lundi 19 juin 2017

GÉOPOLITIQUE/ LE CHIISME AU SERVICE DU SOFT POWER IRANIEN


L’émergence d’une nouvelle architecture géopolitique et de sécurité régionale au Moyen-Orient, ont données naissance à des guerres par procuration provocant une reconfiguration de l’ordre géopolitique en Irak, la Syrie, et, le Yémen. La république islamique est devenue incontournable. Dans ses conflits qui cristallisent son opposition à l’Arabie Saoudite  et la posture offensive des Américains, les mollahs utilisent le chiisme au profit du soft power iranien.




Alors que l’Arabie Saoudite, s’est engagée dans une démarche sectaire qui consiste à instrumentaliser l’identité sunnite, l’Iran s’est lancé dans une mobilisation collective derrière les chiites dans la région. L’axe de résistance Iranien, a renforcé son attractivité auprès des religions non islamiques et surtout parmi les minorités de la région. Le monopole étatique de la violence aux acteurs armés chrétiens soutenus par Téhéran, met en scène la solidarité interreligieuse et l’attachement à une société multiconfessionnelle. Les groupes islamistes sunnites radicaux s’étant imposés comme l’unique force militaire d’opposition capable de faire tomber le régime Syrien. Plus les groupes islamistes sont puissants en Syrie et en Irak, plus le Moyen-Orient est déstabilisé. L’Iran, afin de préserver ses intérêts géopolitiques et géostratégiques, maintien autant que possible le statut quo. Selon les mollahs, le monde Wahhabite représente une perversion théologique et la conséquence directe du soutien de Riyad à cette idéologie extrémiste. Parallèlement, la rhétorique anti-sunnite est sans fondement, car les combattants chiites commettent des exactions inhumaines envers les sunnites. Les groupes minoritaires vulnérables, considèrent l’Iran comme leur allié protecteur. C’est pourquoi une lecture sectorielle de la géopolitique iranienne, qui analyserait les intérêts des mollahs au seul prisme du chiisme. En d’autres termes, la menace existentielle posée par les groupes sunnites et l’EI, ne peut être contrée par une simple mobilisation des chiites. L’émergence de l’EI a entraîné la création de groupes armés puissants soutenus par l’Iran dans la région, capables d’intervenir dans tous les pays du levant lorsque les intérêts stratégiques de la république islamique sont menacés. A travers cette lecture, on comprend mieux que l’Iran possède un  ascendant géostratégique sur les Etats-Unis au Moyen-Orient. L’un des leviers de la politique extérieure de Téhéran pour élargir son influence régionale consiste en la création d’acteurs armés non étatiques, cette stratégie, inquiète non seulement l’Arabie Saoudite et ses alliés, mais aussi Israël. Les Etats-Unis sont donc contraints de coopérer avec l’Iran, ils ont besoin de la force de frappe des milices chiites afin de combattre les groupes sunnites et l’EI. Les américains doivent pouvoir travailler efficacement avec le gouvernement Irakien, qui est sous l’emprise des mollahs. Au Yémen, contrairement aux cas de l’Irak et la Syrie, les chiites locaux, les Houthis, sont implantés dans la scène politique, dont leurs racines historiques sont bien au Yémen. Une ramification du chiisme, plus proche du sunnisme en pratique. Les Zaydites ont gouvernés le Yémen durant des siècles, mais ont progressivement été marginalisés après la période de guerre civile entre 1962 et 1970. Le mouvement Houthiste a émergé au début du XXI siècle et s’est transformé dans un premier temps en résistance insurrectionnelle au président Ali-Abdallah Saleh, un leader Zaydite séculier. Se dernier a mené de nombreuses actions répressives contre les houthistes, les accusant d’être un mouvement sécessionniste. En 2015, l’Arabie Saoudite a lancé une intervention militaire au Yémen qui engage plus de dix pays afin de défendre le régime de Hadi, ce dernier est la création des services Saoudiens. Les Houthis ne sont pas considérer comme un agent de l’Iran, ce dernier endosse dans le pays un rôle opposé à celui qu’il joue en Syrie, ou il soutient le régime. Il intervient au Yémen d’une façon très limitée, reconnaissant de ce fait qu’il est le pré carré de Riyad, pour qui le pays est d’un intérêt stratégique vital. Malgré les immenses atouts de l’Iran, soulignés par un grand nombre d’observateurs, son essor économique se heurte à une multitude d’obstacles d’ordre interne et internationale, dont le plus important est sans doute le rôle que jouent les dogmes idéologiques dans la définition des choix stratégiques des mollahs.

