lundi 22 décembre 2025

 GEOPOLITIQUE -GEOSTRATEGIE 

L'UNION-EUROPEENNE /  RUSSIE :  LES ULTIMES SOUBRESAUTS 


Une guerre juste, est une guerre légitimée par ses fins. Repensée récemment par le philosophe américain " Michaël Walzer 1935-1999" dans une perspective à la fois pragmatique et humaniste. Selon lui, le caractère juste d'un conflit doit transparaître dans ses motifs, son déroulement et enfin dans le règlement de la paix. 



D'abord, on ne doit recourir à la guerre qu'en dernier ressort quand il apparaît certain que les autres solutions ( blocus, sanctions commerciales, provocations, complotismes, menaces de guerre, ingérence... ) sont vouées à l'échec. Plus délicat encore, Walzer précise que la justesse du combat repose sur le fait que la probabilité du succès doit être supérieure aux dommages matériels et aux pertes humaines qui auraient eu lieu sans intervention, sachant que la Russie et la France possèdent un arsenal nucléaire de haute technologie. La guerre juste se révèle représentative de l'évolution des valeurs suprêmes d'une société, celles pour lesquelles on se dit prêt à mourir, où à tuer. Car la guerre juste reste une guerre; elle la justifiée, elle décrit l'adversaire comme un être qu'il est légitime de combattre, elle peut même le faire douter. Elle additionne ainsi l'efficacité du Hard power et du Soft power.


