GEOPOLITIQUE -GEOSTRATEGIE
L'UNION-EUROPEENNE / RUSSIE : LES ULTIMES SOUBRESAUTS
Une guerre juste, est une guerre légitimée par ses fins. Repensée récemment par le philosophe américain " Michaël Walzer 1935-1999" dans une perspective à la fois pragmatique et humaniste. Selon lui, le caractère juste d'un conflit doit transparaître dans ses motifs, son déroulement et enfin dans le règlement de la paix.
D'abord, on ne doit recourir à la guerre qu'en dernier ressort quand il apparaît certain que les autres solutions ( blocus, sanctions commerciales, provocations, complotismes, menaces de guerre, ingérence... ) sont vouées à l'échec. Plus délicat encore, Walzer précise que la justesse du combat repose sur le fait que la probabilité du succès doit être supérieure aux dommages matériels et aux pertes humaines qui auraient eu lieu sans intervention, sachant que la Russie et la France possèdent un arsenal nucléaire de haute technologie. La guerre juste se révèle représentative de l'évolution des valeurs suprêmes d'une société, celles pour lesquelles on se dit prêt à mourir, où à tuer. Car la guerre juste reste une guerre; elle la justifiée, elle décrit l'adversaire comme un être qu'il est légitime de combattre, elle peut même le faire douter. Elle additionne ainsi l'efficacité du Hard power et du Soft power.
L'UNION EUROPEENNE FACE AUX DEFIS A LA GUERRE
L'Union européenne s'est longtemps refusée à se penser, comme un acteur stratégique extérieur de sécurité commune. Néanmoins, elle n'est pas mortelle et elle ne peut pas mourir face aux défis existentiels. Les mots du président Macron dans son discours à la Sorbonne voulaient rappeler les défis fondamentaux auxquels les 27 doivent faire face? Et au même temps, il se voulait fondateur d'une Europe souveraine et protégée , surtout devenir une Europe puissante, y compris sur le terrain géostratégique ( A l'heure des prédateurs, il faut être fort pour être craint , disait Emmanuel Macron ). Immense et prospère un marché de plus de 500 millions de consommateurs, l'Union Européenne misait avant tout sur son économie et la force de la norme qu'elle peut imposer grâce à l'étendue et la richesse du marché unique, mais pas sur celle des armes. La seule tentative fut, au début des années 1950, le projet d'une Communauté européenne de défense voulue par la France et refusée finalement par celle-ci sous les votes conjugués des gaullistes et des communistes. Dés lors, la sécurité du Vieux Continent fut déléguée à l'OTAN. Toute véritable réflexion sur la défense européenne était difficile en ce qu'elle impliquait une crispation dans les relations avec les Etats-Unis et l'OTAN. Le choix de De Gaulle de quitter le commandement intégré pour affirmer la différence d'une France allié des Etats-Unis mais non alignée resta isolé. L'affirmation d'une Europe puissante passe bien par la maitrise du contrôle des frontières de l'Union que par les investissements en commun dans l'innovation, les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle et la décarbonation afin d'éviter un décrochage. Mais le contexte actuel, les enjeux de défense sont essentiels. Pour la paix, pour les actions extérieures, avec une dimension militaire qui fournit les armes à l'Ukraine, ou le Fonds européens de défense, pour poser les bases d'une industrie de défense commune. Mais ce ne sont que des ébauches, et les États conservent la main. Néanmoins, la question qui se pose jusqu'où va l'Europe dans monde au bords du chaos ? Selon qu'on la considère avant tout comme un espace continental, une civilisation ou un projet géopolitique, la réponse sur les limites de l'Europe n'est pas le même. Une réflexion sur ce qui doivent être les frontières de l'Union devient de plus en plus urgent alors même qu'elle doit affirmer sa souveraineté voire sa puissance. Géographiquement, le continent européen n'est qu'un petit cap occidental d'une immense Eurasie. A l'Ouest, l'Atlantique et, au nord, le pôle. Au sud, la Méditerranée, le berceau d'un empire romain qui s'étendait sur ses deux rives et fut le creuset de la civilisation