Depuis
2014, les sanctions occidentales contre la Russie, conjuguées à la baisse du
prix du pétrole, contribuent à fragiliser une économie dont 35% du PIB, 60% des
recettes budgétaires et 75% des exportations sont issus de la vente d’hydrocarbures.
De son coté la Chine fait face à un ralentissement prolongé, après avoir
dépassé 15% durant les années 2000, la croissance est de 8% en 2014 et pourrait
baisser à 6% au cours de la prochaine décennie.
Éloignée de l’Asie de l’Est, la Russie se réoriente vers ses voisins Orientaux dans un
contexte de défiance vis-à-vis de l’Occident. Instrumentalisé par Poutine, le développement
de l’Extrême-Orient et de la Sibérie Orientale Russes profite des relations très
tendues avec l’Occident. Dans un contexte de crise économique et une ingérence
marquée par des crimes contre l’humanité notamment en Syrie et en Tchétchénie,
Moscou reste en alerte afin de diversifier ses stratégies économiques. Pétrole,
infrastructures de transport, location de terres agricoles et partenariats dans
des organisations internationales, la Russie s’acharne afin de garder son pré
carré. En dépit de relations troubles durant la guerre froide, la Chine en
premier lieu, les deux pays sont engagés depuis deux décennies dans un
rapprochement géo économique et géostratégique importants. Matérialisé par le
Groupe de Shanghai dans lequel ils étaient associés au Kirghizstan, Kazakhstan,
Tadjikistan, et l’Ouzbékistan, Pékin et Moscou se trouvent des intérêts
communs, et s’impliquent de plus en plus contre l’Occident afin d’être sur le
devant de la scène internationale.
VERS UN
PARADIGME ASIATIQUE DE LA RUSSIE
Après la
chute de l’Union-Soviétique, les deux pays sont membres du Conseil de sécurité
des Nations-Unies mais pas de l’OTAN. Moscou, dont les ambitions Occidentales pour
ses richesses d’hydrocarbures ont été mises à mal par l’essor du gaz de schiste
aux Etats-Unis, verrouillant un marché prometteur, ainsi que la crise
Ukrainienne, obligeant l’Europe de l’Est à trouver d’autres fournisseurs de
gaz, Poutine à trouvé un nouveau eldorado à long terme en Asie. La Chine grande
importatrice d’hydrocarbures, les deux pays de l’hégémonie de l’économique
mondiale ont signé en 2014 un accord prévoyant la livraison de 39 milliards de mètres
cubes de gaz russe par an à la chine à compter de 2018. Complété en 2014, par
la construction du gazoduc « le fameux force Sibérie », la Russie
est devenue le premier fournisseur de pétrole de la Chine avec 4 millions de
tonnes, devant l’Arabie Saoudite. En dehors de ses hydrocarbures, Moscou afin
de développer la Sibérie sous-exploitée, elle se tourne vers la Chine en manque
de sols arables tout en louant l’équivalant de 150 000 hectares de la
région de Transbaikalie pour un contrat de 10 ans. Pour le Kremlin, l’objectif est de devenir un
partenaire commercial de premier ordre, en misant sur 220 milliards de dollars
d’échange d’ici à 2030.
LA CHINE
ET LA RUSSIE : LES ETATS-UNIS EN LIGNE DE MIRE
En 2014, après
avoir annexé la Crimée et en pleine tempête froide avec l’Occident, Moscou a effacé
90% de la dette contractée par la Corée. La stratégie russe vers l’Asie
orientale ne se limite pas à la Chine, le voisin Nord-Coréen avec qui il
partage une étroite frontière est également sous le machiavélisme de Poutine, même
le rouble est officiellement utilisé dans les échanges entre les deux pays. Alors
que Pékin pour des raisons purement géostratégiques et géopolitiques, a témoigné
d’une certaine distance vis-à-vis de Pyongyang, le Kremlin soutien toujours le
dernier régime Stalinien au monde. Ceci s’explique par une approche
ostentatoire qui cherchait à gêner les intérêts Américains dans cette région.
Dans les décennies
à venir, le monde sera asservi par la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Le
partenariat renforcé entre la Chine, la Corée et la Russie se dresse comme un
rempart contre se qu’ils considèrent comme l’hégémonisme Américain et son ingérence
absolue, qu’il s’agisse de l’Europe de l’Est ou de l’Asie.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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