L'UNION EUROPEENNE FACE AUX DEFIS A LA GUERRE 

L'Union européenne s'est longtemps refusée à se penser, comme un acteur stratégique extérieur de sécurité commune. Néanmoins, elle n'est pas mortelle et elle ne peut pas mourir face aux défis existentiels. Les mots du président Macron dans son discours à la Sorbonne voulaient rappeler les défis fondamentaux auxquels les 27 doivent faire face? Et au même temps, il se voulait fondateur d'une Europe souveraine et protégée , surtout devenir une Europe puissante, y compris sur le terrain géostratégique ( A l'heure des prédateurs, il faut être fort pour être craint , disait Emmanuel Macron ).  Immense et prospère un marché de plus de 500 millions de consommateurs, l'Union Européenne misait avant tout sur son économie et la force de la norme qu'elle peut imposer grâce à l'étendue et la richesse du marché unique, mais pas sur celle des armes. La seule tentative fut, au début des années 1950, le projet d'une Communauté européenne de défense voulue par la France et refusée finalement par celle-ci sous les votes conjugués des gaullistes et des communistes. Dés lors, la sécurité du Vieux Continent fut déléguée à l'OTAN. Toute véritable réflexion sur la défense européenne était difficile en ce qu'elle impliquait une crispation dans les relations avec les Etats-Unis et l'OTAN. Le choix de De Gaulle de quitter le commandement intégré pour affirmer la différence d'une France allié des Etats-Unis mais non alignée resta isolé. L'affirmation d'une Europe puissante passe bien par la maitrise du contrôle des frontières de l'Union que par les investissements en commun dans l'innovation, les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle et la décarbonation afin d'éviter un décrochage. Mais le contexte actuel, les enjeux de défense sont essentiels. Pour la paix, pour les actions extérieures, avec une dimension militaire qui fournit les armes à l'Ukraine, ou le Fonds européens de défense, pour poser les bases d'une industrie de défense commune. Mais ce ne sont que des ébauches, et les États conservent la main. Néanmoins, la question qui se pose jusqu'où va l'Europe dans monde au bords du chaos ? Selon qu'on la considère avant tout comme un espace continental, une civilisation ou un projet géopolitique, la réponse sur les limites de l'Europe n'est pas le même. Une réflexion sur ce qui doivent être les frontières de l'Union devient de plus en plus urgent alors même qu'elle doit affirmer sa souveraineté voire sa puissance. Géographiquement, le continent européen n'est qu'un petit cap occidental d'une immense Eurasie. A l'Ouest, l'Atlantique et, au nord, le pôle. Au sud, la Méditerranée, le berceau d'un empire romain qui s'étendait sur ses deux rives et fut le creuset de la civilisation européenne. Mais à l'est, les limites sont loin d'être évidentes. Définir l'Europe ne va pas de soi. Les récurrentes polémiques sur ce que pourrait être son identité rappellent que l'histoire est à cet égard un terrain miné. Au nom de la Laïcité française, Jacques Chirac avait obtenue que la référence à ses racines chrétiennes soit ôtée du préambule du traité constitutionnel. Durant la guerre froide, tout était simple: L'Europe se structurait face à la menace soviétique sous protection otanienne. Elle intégra ensuite les pays du sud du Continent libéré des dictatures et les scandinaves. Puis les ex- démocraties populaires. Depuis, tout se complique. Jusqu' où peut se poursuivre ce processus d'élargissement qui, pendant des années, fut du sommet de Copenhague en 1993,  les Européens fixèrent des règles démocratiques et économiques pour les impétrants. Mais prétendre que tout pays respectant ces critères a vocation à l'adhésion mettrais fin à l'Union comme projet géopolitique. D'où la recherche d'autres formes d'associations, comme la Communauté politique européenne lancée par Emmanuel Macron en 2022. Néanmoins, la guerre a été un accélérateur de la route vers Bruxelles aussi pour la Moldavie et aussi pour la Géorgie, si elle reste dans le giron prorusse. Le risque est d'alimenter un ressentiment croissant dans les dix pays des Balkans occidentaux qui, tels la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine mais aussi la Serbie, le Kosovo et l'Albanie, frappent à la porte ou patientent depuis des décennies dans l'antichambre. L'Union se doit préparer à terme un inévitable nouvel élargissement, ce qui impose une profonde réforme de son fonctionnement et un assouplissement des règles imposant l'unanimité sur des sujets cruciaux. Il faudra penser à des garde-fous pour éviter que ces pays, une fois entrés dans l'Union, ne remettent ensuite en cause, comme la Hongrie du dictateur Orban, certaine des fondements de l'Etat de droit et ne se transforment en démocraties illibérables. Après, "ce qu'on' a perdu par les flammes et les armes, ont peut les récupérer dans les cendres". Si Paris et Berlin estiment l'un et l'autre que l'Ukraine doit rejoindre l'Union tout en appuyant l'ouverture des négociations, ils restent divisés sur le délai et l'adhésion à l'OTAN, notamment pour Berlin qui reste timoré. Ces divergences de fond, même masquées par un langage diplomatique de circonstance, affaiblissent toute l'Union alors même qu'elle aurait besoin d'un leadership fort que Paris et Berlin ne peuvent incarner qu'ensemble. Première puissance européenne aussi bien démographiquement que politiquement, l'Allemagne n'a ni la volonté ni la légitimité pour le faire seule. La France en la vision et l'ambition mais elle n'en a pas la crédibilité, en raison d'un endettement qui dépasse désormais les 3 000  milliards d'euros. La relation franco-allemande, parce qu'elle semble aller de soi depuis maintenant trois quarts de siècle, est en outre menacée par une indifférence réciproque croissante. Pour la première fois en France, un chef d'Etat major, a tenu un discours devant les maires de France afin de sensibiliser les élus et les Français sur une guerre imminente qui défie le continent par les russes; et que la population doit se préparer à un risque potentiel qui se redessine à l'horizon. Au Royaume-Unis, le ministre de la défense a également mis en garde la population contre un danger de conflit de la part de la Russie tout en citant aussi les menaces et les attaques de la Chine a travers les sabotages des câbles sous-marines, cyber-, espionnage et autres; tout en incitant la population à se préparer aux menaces des conflits. De l'autre coté de l'Atlantique, Donald Trump, a menacer ses rivaux au Congrès de les décapiter, une réaction inattendue par les américains; cette menace est perçue comme une façade cachée  d'une Amérique incontrôlable aux menaces multiples et diffuses et surtout plus complexe et incertaine sur la politique de Donald Trump. En somme, ont assiste à une Amérique démantibulée au bord d'un flamboiement généralisé.    