LES SERVICES SECRETS IRANIENS AU SERVICE DES MOLLAHS

Les services spéciaux, qui occupent une place privilégiée au sein de l’Etat iranien, ont pour mission de défendre le régime théocratique en place contre toute menace intérieure ou extérieure. Leur objectif est l’influence ou la neutralisation des membres de l’opposition à domicile ou réfugiée à l’étranger, comme s’est le cas des services Égyptiens et Pakistanais, un état dans un état.  L e service du Chah d’Iran fondé en 1957 avec l’aide de la CIA et du Mossad. La plupart de ses dirigeants furent exécutés sur l’ordre de Khomeiny dés sa prise de pouvoir en 1979. Entre 1981 et 1984 « la SAVAMA » a eu pour mission d’éliminer tout ce qui était considéré comme une opposition directe ou potentielle au régime des mollahs, comme s’est le cas aussi pour les monarques du Golfe. Le VEVAK, qui porte le nom du ministère du renseignement de la république islamique d’Iran, la majorité de ses chefs sont des religieux, comme le mollah Mohamed Alavi. Il reprit les attributions de la SAVAK, le régime en a retourné certains pour qu’ils apportent leurs compétences professionnelles à la constitution des nouveaux services. Le premier objectif, et préparer des représailles en utilisant le terrorisme d’Etat, au cas ou les américains ou Israël envisageraient une intervention armée. Placé sous l’autorité du conseil suprême de la sécurité nationale, il répond de ses actes directement auprès du guide suprême l’Ayatollah Ali Khamenei. Il comporterait 30 000 personnels civils dont plusieurs milliers seraient affectés à l’étranger, d’où les missions s’effectuent avec les officiers traitants. L’appareil sécuritaire des mollahs, s’impose potentiellement à l’extérieure en général, un résident sous couverture diplomatique reste à son poste jusqu'à cinq ans, un espion clandestin peut passer sa vie à l’étranger. Les officiers traitants « OT »,  servent à l’étranger sous couverture diplomatique, concernant les OT clandestins sont souvent des personnels d’Iran Air, de l’agence de presse IRNA, de la radiotélévision IRIB, d’associations culturelles ou caritatives, et même des étudient. Les banques Iraniennes servent à fournir les fonds nécessaires à la vie des réseaux clandestins, en Egypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Irak, la Turquie, les pays du Golfe persique et d’Asie centrale constituent des lieux d’implantation privilégiés pour l’empire des hommes de l’ombre des mollahs. Le VEVAK, se sert également de la diaspora Libanaise répartie de part le monde afin de recruter des collaborateurs via le Hezbollah. En Europe, les sévices iraniens se trouvent à Paris, Berlin, Bruxelles, Vienne, et en Suisse. Sachant, que des liaisons permanentes avec leurs homologues Syriens, Soudanais, Irakiens, Russes sont devenus primordiaux.

STRUCTURE ET ORGANISATION DU VEVAK

Le VEVAK est composé de cinq directions, placées sous l’autorité d’une direction générale qui porte le numéro 10.
La direction de l’analyse et de stratégie « n 11 », remplit une mission d’analyse au profit des hautes autorités, et elle s’occupe aussi des opérations de désinformation.
La direction de la sécurité intérieure « n 12 », assure la protection des institutions étatiques et du contrôle des lieux de transit internationaux (aéroport, port, frontaliers)
La direction de la sécurité nationale « n 13 », surveille impitoyablement tous les mouvements d’opposition
La direction du contre-espionnage « n 14 »,
La direction du renseignement extérieur « n 15 », regroupe la recherche et l’exploitation de renseignements, reprenant également les rapports avec les mouvements islamistes à travers le monde.
Le département « n 157 », implanté au sein du ministère des affaires étrangères, gère les postes des représentations diplomatiques.



Bien qu’il bénéficie d’un soutien très large de la part des mollahs, le VEVAK s’est retrouvé à plusieurs reprises au cœur de vives controverses au cours des dernières années. Certains de ses méthodes ont été fortement critiquées, notamment les assassinats ciblés, appelés aussi extrajudiciaires. Au delà des questions non négligeables qu’elles posent en matière des droits de l’homme, pour les cibles comme pour les victimes dites collatérales, c’est leur efficacité qui est remis en cause.  

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA




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