LE QATARGATE/ LE MAROCGATE ET LA COMMISSION EUROPÉENNE
Créée par le traité de Rome le 25 mars 1957, les Communautés européennes, la Commission représente l’institution la plus original de l’organisation. Elle est en effet composée de membres désignés d’un commun accord par les gouvernements, mais qui une fois nommés exercent leurs fonctions en pleine indépendance, dans l’intérêt générale des Communautés. Ayant un rôle d’initiative et d’exécution des décisions adoptées par le Conseil, cette institution supranationale dispose d’un pouvoir important, dans un nombre croissant de domaines. Elle est notamment chargée de la réalisation complète de l’Union économique et monétaire.Ce nouveau centre de pouvoir est critiqué en raison de son opacité bureaucratique. Les vingt commissaires qui le composent sont assisté d’une administration composée de 15000 agents, répartis entre un secrétariat, 23 directions générales et différentes services d’exécution. La proposition d’un DG peut être adoptés sans débats dés lors qu’elle fait l’objet d’un accord entre chefs de cabinet. Elle est alors transmise au Conseil pour être parfois formellement approuvée, sans vote, si le groupe de travail qui l’étudie estime que la proposition ne fait l’objet d’aucun désaccord. Cette procédure logique, mais ignorée de tous, est en partie contestée, faute d’une communication politique. Exécutant un budget communautaire qui s’élève à plus de 97 milliards d’euros, la commission réalise un travail important de gestion quotidienne des affaires. En 1998 sont révélés des détournements de fonds communautaires, destinés aux pays méditerranéens ( programme MED), puis à la Bosnie et au Rwanda ( ECHO), visant la rémunération d’emplois irréguliers. Plusieurs commissaires sont convaincus de favoritisme. Le développement de la fraude et de la corruption au sein de la Commission provoque une crise institutionnelle et politique sans précédent qui conduit le Président Jacques Santer à présenter la démission collective de la Commission le 16 mars 1999. La nomination de la nouvelle Commission, présidée par Romano Prodi, est approuvée le 16 septembre 1999. La crise a joué, dans le cadre du triangle institutionnel, en faveur du Parlement européen, charge du contrôle politique des institutions européennes. Au moment où les crises balkaniques donnent à l’Union européenne une dimension diplomatique et militaire, la Commission se doit d’intégrer les règles de communication dont, en système démocratique, aucun pouvoir ne saurait être exempt. La poursuite et le succès de la construction européenne sont à ce prix.
LE QATAR, LE MAROC ET LES JEUX D’INFLUENCE AU PARLEMENT EUROPÉEN
MAROCGATE ET LE SAHARA OCCIDENTAL
VULNERABILITE DES RÉGIMES MONARCHIQUES
Malgré les accords d’Abraham entre Israël et les monarchies du Golfe, le Maroc et la Jordanie sont considérer à part entière comme des membres du CCG ( Conseil de coopération du Golfe, incluant l’Arabie-Saoudite, Oman, le Koweït, les Émirats, et le Qatar). Le but des accords d’Abraham avec Israël et de réduire l’influence de l’Iran face aux monarques, et de l’autre coté de la méditerranée, soutenir le Maroc militairement contre toute invasion de la part des armées Algériens, concernant toujours le problème du Sahara occidental. Bien que les régimes monarchiques du CCG, le Maroc et la Jordanie aient fait preuve de résistance, ils présentent d’importantes faiblesses structurelles: une corruption généralisée, une dépendance excessive à l’égard des matières premières et des monarques personnalistes. Les manifestations publiques font peser des menaces croissantes sur les monarchies, renversant 10 régimes entre 2010 et 2017; 19 autres régimes ont été destitués lors d’élections, souvent organisées en réponse à des protestations de masse. La corruption était l’une des principales motivations de nombreuses manifestations, et les régimes monarchiques ont tendance à être plus corrompus que les démocraties. Ceux qui dépendent des matières premières pour financer leurs réseaux de mécènes et alimenter leur économie seront vulnérable aux fluctuation des prix, surtout si les transitions énergétiques font baisser le prix du pétrole. Les régimes monarchiques personnalistes dans lesquels le pouvoir est concentré sur une seule personne ou une famille, ont tendance à être les plus corrompus et les plus erratiques dans la prise de décision, les moins aptes à planifier leur succession, et les plus enclins à déclencher des guerres par procuration et à intensifier les conflits. Aujourd’hui, la forme la plus courante de régime autoritaire est personnaliste, passant de 23% des dictateurs en 1988 à 40% en 2016. Et d’autre régimes notamment en Chine et les pétromonarchies, évoluent dans cette direction. Pour tenter d’étouffer, de résister ou de répondre au mécontentement de la population, les régimes autoritaires utilisent des formes nouvelles et traditionnelles de coercition, de coopération et de légitimation. Outre la répression, les régimes s’appuieront sur la cooptation pour convaincre des alliés essentiels de rester fidèles. De nombreux gouvernements autoritaires chercheront à asseoir la légitimité populaire par des performances gouvernementales efficaces et des idéologies convaincantes.
A défaut d’une nouvelle idéologie, de nouvelles approches ou même des combinaisons de système inédites, apparaîtront, de la gouvernance centralisée à la gouvernance localisée, d’un rôle étatique fort à un rôle non étatique fort, de la démocratie à l’autoritarisme, de la laïcité à la religion, ou du nationalisme à l’internationalisme. Ces changements ou transformations entraîneront une contestation indéniable entre les groupes conservateurs et les groupes innovateurs.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
N.B/
Il faut noter que la nature de ces changements, transformations ou nouveaux modèles est incertaine et difficile à prévoir. Parmi les résultats possibles, on peut citer : l’émergence des villes ou des régions infranationales au cœur de la gouvernance si les populations considèrent que les gouvernements locaux sont d’avantages dignes de confiance et capables de résoudre les problèmes que les gouvernements nationaux; le secteur privé et d’autres acteurs non étatiques supplanteront et remplaceront les gouvernements dans les domaines de l’assistance sociale et de la sécurité ; la renaissance de la démocratie, si elle s’adapte aux défis mondiaux à venir ; ou la tentation de la vague autoritaire, partiellement inspirée du modèle de capitalisme autoritaire chinois fondé sur la technologie. En outre, de nouveaux modèles ou idéologies de gouvernance, qui n’ont pas encore été envisagés ou identifiés, pourraient émerger et s’imposer par la force.
Les monarchies du CCG plus le Maroc et la Jordanie, se soutiennent massivement notamment sur l'échiquier géopolitique ou géostratégique. La corruption notoire ne date pas d'aujourd'hui, ils craignent les changements idéologiques profonds dans les moments de crise, à la suite d'une guerre majeure ou d'un effondrement économique, car les populations sont alors disposés à adopter des changements systématiques audacieux pour résoudre des problèmes globaux. D'autres facteurs de stress, tels qu'une nouvelle pandémie ou une catastrophe majeure, souligneront les lacunes des gouvernements et produiront des conditions propices à l'émergence de nouveaux modèles ou de modèles alternatifs si les dysfonctionnements se maintiennent.
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