mardi 10 juillet 2012

LA POUDRIERE MALIENNE : OU LA GEOPOLITIQUE DU CHAOS



L’AZAWAD, cet Etat touareg pour un peuple sans Etat, n’est que l’ultime revendication de révoltes touarègues successives, dont le mouvement national de libération de l’AZAWAD (MNLA) est le dernier représentant.
 Leur rébellion au nord du Mali remonte à plus de vingt ans, L’Algérie considérée comme puissance régionale joue les médiateurs en préconisant un règlement pacifique des solutions socio-économiques durables pour cette région insurgée. Seulement le manque de financement, les armes provenant de LIBYE et les islamistes en ont décidé autrement. L’ALGERIE qui partage avec le MALI 1000 km de frontières, est touchée de plein fouet par les radicalisations des groupes touaregs et islamistes installés dans cette région qu’ils ont déclaré l’indépendance le 16 avril. Le consul d’Algérie à Gao et six autres personnels de la représentation consulaire ont été enlevés dans cette ville conquise par la rébellion armée. Un rapt revendiqué par le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO)présenté comme une dissidence D’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

A-t –on voulu entrainer L’ALGERIE dans le conflit MALIEN ?
La réponse est oui car L'ALGERIE est le premier pays à s’opposer à la partition du Mali et surtout la création d’un Etat touareg.
Par conséquent  l’enlèvement serait une façon de faire pression sur L’ALGERIE afin de l’obliger  à assouplir ses positions sur le respect du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
 Pourtant depuis les années 1990 L’ALGERIE s’est investie dans la recherche de solutions pacifiques aux rébellions touarègues dans le nord du MALI et est parvenue à convaincre les belligérants de conclure en 1991 à Tamanrasset, un accord de cessez-le -feu, selon les termes de cet accord l’Etat malien prenait l’engagement de mettre en œuvre une politique de décentralisation et d’assurer le développement du nord.
Cette dynamique s’est concrétisée l’année suivante par la signature, au Mali, d’un pacte national prévoyant l’intégration des Touaregs dans l’armée et la fonction publique. La cérémonie de la flamme de paix à Tombouctou avait vu les combattants Touaregs déposer leurs armes, aussitôt brulées, et avait laissé l’impression d’un épilogue heureux de la crise touarègue. Le Mali ne pouvant assumer seul ces investissements fait appel à la communauté internationale qui a son tour rentre dans un langage de sourd aux attentes du Mali.Conséquences le gouvernement Malien fut indexé par les Touaregs comme n’ayant pas tenu ses promesses. Après le déclenchement du MNLA en janvier dernier, les autorités ont à nouveau sollicité Alger pour une médiation, ou un accord de cesser le feu avec le mouvement du 23 – Mai composant la nouvelle rébellion. Néanmoins l’aile extrémiste du MNLA s’est désolidarisée de ce schéma de sortie pacifique de crise, préférant poursuivre ses opérations militaires. L’Algérie n’a pas tardé à condamner fermement tout en rejetant la déclaration unilatérale d’indépendance de L’Azawad.
Autres enseignements à tirer de la situation, le pouvoir Algérien cite la nécessité de poursuivre les efforts dans la lutte anti-terroriste, appelant  à mettre un terme au paiement des rançons concernant la libération des otages.
Les chefs des armées de quatre pays appelés (pays du champ), « Mauritanie, Mali, Algérie, Niger » ont été installés à Tamanrasset. Les risques de transformation du Sahel constituent une poudrière prête à embrasser  toute la région.


Pour le moment les instances internationales ferment les yeux au nom de non-ingérence dans la région ce qui favorise le pourrissement ainsi que le drame de toutes ses populations ravagées déjà par la famine et la mortalité infantile.   


          MOHAMED CHERIF BOUHOUIA