lundi 10 décembre 2018

GÉOSTRATÉGIE/ L’ANTARCTIQUE SE MONDIALISE


Les espaces maritimes autour de l’Antarctique passent sous silence à la COP 24 sous l’influence des puissances avides des ressources énergétiques. De nombreux Etats revendiquent des espaces maritimes dans les océans qui entourent l’Antarctique, pour y exploiter des richesses énergétiques. Sous l’influence des lobbyistes les demandes sont légales au regard du droit international, d’autres s’opposent au traité sur l’Antarctique de 1959 qui a gelé toute revendication.







Dés 2004, l’Australie a été parmi les premiers pays à imposé des extensions de plateaux continentaux. La CLPC lui a ainsi accordé 2, 57 millions de kilomètres carrés d’espaces maritimes, situés au large de ses cotes ou de ses îles, comme la Tasmanie ou Heard-et-Macdonald dans l’océan Indien. Canberra avait aussi revendiqué un vaste territoire maritime situé au large de l’Antarctique. Or depuis le traité de 1959, toute la zone située au sud du 60e parallèle est consacrée à la recherche scientifique et ne peut faire l’objet d’aucune revendication et l’Australie savait que sa demande et qualifiée d’ingérence compte tenue du droit international. La Norvège et l’Argentine ont fait de même en 2009 sur d’autres espaces situés au large de l’Antarctique. La France qui dispose de la deuxième ZEE au monde juste après les Etats-Unis avec 11, 04 millions de kilomètres carrés, cela en grande partie grâce aux territoires qu’elle possède dans le Pacifique, notamment la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, et l’Océan Indien, qui incluent les archipels de Kerguelen, Crozet, Saint-Paul, Amsterdam et les îles Eparses, la possession d’une ZEE devient pour la France un atout géostratégique qu’il faut le défendre. Toutefois, l’article 76 de la convention de Montego- Bay stipule que si un Etat parvient à démontrer, par des preuves géologiques et topographiques précises, que sa masse terrestre se prolonge sous la mer au-delà des 2000 milles nautiques de sa ZEE, il peut obtenir une extension de son domaine maritime. Cette close n’est bien sur possible que si aucun pays ne se trouve à proximité et dont elle ne peut dépasser les 150 milles nautiques au-delà de la ZEE, mais offre à l’Etat qui en bénéficie une souveraineté sur le sol et le sous-sol sous-marin. En se sens, la France a lancé dans les années 2000, le programme (EXTRAPLAC : extension raisonnée du plateau continental), doté de 3 millions d’euros, pour identifier les espaces auxquels elle pourrait prétendre. Ce programme a notamment permis à la France de déposer en 2009 plusieurs demandes concernant des espaces Indiens situés au large des îles Kerguelen, Crozet, la Réunion, Saint-Paul et Amsterdam. Néanmoins, l’organe spécialisé, doté d’une commission des limites du plateau continental « CLPC », basée à Kingston (Jamaïque) et constituée de 21 experts indépendants, qui est chargée d’examiner les dossiers brûlants. Les délais de traitement sont très longs et, fin 2012, l’institution n’avait pu en traiter qu’une vingtaine sur la soixantaine qui lui a été transmis.

LES CONVENTIONS DES NATIONS-UNIES ET LE DÉFI DES GLACES D’ICI 2050


Montée des eaux, vagues de chaleur plus intenses, inondations et canicules meurtrières, ouragans plus violents. Partout dans le monde, les événements extrêmes dus aux dérèglements climatiques se multiplient. Ces impacts sont déjà visibles a + 1C de réchauffement, le seuil déjà atteint en moyenne dans le monde. Ils affectent la vie de milliards de personnes, au premier rang desquelles les populations les plus vulnérables, au Nord comme au Sud. Le GIEC, groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé en 1988, tous les 7 ans, il fait un état des lieux sur les connaissances liées aux aléas climatiques, dont les rapports sont transmis aux Etats-Unis et géré sans partage avec les autres nations.


En dehors de la France, ce paradoxe apparent s’explique par la présence en force du Chili, le Royaume-Uni et la Nouvelle –Zélande qui, dans la première moitié du XX siècle, ont émis une revendication territoriale sur une partie de l’Antarctique. De telles demandes, qui se chevauchent dans le cas de la péninsule Antarctique, sont gelées depuis 1959. Mais toutes les nations puissantes comme la Russie et les Etats-Unis sont déjà au premier rang pour l’exploitation de l’Antarctiques. 

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA 



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