européenne. Mais à l'est, les limites sont loin d'être évidentes. Définir l'Europe ne va pas de soi. Les récurrentes polémiques sur ce que pourrait être son identité rappellent que l'histoire est à cet égard un terrain miné. Au nom de la Laïcité française, Jacques Chirac avait obtenue que la référence à ses racines chrétiennes soit ôtée du préambule du traité constitutionnel. Durant la guerre froide, tout était simple: L'Europe se structurait face à la menace soviétique sous protection otanienne. Elle intégra ensuite les pays du sud du Continent libéré des dictatures et les scandinaves. Puis les ex- démocraties populaires. Depuis, tout se complique. Jusqu' où peut se poursuivre ce processus d'élargissement qui, pendant des années, fut du sommet de Copenhague en 1993, les Européens fixèrent des règles démocratiques et économiques pour les impétrants. Mais prétendre que tout pays respectant ces critères a vocation à l'adhésion mettrais fin à l'Union comme projet géopolitique. D'où la recherche d'autres formes d'associations, comme la Communauté politique européenne lancée par Emmanuel Macron en 2022. Néanmoins, la guerre a été un accélérateur de la route vers Bruxelles aussi pour la Moldavie et aussi pour la Géorgie, si elle reste dans le giron prorusse. Le risque est d'alimenter un ressentiment croissant dans les dix pays des Balkans occidentaux qui, tels la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine mais aussi la Serbie, le Kosovo et l'Albanie, frappent à la porte ou patientent depuis des décennies dans l'antichambre. L'Union se doit préparer à terme un inévitable nouvel élargissement, ce qui impose une profonde réforme de son fonctionnement et un assouplissement des règles imposant l'unanimité sur des sujets cruciaux. Il faudra penser à des garde-fous pour éviter que ces pays, une fois entrés dans l'Union, ne remettent ensuite en cause, comme la Hongrie du dictateur Orban, certaine des fondements de l'Etat de droit et ne se transforment en démocraties illibérables. Après, "ce qu'on' a perdu par les flammes et les armes, ont peut les récupérer dans les cendres". Si Paris et Berlin estiment l'un et l'autre que l'Ukraine doit rejoindre l'Union tout en appuyant l'ouverture des négociations, ils restent divisés sur le délai et l'adhésion à l'OTAN, notamment pour Berlin qui reste timoré. Ces divergences de fond, même masquées par un langage diplomatique de circonstance, affaiblissent toute l'Union alors même qu'elle aurait besoin d'un leadership fort que Paris et Berlin ne peuvent incarner qu'ensemble. Première puissance européenne aussi bien démographiquement que politiquement, l'Allemagne n'a ni la volonté ni la légitimité pour le faire seule. La France en la vision et l'ambition mais elle n'en a pas la crédibilité, en raison d'un endettement qui dépasse désormais les 3 000 milliards d'euros. La relation franco-allemande, parce qu'elle semble aller de soi depuis maintenant trois quarts de siècle, est en outre menacée par une indifférence réciproque croissante. Pour la première fois en France, un chef d'Etat major, a tenu un discours devant les maires de France afin de sensibiliser les élus et les Français sur une guerre imminente qui défie le continent par les russes; et que la population doit se préparer à un risque potentiel qui se redessine à l'horizon. Au Royaume-Unis, le ministre de la défense a également mis en garde la population contre un danger de conflit de la part de la Russie tout en citant aussi les menaces et les attaques de la Chine a travers les sabotages des câbles sous-marines, cyber-, espionnage et autres; tout en incitant la population à se préparer aux menaces des conflits. De l'autre coté de l'Atlantique, Donald Trump, a menacer ses rivaux au Congrès de les décapiter, une réaction inattendue par les américains; cette menace est perçue comme une façade cachée d'une Amérique incontrôlable aux menaces multiples et diffuses et surtout plus complexe et incertaine sur la politique de Donald Trump. En somme, ont assiste à une Amérique démantibulée au bord d'un flamboiement généralisé.
