LE LIBRE LORRAINE
GÉOPOLITIQUE, GÉOSTRATÉGIE, DROITS DE L'HOMME
mardi 2 décembre 2025
GEOSTRATEGIE / CYBERCONFLIT/ LA GUERRE SANS SUMMUM
Il s'agit d'opération militaires dans laquelle l'informatique a remplacée les armes conventionnelles, le terme est dérivé de l'anglo-saxon " cyberwar ou cybernectic War. Les goals poursuivis par les attaques sont multiples partout dans le monde. Seuls les pays vulnérables restent le cibles privilégiés des puissances. Ceci, me ramène à "Hugh Cunningham, directeur de la formation, Central Intelligence Agency : Nous devons être capables de la plus grande immoralité, en faisant preuve de la plus grande moralité".
Briser des défenses informatiques, dérober des informations contenues sur des disques durs adverses, brouiller des communications, détruire des informations cruciales, diffuser de la propagande. Aujourd'hui, l'heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d'une telle façon que tout ce qui doit être réglée le sera? Dans ce nouvel art de la guerre " warfare", les facteurs financiers et humains sont en grande partie remplacés par le savoir et la technologie. Si la guerre cybernétique est récente, son ampleur est aujourd'hui grandissante à tel point que certains considèrent notre période comme celle d'une " cyberguerre froide". En effet, 120 pays auraient développé des stratégies d'utilisation d'Internet à des fins tactiques. Le Département d'État américain estime d'ailleurs que l'espionnage, industriel via Internet atteint actuellement le niveau qu'il avait durant la guerre froide. Ainsi, en 2002-2003, les États-Unis ont-ils été la cible d'attaques d'une grande ampleur baptisées " Titan Rain. Ces opérations concertées ont visé de grande firmes américaines ainsi que des organismes fédéraux dont le département de la Défense et celui de l'Energie. A chaque fois, la Chine a été désignée comme l'assaillant, elle qui a élaboré, en 1999, une doctrine de conflit cybernétique s'appuyant sur deux structures. L'une est étatique, elle repose sur les 2 et 3 bureaux de l'armés populaire de libération, chargée du renseignement militaire, l'autre est semi privée, le régime fait appel à des hackers chinois. C'est la guerre avant la guerre, mais déjà la guerre dans un monde chaotique où la distinction entre guerre et paix se fait toujours plus sibylline. Les stratégies hybrides mêlent des modes d'actions militaires et non militaires, directs et indirects, souvent difficiles à attribuer et toujours conçus pour rester sous le seuil estimé de riposte ou de conflit ouvert. Après le renversement à Kiev du régime prorusse sous la pression de la rue, Moscou avait annexé la Crimée au printemps 2014, avec une opération menée par des forces spéciales sans écusson surnommées alors " les petits hommes verts ", puis manipulée une rébellion prorusse renforcée par des militaires sans uniforme dans l'est de l'Ukraine. La guerre ouverte de haute intensité ne commença qu'en février 2022. La nouvelle guerre hybride n'est pas nécessairement armée. La présidente de la Commission européenne, avait ainsi qualifié d'attaque hybride l'envoi, à l'automne 2021, des milliers de migrants acheminés par le régime biélorusse depuis le Moyen-Orient vers les frontières polonaises et lituaniennes pour faire pression sur l'UE. La désinformation, les cyberattaques, la prédation économique font aussi partie de cette nouvelle forme d'affrontement où l'on ne fait plus vraiment de différence entre les technologies civiles et militaires, entre les soldats de métier et les combattants occasionnels, et où tous les rouages de l'État sont mobilisés. Apparu il y a vingt ans dans les études stratégiques, le terme a été utilisé pour la première fois officiellement en France, dans "le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2023". Son succès révèle en creux la persistance d'un colle non résolu, celui d'une certaine inadaptation des outils de défense occidentaux à des formes de guerre qui ont pu être décrites "tantôt comme irrégulières, asymétriques, de basse intensité ou de quatrième génération, explique, dans la Revue de Défense nationale, " Élie Tenenbaum". Le concept reste flou, d'autant qu'il englobe beaucoup, voire trop de choses différentes. La Russie et la Chine ont été les premières à théoriser et utiliser au XXI siècle ces pratiques où les militaires n'ont plus le monopole de la guerre. Pour les deux précurseurs de la nouvelle arme silencieuse, s'est " soumettre l'ennemi sans combat ". Après ces derniers, la Corée du Nord et Israël sont devenues à leurs tours, des puissances dans la guerre hybride. Cela ne veut pas dire que les armées ne sont plus nécessaires, bien au contraire, mais nous assistons à un enchevêtrement des affaires civiles et militaires. En 2007, une cyberattaque sur l'Estonie, attribué à la Russie, l'a paralysée provisoirement. La majorité des hackers étaient en effet russes et protestaient contre le démontage d'un monument à la mémoire des soldats soviétiques morts pendant la Seconde Guerre mondiale. La difficulté est de savoir s'il s'agit de réactions privées ou organisées avec l'aide de l'États. En 2008, lors de sa guerre contre la Russie, la Géorgie a subi des attaques informatiques sur les sites des ministères des affaires étrangères et de la défense. Le cyberespace est désormais un terrain à part entière des conflits et du renouvellement des formes de la guerre.