LA RUSSIE N'EST PLUS UNE SUPERPUISSANCE

Si la superficie était le seul critère, la Russie serait incontestablement une superpuissance comme elle le fut entre 1945 et 1991. Certes, elle demeure une puissance majeure, détentrice d'un arsenal  égal à celui des Etats-Unis. Mais ces attributs sont aussi un trompe-l'œil. Sa population de 145,5 millions d'habitants est en déclin constant et le pays, hors des grandes villes et l'Ouest, est presque vide. Le PIB russe varie selon les années entre celui de l'Espagne et de l'Italie, notamment en fonction du cours des hydrocarbures, sa principale entrée budgétaire. L'Economie russe est en grande partie une économie de rente fondée sur les matières premières, même si elle exporte des produits stratégiques comme le pétrole, le gaz, le blé mais aussi le nucléaire civil et l'armement. L'exploitation de ces atouts géoéconomiques a permis la résurgence russe aprés les années 1990, celles de " Boris Eltsine", à la tête d'un pays en déroute devenu une puissance pauvre. Arrivé au pouvoir, Vladimir Poutine a incarné ce sursaut mené d'une main de fer aussi bien sur la scène intérieure, en rétablissant la verticale du pouvoir, que dans l'arène internationale, où la Russie a en partie retrouvée son rang par son régime de nuisance. L'ex- puissance colle au destin d'un pays dont les frontières n'ont cessée de bouger. Un dilemme unique dans l'histoire européenne, l'empire s'est effondré deux fois ( en 1917 et en 19991 ) et reconstitué deux fois en cent ans. Il était à son apogée en 1914 et en 1945 et, dans les deux cas, mordait largement sur l'Europe. L'impératif d'une frontière épaisse, c'est-à-dire avec une zone tampon le plus large possible pour se préserver des influences occidentales, est une constante du régime russe, le cas de l'Ukraine ? Autres priorités de Poutine, il se pose avant tout en rassembleur du monde russe orthodoxe en englobant la Russie blanche, l'Ukraine voire à terme les régions limitrophes où vivent des minorités russophones. Mais il tente aussi de reprendre la main sur tout notamment l'espace ex- soviétique. La neutralisation de l'Ukraine devait être un moment clé de cette stratégie, sans pour autant oublier les églises orthodoxes a travers l'Europe qui se sont transformées en véritable nid d'espionnage. Depuis quelques décennies, ont assistent a l'instrumentalisation de la religion quelques sois la confession ( Hindous, musulmans, chrétiens etc..).  En d'autres termes, l'ensemble des croyances qui relient l'homme à l'au-delà par l'intermédiaire de cultes assurés par de saints hommes. Quand ces derniers s'organisent en un clergé structuré, se forme une Eglise qui devient un acteur majeur de la géopolitique. Les religions se comportent elles comme des réseaux transcendant les territoires? Sans doute certaines, généralement évangélistes et le catholicisme, terme qui signifie justement " universel". Elles n'y réussissent pourtant qu'imparfaitement, le centre de gravité du catholicisme restant en Europe et celui de l'Islam dans le monde arabe, à la Mecque. Par ailleurs, d'autres croyances s'identifient à une notion et à un territoire précis dont elles ne cherchent pas à déborder : ainsi le shintoïsme ou, dans une certaine mesure, le christianisme orthodoxe. Dans ce cas, la religion entretient des liens puissants avec le pouvoir politique. Les religions sont-elles redevenues, aprés une éclipse partielle, l'un des acteurs privilégiés de la géopolitique? Beaucoup de conflits qualifiés de religieux dissimulent des luttes entre peuples et nationalités comme en Irlande : ici les protestants descendant des colons anglais ou écossais s'opposent aux catholiques autochtones. Les affrontements entre Croates et Serbes ou autre Azéris et Arméniens ne visent pas la conversion de l'autre, mais le contrôle de terre considérées comme nationales.  Plus que le fondement ultime des affrontements géopolitiques, le religion lui parait une justification des diverses revendications territoriales " le cas de l'Inde, la Chine, la Birmanie  avec les minorités musulmanes, un génocide silencieux". A une autre échelle, S. Huntington " 2007" a popularisé l'idée selon laquelle les grandes ères géoculturelles correspondraient aux principales religions mondiales; elles ont façonné les représentations collectives et contribué à différencier les grandes civilisations qui, à ses yeux, restent irréductibles " voire le choc des civilisations". Pour lui, l'ancrage territorial caractérise les religions; elles fondent l'identité et la diversité des peuples, même quand elles prétendent incarner la totalité de l'humanité. Cependant, plusieurs analystes ne partagent pas la vision de Huntington ? Par ailleurs, s'il y aura un conflit de haute intensité entre l'Union et la Russie, le bilan sera catastrophique pour la Russie en raison de ses pertes évaluées fin 2024 à prés de 200 000 hommes, sans négliger plus d'un million de Russes pour la plupart jeunes et bien formés ont quitté la Russie.  Mené pour bloquer la marche vers l'est de l'OTAN, le conflit a eu pour effet de précipiter l'adhésion à l'alliance atlantique de pays longtemps neutres comme la Suède, la Finlande, la Norvège. la Baltique est devenue un lac otanien et la mer Noire est en passe de l'être. Poutine peut juste se prévoir de la résistance de l'économie russe aux sanctions internationales mais aussi d'avoir évité l'isolement diplomatique. S'il est proscrit en Occident, il ne l'est pas aux yeux de la Chine, de l'Inde et pour nombre de pays du Sud global. Enfin, on peut poser la question sur les nouveaux Maitres du monde où qui détient la puissance? Depuis les Lumières, le pouvoir politique en était devenu le dépositaire exclusif sous la forme de l'Etat-nation. Il s'affranchissait du pouvoir spirituel, il s'imposait aux lignages et aux clientèles, il encadrait les forces économiques et sociales. Aujourd'hui, la prédominance de l'État- nation semble remise en question par la mondialisation, le retour du religieux, le développement des mafias et l'émergence d'une société civile mondiale. La puissance est-elle encore du côté des nations et des territoires où est-elle encore entre les mains des réseaux ? 