D'abord, on ne doit recourir à la guerre qu'en dernier ressort quand il apparaît certain que les autres solutions ( blocus, sanctions commerciales, provocations, complotismes, menaces de guerre, ingérence... ) sont vouées à l'échec. Plus délicat encore, Walzer précise que la justesse du combat repose sur le fait que la probabilité du succès doit être supérieure aux dommages matériels et aux pertes humaines qui auraient eu lieu sans intervention, sachant que la Russie et la France possèdent un arsenal nucléaire de haute technologie. La guerre juste se révèle représentative de l'évolution des valeurs suprêmes d'une société, celles pour lesquelles on se dit prêt à mourir, où à tuer. Car la guerre juste reste une guerre; elle la justifiée, elle décrit l'adversaire comme un être qu'il est légitime de combattre, elle peut même le faire douter. Elle additionne ainsi l'efficacité du Hard power et du Soft power.
L'UNION EUROPEENNE FACE AUX DEFIS A LA GUERRE
L'Union européenne s'est longtemps refusée à se penser, comme un acteur stratégique extérieur de sécurité commune. Néanmoins, elle n'est pas mortelle et elle ne peut pas mourir face aux défis existentiels. Les mots du président Macron dans son discours à la Sorbonne voulaient rappeler les défis fondamentaux auxquels les 27 doivent faire face? Et au même temps, il se voulait fondateur d'une Europe souveraine et protégée , surtout devenir une Europe puissante, y compris sur le terrain géostratégique ( A l'heure des prédateurs, il faut être fort pour être craint , disait Emmanuel Macron ). Immense et prospère un marché de plus de 500 millions de consommateurs, l'Union Européenne misait avant tout sur son économie et la force de la norme qu'elle peut imposer grâce à l'étendue et la richesse du marché unique, mais pas sur celle des armes. La seule tentative fut, au début des années 1950, le projet d'une Communauté européenne de défense voulue par la France et refusée finalement par celle-ci sous les votes conjugués des gaullistes et des communistes. Dés lors, la sécurité du Vieux Continent fut déléguée à l'OTAN. Toute véritable réflexion sur la défense européenne était difficile en ce qu'elle impliquait une crispation dans les relations avec les Etats-Unis et l'OTAN. Le choix de De Gaulle de quitter le commandement intégré pour affirmer la différence d'une France allié des Etats-Unis mais non alignée resta isolé. L'affirmation d'une Europe puissante passe bien par la maitrise du contrôle des frontières de l'Union que par les investissements en commun dans l'innovation, les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle et la décarbonation afin d'éviter un décrochage. Mais le contexte actuel, les enjeux de défense sont essentiels. Pour la paix, pour les actions extérieures, avec une dimension militaire qui fournit les armes à l'Ukraine, ou le Fonds européens de défense, pour poser les bases d'une industrie de défense commune. Mais ce ne sont que des ébauches, et les États conservent la main. Néanmoins, la question qui se pose jusqu'où va l'Europe dans monde au bords du chaos ? Selon qu'on la considère avant tout comme un espace continental, une civilisation ou un projet géopolitique, la réponse sur les limites de l'Europe n'est pas le même. Une réflexion sur ce qui doivent être les frontières de l'Union devient de plus en plus urgent alors même qu'elle doit affirmer sa souveraineté voire sa puissance. Géographiquement, le continent européen n'est qu'un petit cap occidental d'une immense Eurasie. A l'Ouest, l'Atlantique et, au nord, le pôle. Au sud, la Méditerranée, le berceau d'un empire romain qui s'étendait sur ses deux rives et fut le creuset de la civilisation européenne. Mais à l'est, les limites sont loin d'être évidentes. Définir l'Europe ne va pas de soi. Les récurrentes polémiques sur ce que pourrait être son identité rappellent que l'histoire est à cet égard un terrain miné. Au