Elles se déroulent aussi bien sur le terrain militaire que diplomatique, informationnel avec les usines à troll, dans l'espace comme sur le terrain juridique ou dans l'économie. L'euphémisme sont néanmoins depuis toujours consubstantiels à l'art de la guerre.
Mohammed chérif bouhouya
jeudi 27 novembre 2025
GEOPOLITIQUE
LE CHOC DES CIVILISATIONS SELON S. HUNTINGTON
thèse popularisée par Samuel Huntington "2007", selon qui le monde ne va pas vers l'Uniformation, mais vers la différenciation, voire l'affrontement de grands ensembles géoculturels.
Huntington écrit son ouvrage en réaction à l'article de F. Fukuyama( 1993 ) consacré à la fin de l'histoire. Il soutient l'idée que le monde à venir ne verra pas le triomphe de la civilisation occidentale, en déclin relatif et perdant du même coup son rôle de modèle dominant, mais l'émergence de formes modernes multiples dans les différentes sphères culturelles existantes. D'autres modèles de développement de société et de puissance sont en voie d'élaboration, dans le cadre de la résurgence des identités et des nationalismes, et du rejet du modèle économique et politique occidental. Cela doit conduire au regroupement des nations sur ce critère de civilisation, qui serait du même coup la ligne de fracture autour de laquelle seraient générés les conflits futurs. Le choc des civilisations, peut-il, est-il en train de se réaliser ? La thèse pose un certain nombre d'énigme d'ordre méthodologique, idéologique et géopolitique. Le modèle théorique est sans doute un peu simpliste. La Liste des civilisations donnée par Huntington est assez arbitraire, recoupant les grandes divisions religieuses. Or, il faut prendre en compte les fractures à l'intérieur des grandes religions, notamment en ce qui concerne l'Islam. A. Chauprade " 2021" reproche en particulier au modèle de placer Amérique du Nord et Europe dans la même civilisation occidentale, il y voit une justification des prétentions des Etats-Unis à dominer le Vieux Continent et plus généralement comme la justification idéologique de l'hégémonisme et de l'interventionnisme américain ou de la doctrine de la guerre préventive. Certains érudits musulmans y voient la doctrine explicite d'une nouvelle "croisade" dirigée contre le monde musulman par les Occidentaux. Par ailleurs, profusément ont critiqué l'idée d'un choc inévitable entre les grandes civilisations. Les emprunts réciproques ne doivent pas être sous-évalués, estiment ils. Ils ont parfois confondu l'analyse de S. Huntington et ses espoirs, croyant, ou faisant semblant de croire, qu'il souhaitait un tel affrontement ? Il n'est pas non plus évident que la civilisation forment des blocs cohérents et que les autres agents territoriaux, en particulier les États- nations, se soient effacés devant elles. Les anicroches à construire une Europe unie en témoignant ainsi que les diérèses de l'Asie orientale ou de l'Asie méridionale. Enfin, le déclin de l'Occident n'est pas une évidence. L'ampleur de la domination des Etats-nations, leader de cet Occident selon Huntington, n'a pas d'équivalent dans l'histoire ? Reste que la thèse du choc des civilisations, d'abord passée presque inaperçue en France, est venue au premier plan depuis les attentats du 11 septembre 2001. "Sa simplicité, qui fait sa faiblesse, fait aussi sa force." Elle semble amener plusieurs éléments intéressants. Une critique de l'idéologie de l'unification du monde qui tendait à devenir un dogme et un retour au réalisme en matière de politique internationale. Elle redonne également aux idées et aux représentations une place légitime dans les facteurs explicatifs des relations entre les peuples, au détriment des analyses plus appuyées sur l'économie et les échanges.
Pour éviter un choc des civilisations, Jaques Chirac et d'autres se sont opposés à la guerre d'Irak. Aujourd'hui est ce que Israël est à la pointe avancée du combat contre la menace islamiste ce serait un sentencieux paralogisme de penser cela paracerque se serait une prophétie auto- réalisatrice dont ont n'a pas à la transformer en un conflit globale entre le monde musulman et l'Occident sauf aller à la malédiction. Sachant, que le conflit entre Israel et les islamistes en Palestine n'a jamais était une question de territoire mais un conflit de religion ?
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
dimanche 16 novembre 2025
GEOPOLITIQUE / LES JACTANCES DES REGIONS
Echallon intermédiaire entre le local et le national mais aussi entre le national et le global, " la région" reste une notion sibylline sur l'échiquier géopolitique. Sont intromission peut parachever à des conflits sempiternels. Elle peut aussi être un espace géographique où contribuent plusieurs États. Ont également la définir comme la composante d'un État qui reconnait sa spécificité historique culturelle, Linguistique ou ethnique et lui délègue certains pouvoirs.
