyens de renseignement techniques, et bénéficie donc d’une véritable indépendance en matière de renseignement. Les services Français, constitue l’un des rares pays à surveiller l’évolution de toutes les zones de la planète.



Si elle bénéficie d’une véritable indépendance, cela lui a permis de conserver son autonomie d’appréciation des crises internationales. Avec le nouveau président, le renseignement Français dans son ensemble, doit être chapeauté par l’Elysée afin de mieux contrôler les menaces terroristes, les enjeux internationaux, les ambitions diplomatiques et militaires. Pour un pays membre du Conseil de sécurité des Nations-Unies, engagé depuis des décennies dans de nombreuses interventions extérieures, Macron a déjà améliorés de nombreux aspects organisationnels et fonctionnels, notamment le dispositif humain et financier. En effet, si se domaine n’a jamais donné lieu à une approche très rationnelle, ni à un intérêt marqué des autorités politiques, ce manque de considération le rend incapable de bien manager cet important dispositif de l’action étatique. En clair, la cellule sécuritaire de l’Elysée, veut accorder la priorité au renseignement, qui demeure le parent pauvre de l’appareil sécuritaire. Comptant environ 18 000 personnes toutes structures confondues et 15 000 agents pour ce que l’on nomme la communauté du renseignement, les services Français sont en sous-effectif et en sous-dotation budgétaire par rapport à celui des principaux alliés, comme les américains, le Royaume-Unis, Israël et l’Allemagne. Londres, dont les responsabilités internationales sont similaires à celles de la France, la communauté du renseignement regroupe 30 000 agents. Sur le plan financier, les Britanniques ont augmenté leur budget de prés de 50%.  L’Allemagne, qui pour le moment n’envisage pas des implications internationales, dispose d’effectifs supérieurs. Israël, dépourvu de profondeur stratégique et faible démographiquement (9 millions d’habitants), l’Etat d’Israël a fait de ses services un pilier de son système de défense. Le Mossad compte prés de 18 000 agents, dont 3000 sont en poste à l’étranger. Le service de sécurité intérieure (Shin Beth), compte 7000 agents, contre moins de 4000 pour la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les moyens Israéliens sont plus de trois fois supérieurs a celle  de la France. Aux Etats-Unis, la communauté du renseignement compte plus de 150 000 agents, en complément prés de 1300 structures gouvernementales et 1900 compagnies privés réparties sur 10 000 sites à travers le pays. Le budget américain du renseignement s’élève à 76 milliards de dollars, et il représente 10% du budget annuel de la défense américaine tout en dépassant celui du trésor et de plusieurs ministères. La NSA américain, chargée des interceptions et de la cryptographie, dispose d’un budget annuel estimé à 15 milliards de dollars, soit 25 fois le budget totale de la DGSE.
La nouvelle vision du président Français, signifie que d’autres enjeux majeurs sont primordiaux pour le pays, comme la criminalité internationale, l’espionnage politique et économique, et la montée en puissance de nouveaux phénomènes violents pouvant déboucher sur le terrorisme, l’extrémisme politique, autonomismes, mouvements sociétaux, etc. La France, veut retrouvée son influence internationale et prendre en main la maîtrise de son destin.     

LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DES SERVICES

La constellation des administrations Françaises du renseignement compte une douzaine de service ou départements spécialisés, une demi-douzaine d’organes de coordination, ainsi que divers organismes de contrôle.
DPSD : Direction de la protection et de la sécurité de la défense : Elle compte 1100 personnels. Elle est présente sur l’ensemble du territoire national et sur tous les théâtres ou les forces Françaises sont engagées. Ses missions sont le renseignement de sécurité, la protection des forces, des systèmes d’information et du patrimoine industriel et économique lié à la défense.
DGSI : Elle fonctionne avec une culture du contre-espionnage, héritée de la guerre froide, elle possède le monopole de cloisonnement interne, culte du secret excessif, et une très forte centralisation. Elle regroupe 3600 agents, et elle a pour mission la lutte sur le territoire Français contre toutes les activités susceptibles de constituer une atteinte aux intérêts fondamentaux du pays. Sont terrain d’action, et l’espionnage, subversion, extrémisme violent et terrorisme.
DGSE : La direction générale de la sécurité extérieure.
Forte de plus de 6500 femmes et hommes, la DGSE est le pilier des services Français. Elle est chargée de détecter et d’entraver les activités d’espionnage et de terrorisme contre les intérêts Français, elle s’occupe également de rechercher à l’étranger, les renseignements qui sont liés à la sécurité de la nation. L’une des caractéristiques de la DGSE est d’être un service intégré, cumulant les fonctions de recherche humain, technique, d’analyse et d’action.

DRM : La direction du renseignement militaire
Elle a pour mission d’apporter aux forces armées et au gouvernement les renseignements nécessaires à l’engagement des forces armées. Elle pilote aussi les moyens de renseignement des trois armées, et coordonne le renseignement de l’imagerie des satellites d’observation de la terre.

DNRED : La direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières.
Chargé de la collecte du renseignement relatif aux trafics internationaux de toute nature, à savoir les armes, drogues, contrebande, les circuits financiers clandestins et le blanchiment des capitaux. Cette direction mobilise plus de 900 personnes.

SCRT : Le service central du renseignement territorial
Rattaché à la police nationale, il supervise les mouvements revendicatifs ou protestataires et de la contestation politique violente. Se service qui a pour mission d’être mobilisé sur l’ensemble du pays, ses 2000 agents sont  les oreilles de l’Etat.

DRPP : La direction du renseignement de la préfecture de police. Regroupant 900 personnels, elle est chargée du renseignement antiterroriste et antisubversion en région Parisienne.

SIRASCO : crée en 2009, il est chargé de surveiller toutes les organisations criminelles transnationales. Rattaché à la police nationale, et s’occupe aussi du renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée.

SISSE : Il contrôle l’intelligence économique, et collabore étroitement avec le GIC, « groupe interministériel de contrôle », qui dépend de Matignon, est en charge des écoutes administratives et judiciaires sur tout le territoire.

EMS3 : Se service dépend du ministère de la justice et de l’administration pénitentiaire. Il est chargé de surveiller les détenus les plus dangereux, notamment les islamistes radicaux.
Enfin, le coordonnateur national du renseignement « CNR », est placé sous la responsabilité du président de la république, et son conseiller en la matière. 

Il convient de rappeler que les services de renseignement font l’objet d’un triple contrôle parlementaire et administratif ainsi que le contrôle étroit de la cour des comptes et de la vérification des fonds spéciaux.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire