GEOPOLITIQUE/ CHINE- AFRIQUE : LE SOFT POWER
AU SERVICE DES INEGALITES
La transition énergétique chinoise et défis géopolitiques, les enjeux de la nouvelle puissance normative chinoise, Hong Kong et la fin d'un système, le Xinjiang entre hégémonie et contrôle ultrasécuritaire, des bases en Antarctique, le Tibet sinisé, Taiwan le pays de tous les conflits, Chine-Océanie vers des confrontations à l'horizon, Chine-USA, une nouvelle guerre froide, la Chine et les conflits du Grand Moyen-Orient, les nouvelles stratégies pour la défense chinoise, la Corée du Sud et du Japon face à la Chine. Cette vision du monde et de la conflictualité à venir, la Chine et les USA précipiteraient ainsi les deux géants vers une confrontation militaire inévitable pour le leadership mondial.
Concernant le continent Africain, ont assiste à une diplomatie économique agressive intensifiée et des relations asymétrique engendrant des inégalités et dépendances. Sur le plan économique, la Chine intervient via cinq modalités: l'aide au développement, les investissements directs étrangers, les prestations de services, les prêts via les échanges commerciaux et l'analyse de diverses bases de données chinoises. Entre 1994-2014, cette relation sino-africaine priorise les prêts avec intérêts. Cette évolution de la nature des flux est liée aux contextes internes chinois, comprenant notamment les séries de réformes initiées par Deng Xiaoping ; comprenant dans l'ensemble la sécurisation de l'accès aux matières premières à partir de 1993 avec la néo-dépendance en hydrocarbures chinoise. La création en 1994, des trois banques politiques chargées du financement du commerce extérieur, la rentrée à l'OMC en 2001 puis la création publics de la commission de supervision et d'administration des actifs publics jumelée à la profonde réforme du ministère du commerce ( MOFCOM). En somme, les prestation de services réalisées par les entreprises chinoises en Afrique n'ont cessé d'augmenter depuis 1990, en parallèle des échanges commerciaux et des prêts. En ce sens, ont observe deux piliers fondamentaux visant la promulgation et la matérialisation d'une politique africaine contemporaine; et l'atomisation des acteurs chinois allant des chefs d'entreprises, aux diplomates, jusqu'à la bienveillance des services secrets, cœur battant du régime Pékinois sur le continent. Depuis 2013-2014, Xi Jinping vire vers un modèle capitaliste classique de financement d'infrastructures en particuliers, en échange de ressources naturelles et de contacts. Cette présence hétérogène de la Chine en Afrique présente des objectifs similaires à son corollaire néolibéral en termes économiques, de stabilité et de développement durable. Le nouveau maître de la Chine, semble ainsi savamment intégrer ces principes tout en écartant le bilan passive, et insérant ainsi une dose de pragmatisme protectionniste et nationaliste. Les années post-2013, sont celles de l'approfondissement des grands axes et doctrines, mais aussi celles d'une nouvelle temporalité sino-africaine; le régime accorde un soutien de taille aux aux acteurs économiques investissant sur le continent. Ces acteurs doivent être mis en perspective du rôle de l'Etat chinois qui, lui orchestre les relations globales sino-africaines. En 2018, la Chine a crée la ( SIDCA: State international Development Cooperation Agency). Ce changement brutal de paradigme démontre à la fois une certaine standardisation des pratiques chinoises sur les occidentales et surtout de l'OCDE. Cette évolution de la politique extérieure chinoise, est devenue plus offensive et imposante depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, mais aussi marque le temps de l'expectative avec les pays en développement, notamment le continent africain. Les lignes de crédit des banques chinoises atteignent 20 milliards en 2018, plus 10 milliards à un fonds de développement sino-africain, ce qui revient à dire que la Chine débloque 10 milliards pour de nouveaux prêts ; 10 milliards pour supporter les IDE des entreprises et 100 millions d'aide militaire ; et 5 milliards pour le Fonds des importations chinoises. Pékin, entend bien développer des relations sur le long terme concernant surtout 6 pays africains sur les 54 Etats du continent : Algérie, Angola, Ethiopie, Nigéria, Kenya et Zambie.
LE SOFT POWER CHINOIS AU SERVICE DES INEGALITES
Le lien entre investissements et ressources naturelles africaines semble avéré puisqu'après l'Afrique du Sud qui concentre 16% du stock, les Etats récepteurs suivants sont exportateurs de matières premières : Zambie 7,2%, Algérie 6%, Zimbabwe et Angola 4,6% chacun, RDC 8,2%, Nigéria 6,6% ; ces 7 pays composent à elles seules 53% du stock global. Néanmoins, depuis la routes de la soie en 2013, le flux commerciaux représentent 55% des échanges : 41 sur 54 se partagent 23% du commerce, soit moins que la seule Afrique du Sud. En termes de balance commerciale, 39 Etats sont en déficit, et l'Angola et l'Afrique du Sud forment 72% des 15 balances positives. La Chine exporte à 97% des articles manufacturés, notamment de faible technologie, et importe à plus de 70% de matières premières brutes non transformées, gaz, pétrole et minerais. Entre 2003 et 2018, l'Afrique du Sud et l'Angola captent 35% du commerce, des IDE, des prestations et prêts chinois agrégés. Le Nigéria, l'Algérie et l'Egypte suivent entre 7%, 5,8%, et 5,2% pour générer 53% au total et 8 autres pays permettent d'atteindre les trois quarts des flux. En comparaisons avec les Etats occidentaux, les IDE représentent la modalité d'intervention la plus faible de la Chine en Afrique. Cette double concentration des flux Chine-Afrique concernés par le partenariat global pourrait sous-tendre l'inverse. Cette compression des flux pour certains Etats engendre de facto un certain enfermement de la Chine et des pays africains dans un schéma que la Chine pourrait elle-même renoncer.
La concentration géopolitique d'une part, et le poids des prestations de services comme des prêts dans les flux Chine-Afrique d'autre part, favorisent un terrain fortement inégal des relations qui se traduisent, par un inégal processus d'intégration internationale. Ces flux sino-africains créent de la dette et des dépendances plurielles car la Chine au fil du temps, use des mêmes procédés capitalistes reprochés aux capitales Occidentales.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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