La région est un entre-deux car les États demeurent pour l'essentiel les dépositaires de la souveraineté. Ils doivent cependant de plus en plus faire face à des forces centrifuges dont, justement, les régions sont l'expression. Ils sont aussi contraints de se regrouper des ensembles régionaux parfois plus vastes, comme l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, l'Organisation des Etats américains, l'Union africaine etc. L'Union européenne incarne à cet égard le processus le plus abouti en devenant une véritable union politique. Les 242 régions de l'Union la plus logeable au nord de la Finlande, la plus petite à Ceuta et Melilla, enclave espagnole en terre Marocaine, recouvrent des réalités très inassimilables. A Bruxelles," l'État libre de Bavière" proclamé en 1918, qui conserve son nom même depuis son indépendance dans le III Reich depuis dans la RFA, possède sa représentation dans un bâtiment plus flamboyant que celui d'un ministère. Dans un État fédéral comme l'Allemagne, chaque " Land" dispose de son ministre-président, de son gouvernement, de son parlement ainsi que de très larges pouvoirs, notamment en matière de santé ou d'éducation. En Italie, même si le processus de décentralisation fut tardif, les régions ont de larges pouvoirs, comme la Sardaigne, la Sicile, le Val d'Aoste, le Haut Adige, bénéficient d'un large statut d'autonomie qui reconnait leur spécificité culturelle et Linguistique. Après la fin de la dictature de Franco, l'Espagne a reconnu la diversité de ses langues, notamment l'espagnol, le basque, créant des régions disposant de très vastes compétences qui sont des quasi États. Le Royaume-Unis a accordé une dévolution à l'Ecosse, au pays de Galles et à l'Irlande. Parmi les grands États de l'Union, la France jacobine et centralisée reste en la matière la plus pusillanime. Elle n'a vraiment commencé son processus de régionalisation qu'en 1982. De superficie limitée, sans véritables pouvoirs et parfois très artificielles dans leur découpage, les régions restent des actrices secondaires malgré la réforme de 2016 qui limita leur nombre à dix-huit dont treize métropolitaines afin de leur permettre de mieux peser au niveau national comme en Europe. En effet, l'Union européenne accorde de plus en plus d'importance aux régions qui n'hésitent pas à établir des liens transnationaux. Bruxelles encourage la création de plusieurs eurorégions dont la plus ancienne et le "SaarLorLux, Sarre, lorraine, Luxembourg " avec des ramifications en Wallonie et en Rhénanie. La globalisation et l'ouverture des frontières incitent, dans un mouvement naturel de balancier, à chercher aussi un enracinement plus local. Il y a encore vingt ans, l'idée d'englober les océans Indien et Pacifique dans une même entité spatiale aurait semblé saugrenue, si elle reste encore assez floué, la notion d'Indopacifique a depuis fait florés aussi bien Etats-Unis qu'au Japon, en Inde et en Australie puis en France. Face à la montée en puissance de la Chine. C'est vrai en mer de Chine, ou Pékin veut éloigner le plus possible les américains des côtes chinoises, comme dans la Pacifique et l'océan Indien, dont la Chine n'est pourtant pas limitrophe.
Ce vaste espace maritime qui s'étire entre la côte orientale de l'Inde et le Japon, englobant tout ou partie de l'océan Indien et du Pacifique et même jusqu'au golfe Persique dans la vision française, est devenu le cœur géopolitique mais aussi productif du globe, générant quelque 60% du PIB mondial.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
jeudi 13 novembre 2025
GEOPOLITIQUE/
L'INTELLECTION AMERICAINE DU MONDE : DE WOODROW WILSON A DONALD TRUMP
La clé du positionnement international des Etats-Unis réside dans l'exceptionnelle rapidité de leur ascension. Entre " 1776-1976, date du bicentenaire de leur révolution, ils sont devenus la première puissance mondiale.
Pour Donald Trump, cet anniversaire offrait un moment pour regarder longuement en arriéré et, plus important encore un moment pour regarder en avant, une chance de rallumer l'esprit qui en deux cents ans a fait de quelques colonies dépendantes la nation la plus forte du monde. Mais à quel prix ? John Winthrop ( 1588-1649 ) avait fondé le Massachusetts. Les colons britanniques étaient des puritains décidés à conquérir un nouveau monde par leur foi. Un monde nouveau et distinct du vieux Continent. Comme lisère l'historien " Pierre Mélandri", "l'Amérique est née de cette conviction d'incarner une expérience à la fois universelle et unique en charge d'un destin théologique, ce qui explique la dualité de son identité." Elle affirme la suprématie de son modèle politique, mais répugne, en raison de son unicité, aux engagements extérieurs susceptibles de la détourner de son dessein. Et pourtant, le succès de sa mission historique dépend d'une expansion continue. La dialectique entre isolationnisme et interventionnisme , qui caractérise la politique étrangère américaine, plonge ses origines au sein de cette matrice identitaire. La politique étrangère américaine repose sur un systeme de croyance et d'intérêts, résumé par la formule de " Thomas Jefferson ( 1743-1826 ) " Vertu et intérêt ne pouvaient être séparés." S'enrichir dans le monde terrestre est un signe d'élection divine, qui légitime les pulsions expansionnistes. De la volonté d'enrichissement à la prédation justifiée, il n'y a qu'un pas. Pour mémoire, l'émancipation des esclaves noirs ne devint effective qu'au terme de la guerre de Sécession ( 1861-1865 ); la discrimination radicales rongent toujours le corps social américain. Premier président des Etats-Unis ( 1789-1797 ), George Washington veille à tenir la jeune République à l'écart du tumulte européen pour suivre son destin? En rompant avec les puissances européennes, les américains entendent décider seuls de leur errement et de leurs intérêts sur le continent