nom de la Laïcité française, Jacques Chirac avait obtenue que la référence à ses racines chrétiennes soit ôtée du préambule du traité constitutionnel. Durant la guerre froide, tout était simple: L'Europe se structurait face à la menace soviétique sous protection otanienne. Elle intégra ensuite les pays du sud du Continent libéré des dictatures et les scandinaves. Puis les ex- démocraties populaires. Depuis, tout se complique. Jusqu' où peut se poursuivre ce processus d'élargissement qui, pendant des années, fut du sommet de Copenhague en 1993, les Européens fixèrent des règles démocratiques et économiques pour les impétrants. Mais prétendre que tout pays respectant ces critères a vocation à l'adhésion mettrais fin à l'Union comme projet géopolitique. D'où la recherche d'autres formes d'associations, comme la Communauté politique européenne lancée par Emmanuel Macron en 2022. Néanmoins, la guerre a été un accélérateur de la route vers Bruxelles aussi pour la Moldavie et aussi pour la Géorgie, si elle reste dans le giron prorusse. Le risque est d'alimenter un ressentiment croissant dans les dix pays des Balkans occidentaux qui, tels la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine mais aussi la Serbie, le Kosovo et l'Albanie, frappent à la porte ou patientent depuis des décennies dans l'antichambre. L'Union se doit préparer à terme un inévitable nouvel élargissement, ce qui impose une profonde réforme de son fonctionnement et un assouplissement des règles imposant l'unanimité sur des sujets cruciaux. Il faudra penser à des garde-fous pour éviter que ces pays, une fois entrés dans l'Union, ne remettent ensuite en cause, comme la Hongrie du dictateur Orban, certaine des fondements de l'Etat de droit et ne se transforment en démocraties illibérables. Après, "ce qu'on' a perdu par les flammes et les armes, ont peut les récupérer dans les cendres". Si Paris et Berlin estiment l'un et l'autre que l'Ukraine doit rejoindre l'Union tout en appuyant l'ouverture des négociations, ils restent divisés sur le délai et l'adhésion à l'OTAN, notamment pour Berlin qui reste timoré. Ces divergences de fond, même masquées par un langage diplomatique de circonstance, affaiblissent toute l'Union alors même qu'elle aurait besoin d'un leadership fort que Paris et Berlin ne peuvent incarner qu'ensemble. Première puissance européenne aussi bien démographiquement que politiquement, l'Allemagne n'a ni la volonté ni la légitimité pour le faire seule. La France en la vision et l'ambition mais elle n'en a pas la crédibilité, en raison d'un endettement qui dépasse désormais les 3 000 milliards d'euros. La relation franco-allemande, parce qu'elle semble aller de soi depuis maintenant trois quarts de siècle, est en outre menacée par une indifférence réciproque croissante. Pour la première fois en France, un chef d'Etat major, a tenu un discours devant les maires de France afin de sensibiliser les élus et les Français sur une guerre imminente qui défie le continent par les russes; et que la population doit se préparer à un risque potentiel qui se redessine à l'horizon. Au Royaume-Unis, le ministre de la défense a également mis en garde la population contre un danger de conflit de la part de la Russie tout en citant aussi les menaces et les attaques de la Chine a travers les sabotages des câbles sous-marines, cyber-, espionnage et autres; tout en incitant la population à se préparer aux menaces des conflits. De l'autre coté de l'Atlantique, Donald Trump, a menacer ses rivaux au Congrès de les décapiter, une réaction inattendue par les américains; cette menace est perçue comme une façade cachée d'une Amérique incontrôlable aux menaces multiples et diffuses et surtout plus complexe et incertaine sur la politique de Donald Trump. En somme, ont assiste à une Amérique démantibulée au bord d'un flamboiement généralisé.
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