GÉOPOLITIQUE/ IRAK/ ENJEUX ET CONSÉQUENCES SOCIOPOLITIQUES DES HYDROCARBURES
La province de Bassora est le poumon économique de l’Irak, il possède les plus importantes réserves de pétrole du Moyen-Orient après celles de l’Arabie-Saoudite ( 297, 5 milliards de barils en 2020) et de l’Iran (157, 8 milliards en 2020) avec 145 milliards de barils. L’Irak est le prototype de l’État rentier qui repose sur des richesses produites sans création de valeur ajoutée dans le pays et dépendant de l’étranger pour leur valorisation. Cette structure incite l’État à délaisser d’autres sources de revenus potentielles, à marginaliser le secteur privé et à coopter la paix sociale, le régime rentier révèle ses insuffisances et se tourne vers un panel de solution plus ou moins unifiées.L’aide internationale et l’appel aux investisseurs étrangers, la
modernisation des infrastructures et les mégaprojets. Bassora devient ainsi un pivot de la transition irakienne. L’économie irakienne est la plus dépendante à cette manne au monde, ce qui signifie que la sécurité fiscale du pays dépend du prix du pétrole sur le marché mondial. Les ressources des blocs encore non exploités de l’Ouest du pays sont estimées entre 50 et 100 milliards de barils supplémentaires. La production est de 4,2 millions de barils par jour. La province abrite les plus grands champs pétroliers représentant une production de prés de 3,5 millions de barils par jour, et concentre 70% des réserves de gaz naturel, avec des coûts de production faibles. On trouve aussi les deux ports majeurs ( d’Umm Qasr) et de facto en de modernisation; un projet d’oléoduc et gazoduc transnational Bassora-Aqba ( Jordanie), et un autre en discutions, Bassora-Kirkouk-Ceyhan ( Turquie; des projets d’exploitation onshore et offshore dans les eaux territoriales irakiennes du golfe Persique. Bassora aspire également dans le projet de croissance de 8 millions de barils par jour, où celle-ci reposeras en grande partie sur un projet de dessalement d’eau de mer à réinjecter dans les puits pétroliers. L’exécution de ce projet qui devrait voire le jour au début des années 2010 par des campagnies américaines le sera finalement par ( TotaLEnergie dans le cadre de son mégacontrat de 27 milliards de dollars signé en 2021, comprenant aussi un volet de récupération des gaz associés sur certains sites pétroliers de Bassora, dont l’exploitation du champ de Ratwi, et un projet solaire de 1000 mégawatts. En matière de gaz, le gouvernement projéte de récupérer la totalité des gaz torchés sur les champs de Bassora d’ici à 2025, en multipliant les projets avec les compagnies internationales, et ainsi mettre un terme à sa dépendance vis-à-vis de l’Iran qui, depuis 2017, livre en moyenne 20 millions de mètres cubes par jour de gaz naturel utilisé pour faire fonctionner les centrales électriques. Avec un million de barils par jour, situés dans le golfe, à 50 kilomètres de la péninsule de Fao, prés de 90% de la production du brut irakien est exportée à travers ces terminaux. Le projet du grand port de Fao, relancé en 2020 par la signature d’un contrat avec l’entreprise Sud-Coréenne Daewoo ( 2,8 milliards de dollars) , le placera au douzième rang mondiale, avec des normes technologiques parmi les plus avancées.
LES LOBBIES CHIITE ET LA DÉSTABILISATION DU PAYS
La contestation chiite à Bassora contre les pouvoirs en place instrumentalisé par l’Iran, et dominés par les factions politico-militaires chiites depuis 2019, chapeautés par le Mouvement chiite ( Tishreen). Depuis, des répressions sanglantes par les forces de sécurité sous le Premier ministre Mahdi ( 2018-2020), qui a démissionné en 2019 sous la pression des milices pro-iranienne. Bassora n’a jamais été sous le contrôle sécuritaire de Bagdad depuis 2003, et depuis 2014, Bassora a connu une explosion de la corruption, des trafics, et le crime organisé. Les secteurs impliqués ne sont pas seulement les mafias, mais aussi les tribus et les factions chiites, en particulier celles dotées d’un bras armé. Ces derniérs accumulent le capital par des moyens illégaux, captation des marchés publics, avec leurs membres qui contrôlent certains ministères, certaines commissions et les instances provinciales; détournement de bien sociaux, trafics en tous genres, bien de consommation, médicaments, pétrole et surtout les armes acheminés par les Mollahs. Le contexte instaurés dans la vie politique et le secteur public par les factions-milices favorisent le crime organisé: contrebande, vols avec violence, trafics de pétrole, kidnapping contre rançons, et assassinats massives et ciblés. Les aspects zones grises entraînent une dérive des conflits inter- tribaux vers le recours aux affrontements armés plutôt que la médiation des chefs des tribus et les factions chiites, c’est ainsi qu’est apparu le phénomène de gang tribaux. Néanmoins, au-delà de cette frange criminalisée, une grande partie des tribus de la province a trouvé une source majeur de financement, après la série d’attributions des contrats pétroliers en 2019, sous forme des compensations réclamés auprès de l’État et des compagnies pétrolifères. La plupart des compagnies acceptent d’offrir des emplois peu qualifiés à des membres des tribus, pour freiner le taux de criminalité; or les compagnies pétrolifères et gazières, se retrouvent impliquées et leurs employés risquent d’être victime de représailles ou d’assassinats lors d’affrontements armés. Le partage du pouvoir entre les factions se fait à tous les niveaux: au conseil provincial, aux portes administratifs clés qui gèrent les investissements, dans les ports et les points de passage transfrontaliers, et dans tous les secteurs de l’économie. On parle de centaines de milliards de dollars détournés, et ont oublie le compte des décès liés à la corruption et à la mafia politico-financière au sein du pouvoir. Les répressions de Saddam Hussein, puis la chute du régime et le chaos de 2003 ont engendré des vagues d’exode qui ni la province ni la ville n’ont été en mesure d’absorber. Les tributs ont récupéré de véritable arsenaux, utilisés pour leurs activités mafieuses ou pour opérer un trafic transfrontalier avec l’Iran.