américain. C'est bien le sens de la doctrine présentée en 1823 par James Monroe ( 1758-1831 ), qui inspire la politique étrangère américaine jusqu'à la première Guerre mondiale. Elle considère comme un acte hostile toute intervention de puissance européenne contre l'indépendance des Etats Latino-américains et, simultanément, renonce à toute intervention des Etats-Unis en Europe. Cette déclaration révèle l'exceptionnelle confiance en elle de la jeune république, qui parvient son pré carré. Vingt-sixième président des Etats-Unis et adepte de la politique du "adipeux chevillon", c'est-à-dire du recours ponctuel aux interventions militaires, "Theodore Roosevelt ( 1858-1919) présente une séquelle à la doctrine de Monroe" en affirmant le droit des Etats-Unis à s'impliquer directement dans les affaires Latino-américaine. Entre 1898 et 1920, les marines américains interviennent vingt fois, évincent l'Espagne de Cuba et des Philippines et prennent le contrôle de Panamá. Le canal, franchi pour la première fois en 1914, accentue la centralité géoéconomique des Etats-Unis grâce à leur deux façades océaniques. Au cœur de leur puissance se trouvent les marines marchande et militaire, les américains faisant de la liberté des mers un des principes fondamentaux de leur politique étrangère. Leur entrée en guerre en 1917 renverse un ordre séculaire; désormais, se sont les Etats-Unis qui vont en Europe afin de définir les règles du jeu international. En menant une guerre sous-marine à outrance dans l'Atlantique, l'Allemagne oblige les Etats-Unis à prendre parti. En 1917, les Etats-Unis passent du statut de débiteurs à celui de créanciers nets, ce qui annonce une concurrence ainsi présentée par Woodrow Wilson ( 1856-1924 ). Ce dernier incarne une diplomatie morale reposant sur des principes universels de paix et de justice, Ses "14" point, exposés lors de la conférence de Paris, méritent une attention particulière dans la mesure où ils ponctuent la diplomatie américaine pendant plusieurs décennies. Retenons les cinq principes généraux : diplomatie ouverte par opposition à la diplomatie secrète, liberté absolue de navigation, suppression des barrières commerciales, réduction des armements et réponse aux revendications coloniales. De quoi perturber les pratiques diplomatiques des puissances européennes, qui n'entendent pas encore renoncer à leurs colonies. Un autre élément, bien moins visible, mérite aussi attention : l'entrée en guerre favorise l'apparition des militaires dans l'appareil politique américain, formant l'embryon d'un complexe militaro-industriel, qui ne cessera de se développer. Grace au dollar, les américains encouragent les entreprises à investir massivement à l'étranger : sur le Vieux Continent, elles diversifient leurs activités et dominent certains secteurs d'activités; en Asie, elles s'implantent en Chine sans contrainte et nouent des partenaires avec le gouvernement japonais; en Amérique Latine, elle dirigent directement la politique financière des principaux pays; au Moyen-Orient, elles ouvrent des zones d'exploration pétrolière, jalousement gardées par Londres et Paris. En 1929, les Etats-Unis assurent 40% de la production industrielle mondiale et détiennent" 50% des réserves mondiales d'or." A la différence de l'aprés-Premiére Guerre mondiale, les américains deviennent, tout de suite, " le premier citoyen" de cet ordre, exerçant un fort leadership en défendant leurs alliés, en assurant la stabilité économique et en promouvant les valeurs du ( monde libre ) par opposition au bloc communiste. C'est dans le domaine de la sécurité que le changement de pied des Etats-Unis est le plus visible avec la création d'un réseau d'alliances sur quatre continents : Le traité de Rio avec vingt pays d'Amérique du Sud ( 1947); le traité de l'Atlantique nord ( 1949); les traités avec le Japon, les Philippines, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ( 1951) et le Corée du Sud ( 1953); le traité de l'Asie du Sud-Est ( 1954) et le traité de défense mutuelle avec Taïwan ( 1954). A cela s'ajoute, un partenariat avec l'Arabie Saoudite qui autorise l'accès aux ressources pétrolières contre une garantie de sécurité accordée a la monarchie. Parallèlement, les Etats-Unis entretiennent des liens solides avec Israël en lui apportant aussi des garanties de sécurité dans le cadre d'une coopération approfondie, depuis ca création par le président Harry S. Truman et Staline.
Enfin, le déclin de l'empire américain dans un monde multipolaire, les Etats-Unis sont soumis à plusieurs gluaux : une désindustrialisation liée à la mondialisation, une violente accentuation des inégalités sociales, une forte dépendance aux capitaux étrangers, un niveau élevé d'endettement, une montée en puissance de la Chine et une érosion du systeme dollar.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
N.B
Les chiffres ne manquent pas pour illustrer la vigueur économique des Etats-Unis dont le RNB " revenu national brut" s'élevait à 18 968 milliards de dollars en 2016 et à 58 700 dollars par habitant. Avec une population de 326 millions d'habitants, Il considèrent que leur conception du droit, en raison de ses principes fondateurs comme de la réalité des affaires, a une valeur supérieure aux législation nationales et au " droit international". Autre point primordial, l'utilisation délibérée de certains pans extraterritoriaux de leur législation justifie une forte mobilisation des services secrets a travers le monde.
samedi 8 novembre 2025
GEOPOLITIQUE DE L'OSMOSE DE L'ETAT PROFOND
Emmanuel Macron en août 2019, devant l'Association de la presse présidentielle, puis lors de la conférence des ambassadeurs, le rendez-vous annuel de la diplomatie française, expliquait que sa politique de rapprochement avec la Russie se heurtait aux oppositions ( des États profonds de part et d'autre ), à Paris comme Moscou.
