L’AZAWAD, cet Etat touareg pour un peuple sans Etat, n’est
que l’ultime revendication de révoltes touarègues successives, dont le
mouvement national de libération de l’AZAWAD (MNLA) est le dernier représentant.
Leur rébellion au
nord du Mali remonte à plus de vingt ans, L’Algérie considérée comme puissance
régionale joue les médiateurs en préconisant un règlement pacifique des
solutions socio-économiques durables pour cette région insurgée. Seulement le
manque de financement, les armes provenant de LIBYE et les islamistes en ont
décidé autrement. L’ALGERIE qui partage avec le MALI 1000 km de frontières, est
touchée de plein fouet par les radicalisations des groupes touaregs et
islamistes installés dans cette région qu’ils ont déclaré l’indépendance le 16
avril. Le consul d’Algérie à Gao et six autres personnels de la représentation
consulaire ont été enlevés dans cette ville conquise par la rébellion armée. Un
rapt revendiqué par le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de
l’ouest (MUJAO)présenté comme une dissidence D’Al-Qaïda au Maghreb islamique.
A-t –on voulu entrainer L’ALGERIE dans le conflit MALIEN ?
La réponse est oui car L'ALGERIE est le premier pays à
s’opposer à la partition du Mali et surtout la création d’un Etat touareg.
Par conséquent
l’enlèvement serait une façon de faire pression sur L’ALGERIE afin de
l’obliger à assouplir ses positions sur
le respect du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la
colonisation.
Pourtant depuis les
années 1990 L’ALGERIE s’est investie dans la recherche de solutions pacifiques
aux rébellions touarègues dans le nord du MALI et est parvenue à convaincre les
belligérants de conclure en 1991 à Tamanrasset, un accord de cessez-le -feu, selon les termes
de cet accord l’Etat malien prenait l’engagement de mettre en œuvre une
politique de décentralisation et d’assurer le développement du nord.
Cette dynamique s’est concrétisée l’année suivante par la
signature, au Mali, d’un pacte national prévoyant l’intégration des Touaregs
dans l’armée et la fonction publique. La cérémonie de la flamme de paix à
Tombouctou avait vu les combattants Touaregs déposer leurs armes, aussitôt
brulées, et avait laissé l’impression d’un épilogue heureux de la crise touarègue. Le
Mali ne pouvant assumer seul ces investissements fait appel à la communauté
internationale qui a son tour rentre dans un langage de sourd aux attentes du
Mali.Conséquences le gouvernement Malien fut indexé par les Touaregs comme
n’ayant pas tenu ses promesses. Après le déclenchement du MNLA en janvier
dernier, les autorités ont à nouveau sollicité Alger pour une médiation, ou un
accord de cesser le feu avec le mouvement du 23 – Mai composant la nouvelle
rébellion. Néanmoins l’aile extrémiste du MNLA s’est désolidarisée de ce schéma
de sortie pacifique de crise, préférant poursuivre ses opérations militaires.
L’Algérie n’a pas tardé à condamner fermement tout en rejetant la déclaration
unilatérale d’indépendance de L’Azawad.
Autres enseignements à tirer de la situation, le pouvoir
Algérien cite la nécessité de poursuivre les efforts dans la lutte
anti-terroriste, appelant à mettre un
terme au paiement des rançons concernant la libération des otages.
Les chefs des armées de quatre pays appelés (pays du champ),
« Mauritanie, Mali, Algérie, Niger » ont été installés à
Tamanrasset. Les risques de transformation du Sahel constituent une poudrière
prête à embrasser toute la région.
MOHAMED
CHERIF BOUHOUIA