ENNEMI ET RISQUE POTENTIEL / L'EFFROI DU MONDE


Est-il primordial de définir ce qu'est l'ennemi ? Le concept est tellement consubstantiel à la culture historique qu'il peut sembler naturel, d'autant que la vision binaire du monde qu'il sous-entend eux et nous est séduisante dans sa simplicité. Pourtant, cette notion négative se révèle, en définitive, extrêmement constructive. C'est ce que prétend Carl Schmit dans sa théorie du politique : le rôle de l'État par rapport à la société, dit-il est de désigner l'ennemi. L'ennemi, à son tour, désigne la nation. De la nation émane l'État. Il y a là un systeme parfait qui sous-entend un lien symbolique entre la nation et l'ennemi. L'ennemi serait donc nécessaire à la nation. Une communauté ne peut se définir exclusivement en positif. Il lui faut un négatif. La notion d'ennemi n'est pas une notion circonstancielle : une nation n'est pas l'ennemi d'une autre à cause d'un objectif pour lequel elles sont en concurrence; ce que peut être la cause réelle de la conflictualité du moment, mais parce que l'ennemi est autre. D'où la permanence du discours sur l'ennemi qui cherche à le dévaloriser, le déshumaniser, le construire. L'ennemi n'est pas seulement celui qui ne peut être ami, il est aussi l'adversaire, celui qui est de l'autre côté, sous-entendu de la frontière ou de la ligne de front et l'antagoniste est celui à qui nous nous mesurons. Pendant longtemps, les ennemis étaient voisins. Les guerres étaient alors menées entre gens qui se ressemblaient et qui devaient aussi du coup exagérer leurs différences. Les pires accusations faites à l'encontre d'ennemis l'ont d'ailleurs été envers les ennemis de l'extérieur, l'étranger autochtone, ce qui explique la violence extrême des guerres civiles. La mondialisation des conflits et des intérêts, la capacité technique à projeter la puissance militaire loin de chez soi, a changé cet état de fait. L'ennemi est moins identifié, plus multiforme. Mais le discours pour le disqualifier et expliquer l'inimité est resté la même, sans doute plus crédible pour les peuples qui l'entendent, l'étrangeté de ces ennemis Lointains renforcent encore la peur et le rejet qu'ils inspirent. Ce jeux dangereux de représentations n'est pas fatal. La France et l'Allemagne ont montré la voie de ce que peut être, entre deux nations, le renoncement à la confrontation, ce qui n'empêche pas la compétition par ailleurs. En clair, l'ennemi est celui contre lequel nous nous battons ? Concernant les risques au sein de notre monde, je désigne ici clairement la potentialité d'un danger, suite à une situation, une activité où une incertitude. La sécurité a toujours été la préoccupation majeure des sociétés humaines et toutes ont évolués dans la confrontation à un sentiment de menace, cherchant des solutions organisationnelles, structures sociales et politique ou techniques, y compris par le développement de leur puissance et de leurs armements. Un autre constante a été de chercher à les anticiper. Paradoxalement, ces réponses techniques et politiques constituent elles-mêmes de nouvelles menaces. Depuis les années 1960, a émergé un discours de dénonciation des risques technologiques issus de la menace nucléaire et des atteintes à l'environnement, dont l'un des avatars aujourd'hui est le principe de précaution qui peut exposer au risque de l'inaction. Sur le plan géopolitique et géostratégique, la fin de la guerre froide est perçue comme l'aube d'un monde indémontrable aux menaces multiples et diffuses. D'une manière générale, un monde plus alambiqué est un monde plus indiscernable. La mondialisation est aussi une mondialisation des fulminations. La rapidité des déplacements entraine celle des épidémies comme des vecteurs de frappe militaire. IL existe aussi des risques en principe moins létaux, ceux de l'économie, qui obligent les responsables politiques et économiques à des décisions rapides dans un environnement imparfaitement compris. Plus encore, l'impératif d'anticipation est encore plus grand, comme le montre le développement de la veille politique et technologique des États et des multinationales intéressées elles aussi à une bonne anticipation des risques. Mais plus l'impératif de maîtriser des évènements est grand, plus son échec le renforce ? Enfin, comme l'ennemi, le risque est cependant utile, pour forcer les sociétés à évoluer, pour renforcer le contrôle social, militaire et économique. Par ailleurs, au moment où l'on assiste au glissement du centre économique et politique du monde vers l'espace asiatique et de l'Atlantique vers le Pacifique, cette représentation aide à comprendre le positionnement de la Chine sur le scène internationale. 



Le phénomène de la mondialisation et les délocalisations économiques qui l'accompagnent peuvent rendre la notion du centre plus diffuse et constituer à plus ou moins grande échelle et à long terme une modification radicale du paradigme. Sachant que les tendances actuelles au repli sur soi peuvent contredire cette évolution ?


MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA 

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