Entendre le président de la République reprendre ce concept cher aux leaders populistes, à commencer par Donald Trump, suscita une certaine surprise. Longtemps cantonné, notamment en France, aux milieux conspirationnistes, a fait son entrée dans le débat public Français. "La grande force de l'Etat profond, c'est l'inertie, pas le complot", ironisait à l'époque l'ancien ministre des affaires étrangères " Hubert Védrine". S'il a une part de réalité, ( le deep state ) est avant tout un fantasme, celui d'une administration parallèle où se côtoieraient financiers de haut vol, honorables correspondants des services de renseignement, hommes politiques et hauts fonctionnaires. Très utilisé aujourd'hui par les sites complotistes d'extrême droite, tel Breitbart News, le concept remonte au début des années 1960. " il existe à l'heure actuelle, deux gouvernements aux Etats-Unis L'un est visible, l'autre est invisible". Le premier et le gouvernement dont les journaux entretiennent les citoyens et dont les manuels de civisme parlent aux écoliers. Le second est un mécanisme caché et imbriqué, voire une galaxie informe d'individus et d'agences, écrivaient les universitaires ( David Wise et Thomas B. Ross, qui furent les premiers à analyser un tel pouvoir de l'ombre. Le mot lui-même est utilisé dix ans plus tard par l'administration Nixon pour dénoncer les fuites internes qui ont permis la publication des Pentagone Papers, documents accablants du ministère de la Défense sur l'engagement américain au Vietnam. "Richard Nixon était obsédé par le fait que 96% des hauts fonctionnaires de l'exécutif recrutés pendant les administrations démocrates précédentes étaient contre lui". Pendant les années Reagan, le concept est repris en revanche par la gauche, qui mène la bataille contre les pouvoirs occultes au sein de l'appareil par la CIA. L'Etat profond est aussi dénoncé dans nombre d'ouvrages plus ou moins sérieux comme le cœur de tous les complots, au premier rang desquels l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Au mitan des années 1980-1990, le mot franchit l'Atlantique pour définir les réseaux occultes mis sur pied pendant la guerre froide, tel Gladio en Italie avec la bénédiction de Washington et de l'OTAN, afin de résister à une éventuelle invasion russe. On y trouvait confusément, comme dans la loge maçonnique P2, des responsables des services secrets, des militaires, des affairistes véreux, des hommes politiques. En Turquie, l'expression, traduite par " derin devlet", fit florés pour qualifier les réseaux créés au sein de l'armée et de la haute administration pour combattre marxistes, islamistes et rebelles Kurdes. Elle a surgit dans le discours public en 1996, aprés la découverte dans une même voiture occidentale, prés de l'Anatolie des cadavres d'un préfet de police, d'un chef mafieux lié à l'extrême droite et d'un député d'un parti au pouvoir. On parle d'Etat profond aussi à propos de Donald Trump qui a remis en avant cette notion pour justifier les coupes claires promises de la haute administration mais aussi généralement au sein de la fonction publique. Par ailleurs, plusieurs Etats usent robustement à travers l'Etat profond afin d'assoir leurs régimes, dictatures, despotismes, et totalitarismes face à leurs propres peuples ou la masse. Parmi ces pays, ont trouve en premier lieu la Russie, la Corée du Nord, la Birmanie, la Chine, le Venezuela, le Philippine, l'Argentine, le Pakistan, l'Ouzbékistan, la Hongrie, l'Iran, le Mexique, la Colombie, le Nicaragua, le Mali, le Burkina-Faso, le Congo, la Mauritanie, la Tunisie, l'Inde, le Maroc, le Niger, le Nigéria, sans oublier les monarchies du Golfe qui tiennent les populations avec une main de fer et dont l'Etat profond reste occulte aux mains des monarques.
