Face à une Europe en crise, Ankara
trouve en Afrique des relais pour leurs exportations. Nouvel arrivant sur la scène
Africaine, elle instrumentalise une dynamique diplomatique du parti AKP sur le
continent, dans l’objectif d’avoir un poids géopolitique et géostratégique sur
l’échiquier international.
La stratégie subsaharienne de la
Turquie allie ainsi diplomatie et échanges commerciaux. Depuis qu’elle a obtenu
le statut d’observateur au sein de l’Union africaine en 2003, elle a propulsé sa
stratégie pour le renforcement des relations économiques avec ce continent. Les
échanges ont atteints 23 milliards en 2013, Erdogan lors de sa tournée au
Gabon, le Niger et au Sénégal, a annoncé vouloir atteindre les 50 milliards de dollars
en 2015. Depuis le sommet de coopération (Turquie- Afrique) en 2008, des
partenariats se sont alors noués et l’héritière de l’empire Ottoman est devenue
un acteur incontournable dans la région subsaharienne. Son réseau d’Ambassades
s’est étoffé, passant à vingt en 2014, constituant autant de relais pour une implantation
stratégique des compagnies Turques. Les ambitions Turques sont intéressées
principalement par les ressources minières, 86% de ses importations portent sur
le pétrole et le gaz pour le Nigeria, et sur le charbon, le fer et l’acier pour
l’Afrique du sud. Candidate à nouveau pour la période 2015- 2016, la diplomatie
Turque compte sur le soutien de ses partenaires Africains pour obtenir un siège
de membre non permanent au conseil de sécurité des Nations- Unis. Dans ce
continent fortement convoité, la Turquie n’est pas seule sur le terrain, la
Chine, l’Inde, le Maroc, la France, l’Italie, la Hollande, l’Espagne et l’Allemagne
sont également sur la défensive. Les américains optent pour une vision à long
terme, Washington a mis un programme sur dix ans pour le continent (AFRICA-COM)
avec un budget de 700 millions de dollars afin de cadenassé toutes les ressources
et avoir une main mise sur les pays qui regorgent de richesses minières et
autres.
L’économie Africaine encore dominée
par la prégnance de l’informel et l’absence de transparence est confrontée à un
processus de réforme de son environnement des affaires, minés par la corruption
et le clientélisme, à ces pressions s’ajoute la dictature des régimes et l’émergence
des conflits.
MOHAMED CHÉRIF BOUHOUIA
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