LES LOBBIES CHIITE ET LA DÉSTABILISATION DU PAYS
La contestation chiite à Bassora contre les pouvoirs en place instrumentalisé par l’Iran, et dominés par les factions politico-militaires chiites depuis 2019, chapeautés par le Mouvement chiite ( Tishreen). Depuis, des répressions sanglantes par les forces de sécurité sous le Premier ministre Mahdi ( 2018-2020), qui a démissionné en 2019 sous la pression des milices pro-iranienne. Bassora n’a jamais été sous le contrôle sécuritaire de Bagdad depuis 2003, et depuis 2014, Bassora a connu une explosion de la corruption, des trafics, et le crime organisé. Les secteurs impliqués ne sont pas seulement les mafias, mais aussi les tribus et les factions chiites, en particulier celles dotées d’un bras armé. Ces derniérs accumulent le capital par des moyens illégaux, captation des marchés publics, avec leurs membres qui contrôlent certains ministères, certaines commissions et les instances provinciales; détournement de bien sociaux, trafics en tous genres, bien de consommation, médicaments, pétrole et surtout les armes acheminés par les Mollahs. Le contexte instaurés dans la vie politique et le secteur public par les factions-milices favorisent le crime organisé: contrebande, vols avec violence, trafics de pétrole, kidnapping contre rançons, et assassinats massives et ciblés. Les aspects zones grises entraînent une dérive des conflits inter- tribaux vers le recours aux affrontements armés plutôt que la médiation des chefs des tribus et les factions chiites, c’est ainsi qu’est apparu le phénomène de gang tribaux. Néanmoins, au-delà de cette frange criminalisée, une grande partie des tribus de la province a trouvé une source majeur de financement, après la série d’attributions des contrats pétroliers en 2019, sous forme des compensations réclamés auprès de l’État et des compagnies pétrolifères. La plupart des compagnies acceptent d’offrir des emplois peu qualifiés à des membres des tribus, pour freiner le taux de criminalité; or les compagnies pétrolifères et gazières, se retrouvent impliquées et leurs employés risquent d’être victime de représailles ou d’assassinats lors d’affrontements armés. Le partage du pouvoir entre les factions se fait à tous les niveaux: au conseil provincial, aux portes administratifs clés qui gèrent les investissements, dans les ports et les points de passage transfrontaliers, et dans tous les secteurs de l’économie. On parle de centaines de milliards de dollars détournés, et ont oublie le compte des décès liés à la corruption et à la mafia politico-financière au sein du pouvoir. Les répressions de Saddam Hussein, puis la chute du régime et le chaos de 2003 ont engendré des vagues d’exode qui ni la province ni la ville n’ont été en mesure d’absorber. Les tributs ont récupéré de véritable arsenaux, utilisés pour leurs activités mafieuses ou pour opérer un trafic transfrontalier avec l’Iran.
Certains, après la chute de l’ancien régime, s’étaient pris à rêver d’une paix et d’une prospérité retrouvées qui auraient fait de leur pays un nouveau Dubaï. Mais le pays est rentrer dans un conflit interne dont on voit pas la fin. Sachant que l’onde de choc irakienne peut transformer toute le région y compris les monarchies du Golfe en une poudrière sanglante dans les années à venir.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
Les estimations pour chaque site
Majnoon: 250 000 et 12, 6 milliards
Roumaila: 1,55 millions et 17 milliards
West Qurna 1: 480 000 et 8,7 milliards
West Qurna 2: 475 000 et 12, 9 milliards
Zoubier: 500 000 et 4,5 milliards
Majnoon: 250 000 et 12, 6 milliards
Roumaila: 1,55 millions et 17 milliards
West Qurna 1: 480 000 et 8,7 milliards
West Qurna 2: 475 000 et 12, 9 milliards
Zoubier: 500 000 et 4,5 milliards
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