Entendre le président de la République reprendre ce concept cher aux leaders populistes, à commencer par Donald Trump, suscita une certaine surprise. Longtemps cantonné, notamment en France, aux milieux conspirationnistes, a fait son entrée dans le débat public Français. "La grande force de l'Etat profond, c'est l'inertie, pas le complot", ironisait à l'époque l'ancien ministre des affaires étrangères " Hubert Védrine". S'il a une part de réalité, ( le deep state ) est avant tout un fantasme, celui d'une administration parallèle où se côtoieraient financiers de haut vol, honorables correspondants des services de renseignement, hommes politiques et hauts fonctionnaires. Très utilisé aujourd'hui par les sites complotistes d'extrême droite, tel Breitbart News, le concept remonte au début des années 1960. " il existe à l'heure actuelle, deux gouvernements aux Etats-Unis L'un est visible, l'autre est invisible". Le premier et le gouvernement dont les journaux entretiennent les citoyens et dont les manuels de civisme parlent aux écoliers. Le second est un mécanisme caché et imbriqué, voire une galaxie informe d'individus et d'agences, écrivaient les universitaires ( David Wise et Thomas B. Ross, qui furent les premiers à analyser un tel pouvoir de l'ombre. Le mot lui-même est utilisé dix ans plus tard par l'administration Nixon pour dénoncer les fuites internes qui ont permis la publication des Pentagone Papers, documents accablants du ministère de la Défense sur l'engagement américain au Vietnam. "Richard Nixon était obsédé par le fait que 96% des hauts fonctionnaires de l'exécutif recrutés pendant les administrations démocrates précédentes étaient contre lui". Pendant les années Reagan, le concept est repris en revanche par la gauche, qui mène la bataille contre les pouvoirs occultes au sein de l'appareil par la CIA. L'Etat profond est aussi dénoncé dans nombre d'ouvrages plus ou moins sérieux comme le cœur de tous les complots, au premier rang desquels l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Au mitan des années 1980-1990, le mot franchit l'Atlantique pour définir les réseaux occultes mis sur pied pendant la guerre froide, tel Gladio en Italie avec la bénédiction de Washington et de l'OTAN, afin de résister à une éventuelle invasion russe. On y trouvait confusément, comme dans la loge maçonnique P2, des responsables des services secrets, des militaires, des affairistes véreux, des hommes politiques. En Turquie, l'expression, traduite par " derin devlet", fit florés pour qualifier les réseaux créés au sein de l'armée et de la haute administration pour combattre marxistes, islamistes et rebelles Kurdes. Elle a surgit dans le discours public en 1996, aprés la découverte dans une même voiture occidentale, prés de l'Anatolie des cadavres d'un préfet de police, d'un chef mafieux lié à l'extrême droite et d'un député d'un parti au pouvoir. On parle d'Etat profond aussi à propos de Donald Trump qui a remis en avant cette notion pour justifier les coupes claires promises de la haute administration mais aussi généralement au sein de la fonction publique. Par ailleurs, plusieurs Etats usent robustement à travers l'Etat profond afin d'assoir leurs régimes, dictatures, despotismes, et totalitarismes face à leurs propres peuples ou la masse. Parmi ces pays, ont trouve en premier lieu la Russie, la Corée du Nord, la Birmanie, la Chine, le Venezuela, le Philippine, l'Argentine, le Pakistan, l'Ouzbékistan, la Hongrie, l'Iran, le Mexique, la Colombie, le Nicaragua, le Mali, le Burkina-Faso, le Congo, la Mauritanie, la Tunisie, l'Inde, le Maroc, le Niger, le Nigéria, sans oublier les monarchies du Golfe qui tiennent les populations avec une main de fer et dont l'Etat profond reste occulte aux mains des monarques.
Au sein d'un États profond, il est plutôt rare qu'un individu exerce un pouvoir absolu et incontrôlé dans un État. Sont également considères les groupes de personnes exerçant le pouvoir, par exemple, un parti ou un régime unique. L'essentiel est qu'il existe une base légitime et constitutionnelle pour un État profond, grâce à lequel le systeme peut voir le jour et agir de manière illimitée. Pas moins de 60 pays dans le monde sont actuellement considérés comme telles. Elle abrite 3,30 milliards de personnes, soit 39,3% de la population mondiale.
Mohammed chérif bouhouya
samedi 1 novembre 2025
GEOPOITIQUE/ LE HARD POWER DE LA PUISSANCE
OU L'IMPERIALISME
"L'impérialisme est la doctrine qui considère que leur puissance autorise certains Etats à étendre leur influence, voire leur domination, en dehors de leurs frontières."
Le colonialisme européen qui a débuté au XVI siècle et a connu son apogée à la vielle de la Première Guerre mondiale. Le monde était alors divisé en vastes empires dont le plus plastronneur était l'Empire britannique. L'impérialisme, alors à la fois moteur et expression de la puissance européenne, devient le prisme à partir duquel la diplomatie, le commerce, la guerre mais aussi la société sont pensés. l'impérialisme suscite résistantes ( sous le forme de guerres ou de guérillas ), rejet par les populations, une fois dominées et critiques souvent au sein même des pays impérialistes. Ses plus violents dénonciateurs ont été les marxistes, en particulier Lénine. Le père de la révolution de 1917 estimait que l'impérialisme découlait de la nécessité pour le capitalisme de s'exporter dans de nouveaux pays où il pourrait restaurer ses profits, en baisse dans les vieux pays industriels. Paradoxe encore, depuis la fin des empires européens qui a suivi La Seconde Guerre mondiale et l'écroulement de l'URSS, l'impérialisme demeure, bien que renouvelé. Les Etats-Unis ont succédé à l'Europe comme puissance impériale; jouant du hard mais surtout du soft power. Washington place ses pions à son avantage sur l'échiquier mondial, notamment en Afrique et en Asie qui sont les zones clés de demain. Dans un autre registre, on voit subsister des zones d'influences qui sont autant de formes rémanentes d'empires passés. En témoigne la France Afrique que ses critiques taxent de néocolonialisme. Enfin, preuve que l'impérialisme n'est pas mort, la Chine, anciennement dominée, se lance elle aussi, dans une nouvelle " course au clocher en Afrique".
