jeudi 4 mai 2017

GEOPOLITIQUE/ LES ETATS-UNIS, LA CHINE, LA RUSSIE ET LE RETOUR DE KISSINGER A LA DIPLOMATIE



Les conflits actuels permettent de classer Trump au rang des pires présidents en matière de politiques étrangère. L’erreur la plus flagrante est son incapacité à cerner les dynamiques de l’équilibre de force entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Le monde compte ses trois grandes puissances, toutes les autres nations représentent des alliés secondaires de ce trio.




Au sein d’un système comptant trois puissances, l’objet de la politique étrangère, pour une première puissance, est de s’aligner avec l’une des deux autres au détriment de la troisième. Parmi ses trois puissances, l’une d’elle qui ne mène pas la même politique devient automatiquement victime de l’alliance entre les deux autres. Cette alliance est-elle permanente ? Tout dépend de l’échiquier géopolitique et géostratégique, comme cela s’est produit avec l’ouverture des Etats-Unis sur la Chine en provoquant le déclin de l’union-soviétique. La géopolitique devient plus complexe, lorsque l’une des puissances sera éjectée de la partie. Mais ses dynamiques triangulaires, à deux contre un, sont fondamentalement identiques. Kissinger le savait très bien, Poutine aussi, mais Trump non.

LE RETOUR DE KISSINGER COMME CONSEILLER FANTÔME DE TRUMP

Henry A. Kissinger est l’un des derniers praticiens survivants de la doctrine géopolitique historiquement Britannique appelé (équilibre des pouvoirs ou Balance of power). Ce dernier prend ses racines a travers « le traité de Windsor de 1936. L’objectif, est de contracter des alliances avec le plus faible parmi deux puissances rivales, afin de défaire la plus forte, et de voler par la suite à l’occasion de ce processus le pouvoir au plus faible. Ceci fut pratiqué avec succès jusqu'à la seconde guerre mondiale, permettant de bâtir l’empire Britannique. Cette théorie de l’équilibre des pouvoirs, demeurera au cœur des machinations machiavéliques de Kissinger depuis son premier poste, grâce à la famille « Rockefeller » durant les années 1960. Dans un monde restauré Kissinger déclare « que l’épreuve ultime pour un homme d’Etat est alors ça capacité à reconnaître les réelles relations de force et de faire en sorte que cette connaissance serve ses propres fin ». Avec ses contrepoids géopolitiques, Kissinger doit séduire soit la Chine ou la Russie. On comprend mieux que l’unique option pour Trump est de réhabilité Kissinger, afin de réenclencher la géopolitique mondial vers un rôle moteur des Etats- Unis en tant que puissance mondiale. La lourde main de l’homme providentiel commence à s’imposer, et sa vision de l’équilibre des puissances constitués de manipulation diplomatique et déjà tracé. Il vise la Chine, l’Iran et va essayer d’utiliser la Russie afin de détruire la possibilité d’un contrepoids face aux illusions d’un nouveau ordre mondial unique conçu à l’Ouest.

POUTINE ENTRE DÉFIS ET  INGÉRENCE HEGEMONIQUE

Le président russe, à une idéologie mondialiste dépourvue de toute corrélation  avec le monde réel. Selon Poutine, dans le monde, les Etats-Nations sont un problème et non une solution. Et doivent être dissolus dans un gouvernement mondial ou le plus vulnérable doit disparaître de la surface de la terre, est que les objectifs mondiaux exigent des institutions mondiales. Le mot d’ordre établit, et que les Etats-Nations constituent des obstacles jusqu'à ce qu’une gouvernance mondiale puisse se construire a travers d’institutions transnationales non démocratiques. La Russie et la Chine n’ont jamais perdu de vue leurs intérêts mondiaux. Ils considèrent que le monde est un pré carré au sein duquel l’intérêt national doit être impitoyablement mis en avant. Ce réalisme des deux pays, qui ont mêlé leurs destins, sont en train de créer une solution alternative durable au système fondée sur le dollar. Ces initiatives russo-chinoise comprennent une coopération de plus en plus forte entre les « BRICS, l’organisation de coopération de Shanghai, la banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, la nouvelle route de soie, et d’actions conjointes en matières de systèmes d’armements et d’aérospatiale. Au cours de ses dernières années, la Russie a augmenté ses réserves d’or de 28%, et la Chine de 61%, une telle augmentation n’a d’autres buts que de poser les fondations d’un système monétaire international qui entraînera le dollar vers sont déclin infernale. A ce moment, le capitalisme américain sera classé dans les archives de l’histoire emportant avec lui un chaos planétaire. Quoi que les américains et la Russie, soient les deux plus grand pays producteurs d’énergie dans le monde, un argument pour Kissinger en vue de mettre la Chine en échec. L’isolement de la Russie est une tentative perdue d’avance. Depuis quelques années, les tensions entre les américains et la Russie, ne sont pas due aux  conséquences dramatiques que connait la Syrie, la Libye ou même au Caucase. Mais ils sont nés de l’invasion de la Crimée et de l’Est de l’Ukraine par Poutine en 2014. La réponse était imminente en déstabilisant le gouvernement pro-russe à Kiev par les services secrets américains et britanniques. Mieux valait considérer l’Ukraine comme un Etat-Tampon quasi-neutre entre l’Est et l’Occident, que mettre sont statut en jeu. Les relations que la Russie entretient avec ce qu’elle nomme ses « ennemis proches », mêlent tout à la fois tensions et coopérations. Dans cette rhétorique, ou les enjeux sécuritaires, militaires, énergétiques et économiques sont étroitement liés, la Russie tente de maintenir sa capacité d’influence pour un nouvel empire. Pourtant, ni du point de vue économique, ni du point de vue technologique, la Russie n’est capable de faire face aux dépenses nécessaires pour la modernisation de son arsenal militaire. Ce sont autant de limites à l’affirmation de la puissance Russe en ce début du siècle. Très proches de la Chine, Kissinger est  devenu l’homme clé de l’ombre de la situation. 

Après avoir dominé le monde pendant prés de quatre siècles, l'Occident voit aujourd'hui son hégémonie politique remise en question. Au cours de cette période, il aura réussi à imposer son modèle politique, ses valeurs et nombre de ses pratiques à l'ensemble de la planète. Tout en demeurant des pôles de prospérité et d'influence, les Etats-Unis et l'Europe observent avec étonnement l'émergence de nouvelles puissances concurrentes. A l'heure de la mondialisation, la puissance a changé de vision et de forme, notre monde est devenu multipolaire

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA      


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