mercredi 30 novembre 2016

GEOPOLITIQUE DES RESSOURCES DU SAHEL: TENSIONS ET INGERENCE



Depuis le déploiement de l’opération Serval en 2014, a la demande des autorités Maliennes, cette intervention de la France est interprétée comme la volonté de Paris de contrôler des ressources minières et énergétiques dont le sous-sol du Mali est censé regorger. Le pays Africains est le troisième plus gros producteur d’or du continent après l’Afrique du Sud et le Ghana, avec 50,tonnes.





Depuis une Libye ingouvernable jusqu’à un Niger en ébullition, le Sahel est soumis à de graves instabilités politiques. La région recèle des richesses minières au fort potentiel économique dont la présence, et plus encore la question de leur partage, pose les basses de nombreux différents locaux et internationales. Au Niger, l’accès d’Areva à l’uranium reste un élément stratégique pour cette entreprise comme pour la filière nucléaire Française. Le métal représente 80% des exportations et 6% du PIB du pays, l’uranium a soulevé la détérioration non seulement entre les deux pays mais d’autres lobbies extérieurs sont rentrés dans le jeu occasionnant des bras de fer.

L'INGÉRENCE DES PUISSANCES AU NOM DU TERRORISME


La gestion du boom minier au Sahel n’est pas la clé d’interprétation de tous les conflits. Au Sahel et au Niger en particulier, les intérêts des puissances sont liés aux questions de répartition des richesses du sous-sol, mais encore à la concurrence pour l’accès à d’autres ressources, le poids de ces lobbies se jouent également à différents échelles internationales. Au Niger, les tentions sociales sont liées aux taux de natalité, soit le plus élevé de la planète. Se dilemme, s’accompagne de différends dans les espaces ruraux en raison de la densification de la population et donc du caractère de plus en plus compétitif de l’accès aux moyens de productions. Cette compétition provoque des tentions dans la paysannerie Sahéliennes et l’implication des personnes dans les mouvances djihadistes «  trafic de drogue, d’armes, etc.. ». Avec un PIB par habitant parmi les plus bas du monde, et deux tiers de la population vivant moins de 2 dollars par jour, l’aide publique au développement s’évapore et alimente des réseaux de clientèles politiques. Pays enclavé ou l’économie de la contrebande est en plein essor, la région est devenue le carrefour des services secrets venus de tout horizon afin d’embrasser tout le Sahel. Algérie, Libye, Mali, Mauritanie, Tchad, Tunisie, Niger, Nigeria, Sénégal, Guinée, et Guinée Bissau, sont devenues des terreaux fertiles des dynamiques conflictuelles.

COURSE AUX ARMEMENTS EN AFRIQUE

La force de frappe des djihadistes poussent les Etats Africains à assurer leurs capacités militaires. Ainsi, de nombreux pays ont augmentés leurs budgets de défenses, comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, et le Tchad qui craint la contagion des crises en Libye et au Nigéria. Le secteur de l’armement en Afrique connait une course vertigineuse depuis la fin des guerres d’indépendances. Elle est la région du monde ou les dépenses militaires ont le plus augmenté en 2013, avec 45 milliards. Si le chiffre reste lion des sommes dépensées en Europe «  410 milliards », ou par les seuls Etats-Unis « 650 milliards », il augmentera dés la prochaine décennie de plus de 70 milliards. L’Afrique pour des raisons géopolitiques et géoéconomiques extérieures reste soumise à de nombreux conflits régionaux déstabilisateurs à long terme. C’est le cas début 2015 avec la Centrafrique, la Libye et le Nigéria ou les situations politiques ont des conséquences directes pour les pays voisins, les obligeants à intensifies leurs armements. Dans cette spirale d’instabilité, deux acteurs se détachent, l’Algérie et le Tchad, déterminés à apparaître comme des puissances régionales. Pour des raisons géopolitiques de tailles, l’Algérie a les plus importantes dépenses du continent « 10,5 milliards en 2013 », destinées à assurer l’ordre intérieur qu’à surveiller le Tchad. N’Djamena se trouve à moins de 100 kilomètres des territoires contrôlés par Boko Haram au Nigeria. C’est Dans ce contexte  que le Tchad a envoyé son armée, soit l’équivalant de trois régiments de 900 hommes au Cameroun en 2015, ou les soldats peuvent passer les frontières avec le Nigéria sans autorisation préalable. Le Tchad accueille le quartier général de la force multinationale mixte, décidée en 2015 et forte de 9000 militaires du Cameroun, le Bénin, le Nigéria, et le Tchad. Outre l’enjeu régional, la hausse des dépenses militaires s’expliquent par la volonté de protéger des sites stratégiques, notamment pétroliers, c’est le cas du Ghana et de l’Angola.

Le 10 juin 2015, 26 chefs d’Etats d’Afrique de l’Est et du Sud ont signé un accord instaurant la Zone tripartite de libre-échange « TFTA ». Fusion d’organisations régionales existantes, ce nouvel espace a pour ambition de développer le continent grâce au commerce. Reste à s’interroger sur les conséquences d’une coure aux armements imposés par d’autres puissances et un libre-échange ou les Etats centraux sont défaillants et corrompus.  

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA


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