ISOLASTIONNISME / UNE DOCTRINE AMERICAINE ENCORE VIVACE
L'isolationnisme est une doctrine politique, essentiellement américaine, qui proclame la nécessité pour les Etats-Unis de contingenter leurs relations avec le monde. Texte fondateur de l'isolationnisme, le message d'adieu de G. Washington ( 1796 ) appelle les Américains à ne pas signer aucun accord politique ni militaire permanent. Le conseil concerne surtout l'Europe par caponnerie de se voir entrainés dans ses querelles et, par consécution, dans des guerres que le peuple américain n'aurait pas décidées. Cette doctrine est réaffirmée en 1823 par le président Monroe. L'isolationnisme américain, le sentiment que les Etats-Unis construisent un pays radicalement différent de l'Europe et, pour tout dire," archimandrite". historiquement, l'isolationnisme atteint son apogée aprés la Première Guerre mondiale, quand les américains refusent de ratifier le "traité de Versailles" et de participer à la SDN. Il souffre cependant de nombreuses limites et se double d'un impérialisme dirigé d'abord vers l'Amérique Latine qui donne lieu à une formulation théorique avec le corollaire Roosevelt de la doctrine Monroe en 1904. La motion Vandenberg ( 1948 ), qui autorise la création de l'OTAN, marque un tournant, puisque les américains participent à la première alliance durable de leur histoire. L'isolationnisme n'a pourtant pas tout à fait disparu. Ainsi, le maccarthysme à l'entrée en guerre froide. Quand au conflit vietnamien ou la récente guerre d'Irak, ils ont rapidement suscité dans l'opinion publique des réactions isolationniste. Conséquences, ils ont étaient contraint de se replier sur soi ?
DROIT D'INGERENCE
Invoqué depuis les débuts de la colonisation, ( la mission civilisatrice), conçue alors comme un devoir des races supérieures de civiliser les races inférieures, a servi de justification, de subterfuge et de moteur à l'ingérence européenne dans les affaires du monde. Plus récemment, l'idée d'ingérence est apparue en Occident sous la plume non plus d'hommes politiques, mais d'acteurs de la société civile. Différents dans les principes de sa version colonialiste, la nouvelle doctrine procède de l'idée d'une communauté mondiale unis par des valeurs universelles ( Droits de l'Homme ), supérieures au droit national. Les tenants du " droit d'ingérence "réclament une intervention quand ces valeurs semblent bafouées dans un pays. Le principe du devoir d'ingérence pose, par sa nature même, une série de problèmes. Il est difficilement compatible avec le principe de non-ingérence soutenu officiellement par l'ONU. En outre, il est parfois taxé de néocolonialisme ( intervention en Irak en 2003 ). Enfin, il est versatile et soumis à l'empire des médias occidentaux ( une indignation chassant l'autre, comme en 2008 le Tibet occulte le Darfour ).
SOUVERAINETE ET INGERENCE
La vision globale sur cette analyse, souveraineté et ingérence sont deux principes antagonistes. Ils sont tous deux évoqués comme des principes protecteurs, des Etats plus faibles contre les appétits des grandes puissances pour le premier, des peuples contre les tyrans pour le second. Le débat n'est pas dépourvu d'arrière-pensées stratégiques. En somme, le débat sur l'ingérence qualifiée également d'ingérence humanitaire, de droit d'ingérence ou de devoir d'ingérence, est une question majeure de la vie internationale. L'ingérence suscite des réactions à la fois passionnées et contradictoires, au Nord comme au Sud, dans les opinions et les gouvernements. La montée en puissance de ce thème est un effet secondaire de la mondialisation. Elle est le produit conjugué du rôle croissant des ONG sur la scène internationale, de l'importance grandissante du poids des médias et de l'opinion public sur la conduite des politiques extérieures et de l'effacement des situations et des possibilités accrues d'intervention. L'ingérence enfin est évidement, et par construction, consubstantielle au phénomène d'effacement des frontières. L'émergence des puissances du Sud va modifier les termes du débat sur l'ingérence. La Charte de l'ONU en réaction aux violations de souveraineté commise par les puissances de l'Axe ayant conduit à la Seconde Guerre mondiale avait condamné l'ingérence en lui opposant le principe de souveraineté. Le paragraphe 1 de l'article 7 de la Charte des Nations unies énonce que ( l'organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses membres.) Le paragraphe 4 du même article dispose que " les membre de l'organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations unies. Ces dispositions viennent en fait compléter le paragraphe 3 selon lequel les membres de l'organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques. L'article 2, paragraphe 7, interdit quant à lui à l'ONU de se mêler des affaires intérieures des Etats, stipulant qu'"aucune disposition de la présente charte n'autorise les Nations unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence national d'un Etat. L'ingérence vient donc prendre le contre-pied de ces principes. En 1948, les partisans du concept d'ingérence en font remonter l'origine à l'adoption par l'Assemblée générale des N-U de la déclaration universelle des droits de l'homme. René Cassin, le juriste Français qui en était l'initiateur, avait écrit dés 1947 : " Il faut en tous cas que le droit de regard de l'humanité sur le rapport de l'Etat et de l'individu soit affirmé. "L'URSS, les démocraties populaires et les pays musulmans n'ont pas voté ce texte. Le représentant de Staline, est même sorti sur les marches du palais de Chaillot pour déclarer " Nous refusons ce texte qui est porteur d'ingérence dans les affaires intérieures des Nations. "Cassin rappelait qu'en 1913, la Société des nations avait entendu un Juif de