samedi 26 novembre 2016

GEOPOLITIQUE/ RUSSIE: ENTRE UNE ORIENTATION VERS LES ORIENTAUX ET L'INGERENCE DE L'OCCIDENT

  

                                             

Depuis 2014, les sanctions occidentales contre la Russie, conjuguées à la baisse du prix du pétrole, contribuent à fragiliser une économie dont 35% du PIB, 60% des recettes budgétaires et 75% des exportations sont issus de la vente d’hydrocarbures. De son coté la Chine fait face à un ralentissement prolongé, après avoir dépassé 15% durant les années 2000, la croissance est de 8% en 2014 et pourrait baisser à 6% au cours de la prochaine décennie.




Éloignée de l’Asie de l’Est, la Russie se réoriente vers ses voisins Orientaux dans un contexte de défiance vis-à-vis de l’Occident. Instrumentalisé par Poutine, le développement de l’Extrême-Orient et de la Sibérie Orientale Russes profite des relations très tendues avec l’Occident. Dans un contexte de crise économique et une ingérence marquée par des crimes contre l’humanité notamment en Syrie et en Tchétchénie, Moscou reste en alerte afin de diversifier ses stratégies économiques. Pétrole, infrastructures de transport, location de terres agricoles et partenariats dans des organisations internationales, la Russie s’acharne afin de garder son pré carré. En dépit de relations troubles durant la guerre froide, la Chine en premier lieu, les deux pays sont engagés depuis deux décennies dans un rapprochement géo économique et géostratégique importants. Matérialisé par le Groupe de Shanghai dans lequel ils étaient associés au Kirghizstan, Kazakhstan, Tadjikistan, et l’Ouzbékistan, Pékin et Moscou se trouvent des intérêts communs, et s’impliquent de plus en plus contre l’Occident afin d’être sur le devant de la scène internationale.

VERS UN PARADIGME ASIATIQUE DE LA RUSSIE


Après la chute de l’Union-Soviétique, les deux pays sont membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies mais pas de l’OTAN.  Moscou, dont les ambitions Occidentales pour ses richesses d’hydrocarbures ont été mises à mal par l’essor du gaz de schiste aux Etats-Unis, verrouillant un marché prometteur, ainsi que la crise Ukrainienne, obligeant l’Europe de l’Est à trouver d’autres fournisseurs de gaz, Poutine à trouvé un nouveau eldorado à long terme en Asie. La Chine grande importatrice d’hydrocarbures, les deux pays de l’hégémonie de l’économique mondiale ont signé en 2014 un accord prévoyant la livraison de 39 milliards de mètres cubes de gaz russe par an à la chine à compter de 2018. Complété en 2014, par la construction du gazoduc «  le fameux force Sibérie », la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole de la Chine avec 4 millions de tonnes, devant l’Arabie Saoudite. En dehors de ses hydrocarbures, Moscou afin de développer la Sibérie sous-exploitée, elle se tourne vers la Chine en manque de sols arables tout en louant l’équivalant de 150 000 hectares de la région de Transbaikalie pour un contrat de 10 ans.  Pour le Kremlin, l’objectif est de devenir un partenaire commercial de premier ordre, en misant sur 220 milliards de dollars d’échange d’ici à 2030.

LA CHINE ET LA RUSSIE : LES ETATS-UNIS EN LIGNE DE MIRE


En 2014, après avoir annexé la Crimée et en pleine tempête froide avec l’Occident, Moscou a effacé 90% de la dette contractée par la Corée. La stratégie russe vers l’Asie orientale ne se limite pas à la Chine, le voisin Nord-Coréen avec qui il partage une étroite frontière est également sous le machiavélisme de Poutine, même le rouble est officiellement utilisé dans les échanges entre les deux pays. Alors que Pékin pour des raisons purement géostratégiques et géopolitiques, a témoigné d’une certaine distance vis-à-vis de Pyongyang, le Kremlin soutien toujours le dernier régime Stalinien au monde. Ceci s’explique par une approche ostentatoire qui cherchait à gêner les intérêts Américains dans cette région.

Dans les décennies à venir, le monde sera asservi par la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Le partenariat renforcé entre la Chine, la Corée et la Russie se dresse comme un rempart contre se qu’ils considèrent comme l’hégémonisme Américain et son ingérence absolue, qu’il s’agisse de l’Europe de l’Est ou de l’Asie.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA

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