Silésie. M.Bernheim, dénoncer les pratiques barbares des Nazis à l'égard de leurs propres compatriotes. Le président de séance avait alors donné la parole au représentants de l'Allemagne, qui n'était autre que Joseph Goebbels. Ce dernier avait répondu " "Monsieur, charbonnier est maître chez soi. Nous sommes un Etat souverain. Tout ce qu'a dit cet individu ne vous regarde pas. Nous faisons ce que nous voulons de nos socialistes, de nos pacifistes, de nos Juifs et nous n'avons pas à subir de contrôle ni de l'humanité, ni de la SDN." Partisans de la souveraineté et avocats de l'ingérence s'appuient donc tous deux sur la condamnation du nazisme pour justifier leur choix. La souveraineté pour protéger les Etats faibles des appétits d'agresseurs plus puissants, l'ingérence pour empêcher de graves violation des droits de l'homme. Politiquement, c'est la création du mouvement ( sans frontières ), né durant la guerre du "Biafra" ( 1967-1970), qui est à l'origine de l'ingérence humanitaire moderne. A la suite de la proclamation d'indépendance vis- a -vis du Nigeria de la région pétrolifère peuplée de chrétiens Ibos, une guerre civile éclate. L'ONU ne veut alors pas reconnaitre le droit de sécession dans les ex- colonies afin d'éviter les manœuvres de division des ex- puissances coloniales qui auraient peu, en provoquant une sécession, continuer à contrôler les territoires les plus riches ou les plus utiles de leurs ex colonies. Le blocus conduit le Biafra à la famine et les images retransmises à la télévision créent un choc psychologique hyperbolique. Cette farce a suscité l'irruption des ONG humanitaires sur la scène internationale. Elles reprochent aux Etats leur inaction du fait de la non ingérence et à la Croix-Rouge une neutralité qui ne leur parait ni équilibrée ni justifiée devant la vastité des massacres. Se crée alors l'ONG Médecins sans frontières, le terme de " sans frontières" étant à la fois une référence au champ international de l'action mais également, et surtout, au fait que l'association entendait s'affranchir des limites territoriales qui délimitaient l'activité internationale traditionnelle en protégeant la souveraineté. Le tout au nom d'une morale de l'extrême urgence : on ne laisse pas les gens claboter. Bien éloigné de l'esprit, et même de la lettre de la Charte de l'ONU, un droit d'ingérence a été proposé, à partir de 1988 ( résolution 43/131), comme le revers actif d'un ( devoir humanitaire ) qui s'exprimerait face à des violations massives des droits de l'homme ou des droits des minorités au sein d'un Etat. On en a oublié que bien des actions de sécurité collective demeuraient possibles, ne constituant pas des actes d'ingérence, mais seulement l'application de la Charte. En réalité, le désordre des discours sur l'ingérence a pour origine le fait que la population mondiale ne s'est pas approprié le double mécanisme qui fonde le droit international : maintien de la souveraineté des Etats limitée par l'interdiction du recours à la force et le respect des droits de l'homme, mais mise sur pied de la sécurité collective en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'actes d'agression. Cela nécessite des moyens qui ne peuvent être fournis que par les Etats, mais doivent ensuite s'affranchir de la tutelle de ceux-ci pour être contrôlés collectivement. C'est précisément ce passage qui échoue a devenir depuis que la Charte a été rédigée en 1945, le discours sur l'ingérence n'étant que le pendant de cet échec. Les pratiques de conditionnalité dans les relations économiques ( intégrales ) entre Etats sont fréquemment dénoncées comme des ( ingérences). Pa railleurs, la résolution 688 est exceptionnelle, tout comme étaient exceptionnelles les circonstances de son adoption. Cette résolution a effectivement été prise contre la volonté de l'Irak pour protéger les populations. Elle a d'ailleurs été menée au profit des Kurdes irakiens en laissant à leur sort les chiites qui, au sud de l'Irak, subissaient également la répression du régime de Saddam. Mais l'Irak, qui avait défié la communauté internationale, avait été vaincu par celle-ci. Il était diabolisé politiquement pour s'être lancé dans deux guerres contre l'Iran de 1980 à 1988 et encore le Koweït, envahi et annexé en 1990. Saddam Hussein qui avait pourtant longtemps bénéficié de la bienveillance des puissances occidentaux, passait pour l'archétype du dictateur, qui plus est pernicieux pour le monde extérieur. La vérité est que la résolution avait été adoptée sur fond de mauvaise conscience occidentale. N'était ce pas le président Bush qui avait appelé les Kurdes à la révolte ? Pouvait-on intervenir pour le Koweït et son pétrole et ne rein faire pour les Kurdes ? la résolution 688 est donc une exception et ne fonde pas un précédent. Mais au-delà du débat juridique, le débat sur l'ingérence reste avant tout politique lié a la puissance de la prééminence. Donald Trump est le meilleur exemple dans ces discisions internationales portés toujours sur le droit d'ingérence, ce qui va lui couter très chère à moyen ou à long terme.
A l'évidence, droit, et même devoir, qu'a un pays d'intervenir dans les affaires intérieures d'un autre pour y préserver les Droits de l'homme, inflige un autre soft power colonialiste laissant que désolation et pillage des intérêts économique. C'est le nouveau statut de l'ingérence, et du nouvel ordre mondial.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
N.B
Comment fonctionne Le Conseil de sécurité de l'ONU
Recommander des procédures de règlement pacifique des différents
Autoriser l'usage de la force pour maintenir ou rétablir la paix ou la sécurité
Mettre en place une opération de maintien de la paix ( OMP )
Créer des régions de sanction.
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